La France est en demi-finale de son Eurobasket. Si la mission est encore loin d’être finie, et la copie des Bleus encore loin d’être parfaite, Vincent Collet ne veut pas encore se tourner vers le duel inévitable face à l’ennemi ibère. D’ici à jeudi, le sélectionneur tricolore aura le temps de préparer ses joueurs pour ce défi de taille.
Les Lettons ont débuté par un 12/14 aux tirs, mais vous avez ajusté la défense, en switchant sur tous les écrans. Avez-vous été globalement satisfait de la performance défensive de vos joueurs ?
On était parti sur des principes classiques en défense mais on a laissé les Lettons installer leur jeu offensif trop facilement. On les a laissés trop faire. Au-delà des changements qu’on a réalisés en fin de première mi-temps, c’est surtout la montée en pression sur la balle qui a été importante. On les a beaucoup gênés sur la première phase de l’attaque, sur la montée de balle, ce qui est très important. Si on attend les adversaires sous la ligne à trois points, on est rarement performant. C’est bien qu’on ait corrigé le tir.
On a vu vos joueurs souvent pris par la vitesse des extérieurs lettons…
On n’arrivait pas à endiguer leur rythme. Ils arrivaient toujours à trouver des positions ouvertes, et on connait leur niveau d’adresse. Cette défense nous a permis d’arrêter leur rythme. On a vu qu’ils commençaient à plus porter la balle.
Quelle a été la principale difficulté avec ce changement de défense en cours de match ?
On a la chance avec nos intérieurs d’avoir des joueurs qui puissent tenir les duels. Rudy Gobert fait 2m15 et il a défendu une partie de la deuxième mi-temps sur le meneur de jeu. Il n’y a pas beaucoup d’équipe qui peuvent le faire. C’est possible sur des petites séquences. C’est un privilège pour nous d’avoir un joueur comme ça.
Est-ce que le discours dans les vestiaires a été musclé ?
Déjà en fin de première mi-temps… On savait qu’il fallait faire des stops. Hier, Boris a raconté l’histoire que Popovich raconte souvent avec les Spurs, celle sur le tailleur de pierre. Même si on a le sentiment qu’on a l’avantage sur ce type d’équipe, on sait qu’il faut du temps. Tant qu’ils sont frais, il faut accepter qu’ils vont nous poser des problèmes. Il faut continuer le travail de sape et compter sur notre longueur de banc. Maintenant, on ne va jouer que des finales. On a deux finales à jouer.
« Ce match va servir à Tony Parker pour la demi-finale »
Tony Parker a retrouvé un peu de son génie sur ce match, avec notamment un très bon passage en deuxième quart, qu’avez-vous pensé de la prestation de votre meneur ?
Il a fait un match très solide globalement. Je pense qu’il n’a pas été beaucoup récompensé sur certaines de ses actions en deuxième mi-temps. Mais ça va quand même dans le bon sens. Même s’il a raté ses premiers tirs, qui étaient de bons tirs, il a eu un très bon passage qui nous a permis de revenir et de passer devant. On a senti qu’il avait bien maîtrisé le jeu. On voulait amener la balle à l’intérieur, on savait qu’on avait un avantage très important dans ce secteur de jeu. C’était le fil rouge de la partie pour nous et Tony l’a bien fait respecter. C’est un match qui va lui servir pour celui de jeudi.
Mickaël Gelabale n’a pas joué en deuxième mi-temps, comment va-t-il ?
Mike sera rétabli. Il a pris un coup sur la cuisse en fait et sur la demande du staff médical, on l’a préservé par rapport à ce coup qui lui a quand même fait assez mal. C’est donc un hématome à la cuisse. On peut espérer qu’il sera résorbé d’ici à jeudi.
L’Espagne semble moins forte que les années précédentes, comment abordez-vous ce duel en demi-finale ?
Pour nous, ça ne change pas beaucoup de choses. Pour eux, le sentiment de revanche est plus qu’aiguisé. Il n’y a qu’à lire la Une de Gigantes qui lisait « La revanche » [avant même le début de l’Euro, ndlr]. Ils viennent pour nous battre. Ils veulent nous faire la même chose qu’on leur a fait l’an passé. Mais ce n’est pas à nous de faire de ce match un match émotionnel. Le public se chargera de le faire ! Il n’y aura pas beaucoup de places libres jeudi soir. On va peut-être jouer sur le stade (rires). On doit se concentrer sur notre match. C’est le match que tout le monde attend. Devant notre public, ce sera une superbe affiche.
Propos recueillis à Lille