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Nicolas Batum, au service de Sa Majesté

Nicolas BatumLundi 4 janvier, un T-shirt Batman sur les épaules, c’est dans le vestiaire des Hornets à l’Oracle Arena que Nicolas Batum accepte de répondre à nos questions. D’abord sur le match puis sur ses coéquipiers, notre conversation s’oriente toutefois rapidement sur sa saison. De son départ de Portland à sa relation avec Steve Clifford, en passant par sa préparation et son avenir, l’homme à tout faire de Charlotte nous confie les raisons de sa bonne forme.

« Au sens premier du terme, Draymond Green est le MVP des Warriors »

Blessé ce soir là, le Français assiste impuissant au troisième triple double consécutif de Draymond Green. Connaissant bien le loustic pour l’avoir rencontré trois ou quatre fois par saison quand il était à Portland, Nicolas Batum se dit surpris par l’évolution de l’ancien de Michigan State.

« Je pensais qu’il pouvait faire des choses sur un terrain. Être dans le rôle d’un joueur rugueux, de devoir, mais pas être la troisième voire même maintenant la deuxième option dans une telle équipe, » nous explique-t-il avant de poursuivre sa pensée. « Si on reprend la définition même du terme de MVP, je pense qu’il tient ce rôle pour Golden State. Steph Curry est leur meilleur joueur, mais leur joueur le plus important, c’est lui. »

La transition est toute trouvée. Si Kemba Walker est considéré comme le meilleur joueur des Hornets, Nicolas Batum occupe lui le même rôle que Green chez les Warriors. Les deux hommes font d’ailleurs partie d’un cercle très fermé de sept joueurs compilant au moins 15 points, 5 rebonds et 5 passes décisives de moyenne.

Les cinq autres ? LeBron James, Stephen Curry, James Harden, Blake Griffin et Russell Westbrook. Et quand on lui fait remarquer que, sauf grande surprise, les six autres joueurs se retrouveront à Toronto pour le All Star Game, sa première réaction est révélatrice de sa personnalité.

« Il faut bien un intrus, » nous dit-il avec un sourire en coin. « Être All Star n’est plus une obsession depuis quelques années déjà. » Le normand semble d’ailleurs serein sur la question : « Si ça vient tant mieux, si ça ne vient pas, c’est que je ne le mérite pas. Pour moi les récompenses individuelles sont de toute façon une continuité des résultats collectifs. »

Dans un milieu dominé par les egos, la modestie du Français tranche. Il lui doit peut être aussi de son exil forcé de l’Oregon. Peu surpris mais vexé par son transfert, il nous avoue volontiers que s’il ne s’était pas « inconsciemment mis en retrait, surtout l’année dernière, pour faire briller les autres, » il aurait pu prétendre aux mêmes responsabilités qu’il a cette saison à Charlotte, avec ou sans LaMarcus Aldridge.

« Steve Clifford me fait exploser »

Si les dirigeants de Portland ont perdu confiance en lui, en atterrissant à Charlotte, Nicolas Batum arrive en terrain connu. C’est en effet une paire d’ancien Blazers, Rich Cho, general manager, et Chad Buchanan, assistant GM, qui l’accueille en Caroline du Nord.

« Je savais très bien où j’atterrissais. Rich Cho, et Chad Buchanan surtout qui était à Portland quand j’étais rookie, ce sont deux personnes que je connais très bien et qui me connaissent encore mieux. Ils ont toujours refusé de me transférer pendant des années. Pour te donner une idée, en 2012, c’est Chad Buchanan qui est dans le bureau pour me prolonger et s’aligner sur l’offre de Minnesota. Donc je savais que j’arrivais dans une franchise où j’étais apprécié et vraiment voulu. »

Ce sentiment se confirme dès le premier contact avec Steve Clifford, son nouvel entraineur. Assistant à Orlando lors du dernier passage en finale du Magic, Clifford voit en Batum un joueur au potentiel similaire à celui de Turkoglu. Le Turc a passé ses meilleures années en Floride et était la plaque tournante du système offensif de cette équipe. Si la comparaison est intéressante, la première réaction du Français quand il en prend connaissance est assez cocasse.

« Je me dis qu’il [Clifford] va se faire insulter de tous les côtés. Et c’est ce qui s’est passé d’ailleurs. Il y a pas mal de personnes qui ont dit : “Mais si vous pensez que Batum peut faire ça…”  nous confie-t-il dans un éclat de rire, avant de faire une pause et d’enchainer : « J’adore la confiance qu’il a en moi parce qu’il me met vraiment en avant. Cette année par exemple, je développe des aspects de mon jeu que je ne faisais pas auparavant. »

Avec la confiance de son entraineur, Nicolas Batum atteint cette saison un niveau nouveau pour lui. C’est d’ailleurs de la même façon qu’il a franchi les différents paliers de sa carrière NBA. Il a pu à chaque étape compter sur un entraineur qu’il lui a permis de passer à l’échelon supérieur.

« En fait, j’ai eu une évolution avec tous mes coachs NBA. Nate McMillan m’a fait jouer et découvrir le monde NBA. Terry Stotts m’a fait éclore. Et lui [Clifford], me fait exploser. »

Le travail de l’ombre de Jo Gomis

Si la relation avec son entraineur revet une part importante de son renouveau, son retour au premier plan a commencé bien avant le début de saison. Pour comprendre sa démarche, il faut revenir six mois en arrière, avant même le début de l’Eurobasket. Comme le dit l’intéressé, le plus dur dans l’enchainement équipe de France – saison NBA, ce ne sont pas les retrouvailles avec ses compatriotes mais bel et bien les 82 matchs de saison régulière qui arrive derrière. Ainsi, après une saison 2015 gâchée par les pépins physiques, Batman chamboule sa préparation estivale et s’entoure de nouvelles personnes.

« Je me suis préparé différemment avant l’Equipe de France. J’ai bossé avec Robert Emmiyan. Les amateurs de sport reconnaitront surement son nom, c’est une véritable légende de l’athlétisme. On était à 7h du matin tous les jours sur la piste, » nous explique-t-il. « Le but étant de beaucoup travailler physiquement pour tenir la route toute la saison ». Les résultats sont là : « Je me sens très bien, je ne suis pas hors rythme surtout si je compare à cette même période l’année dernière. Décembre/Janvier c’est la pire période, tu as déjà joué 30/40 matchs, la fatigue s’accumule. Je vois vraiment la différence cette saison. »

Avec une condition physique optimale, Nicolas Batum peut se concentrer sur son jeu. Entre alors en scène une vielle connaissance du maillot bleu, Joseph Gomis.

« On a commencé à travailler ensemble depuis quelques mois. Il m’aide à progresser sur certains aspects du jeu en attaque, au niveau du dribble surtout et des prises de risques et d’initiatives, » nous explique-t-il avant de nous donner un exemple plus spécifique : « Prenons les posts up. J’ai dû en faire cinq en sept ans de carrière et maintenant j’en fais cinq par match. Donc c’est des choses comme ça que j’essaie d’ajuster pour être encore plus complet et efficace. »

Ce travail porte tellement ses fruits que Gomis collabore régulièrement avec le coaching staff des Hornets sur les différentes manières de faire progresser leur protégé.

Prêt pour assumer un nouveau rôle, le Français ajoute une touche finale, et au combien personnelle, à sa préparation. Pour pouvoir mettre ses nouveaux coéquipiers dans les meilleures dispositions, il les étudie et communique sans cesse avec eux. Sa relation avec Kemba Walker en est l’exemple type.

« J’essaie d’étudier ses points forts et je lui pose souvent des questions. “Kemba, ou est-ce que tu veux le ballon?” ou si je vois quelque chose je lui dis, “si tu fais ça de cette façon je pense que ca pourrait t’aider. Si je te donne le ballon comme ci, ca sera plus facile pour toi.” Des joueurs comme Draymond Green, même si il est au dessus de tout le monde, ou comme moi, la 3e ou la 2e option, les « role players » en définitive, on essaie vraiment de mettre les autres en valeur. Et quand nos coéquipiers comprennent ça, c’est là où ils explosent. Avec Kemba, on en est là. Il a compris ce que je peux lui apporter et ça l’aide à faire une super saison. »

Si la modestie de Nicolas Batum reprend le dessus en mentionnant Draymond Green. Il n’y a aucun doute sur le fait que les deux joueurs font partie d’un club rare de joueurs nés pour faciliter le jeu des autres. En plus du couteau suisse de la Baie, deux noms lui viennent immédiatement à l’esprit : « LeBron dans un certain registre, et Boris [Diaw] évidemment. »

« À Charlotte, on me laisse être moi-même à 100% »

Free agent cet été et réalisant la meilleure saison de sa carrière, le Français peut prétendre à recevoir un beau contrat. Avec la hausse prévue du salary cap, les offres devraient s’empiler sur la table de son agent. Cette nouvelle situation pose cependant plusieurs dilemmes, notamment celui du choix entre l’aspect financier et le projet sportif.

« Pour moi, ça va être différent car je vais être unrestricted free agent pour la première fois. La situation financière forcément, on ne peut pas cracher dessus, ça compte et on bosse pour ça d’ailleurs. Mais j’ai quand même envie de gagner donc il faut savoir faire la part des choses. »

L’autre décision majeure est évidemment le choix de la destination. Restera-t-il à Charlotte ou a-t-il envie d’ailleurs ? Là encore, il est important de peser le pour et le contre.

« Honnêtement je ne sais pas trop. C’est vrai que pour l’instant à Charlotte je peux exploser parce qu’on me laisse être moi-même à 100%. Et je pense que toutes les conditions sont réunies pour que l’on puisse attirer des joueurs. On a un GM qui est compétent, on a un propriétaire qui connait à peu près le jeu, on a un coach qui connait la NBA et on a un groupe qui est encore très jeune mais avec un gros potentiel. »

Depuis notre conversation, Nicolas Batum a raté deux autres matchs, portant à quatre le nombre de matchs joués et perdus par les Hornets sans lui. Malgré une tendance à vouloir rester au second plan, force est de constater que l’apport du français est indispensable. En son absence, si les défaites s’enchainent, c’est surtout son impact et son leadership qui manquent cruellement, des deux côtés du terrain, à son équipe. Encore deuxième de la conférence Est il y a quelques semaines, les Hornets luttent désormais pour accrocher le dernier wagon des playoffs. Le vent tourne vite dans la Grande ligue tant sur le plan collectif qu’individuel. Nicolas Batum le sait et le garde dans un coin de sa tête.

« C’est la NBA, il peut se passer beaucoup de choses en six mois. »

Propos recueillis à Oakland 

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