Pourquoi les Lakers peuvent perdre leur titre

Leaders de la conférence Ouest, les Lakers ne rassurent pas pour autant fans et médias dans la Cité des anges. Les champions en titre affichent des lacunes qui inquiètent, à l’image des deux victoires sans briller face aux faibles Wolves et Wizards au Staples Center. Depuis la défaite face au Magic, les Lakers sont, certes invaincus, mais ils s’imposent toujours avec une marge réduite.

Pendant 10 jours, sur place, Basket USA a pu cerner des faiblesses qui obligent à se poser des questions sur la capacité des Lakers à réaliser le « repeat » et de se rapprocher des Celtics dans l’histoire de la NBA avec une 16ème couronne.

• Le manque de shooteurs à 3-points

« Où est notre Steve Kerr  ?», s’inquiètent les fans dans un sondage publié mardi par le Los Angeles Times. Derek Fisher a perdu son adresse (34%, soit 5% de moins que la saison passée), Jordan Farmar est trop inconstant (35%), Sasha Vujacic est fantomatique (2,5 pts et 33% de moyenne) et Adam Morrison se fait des ampoules sur le banc. Comme Kobe n’a pas progressé dans un secteur où il n’a jamais brillé (32% cette saison), le manque d’armes fatales derrière la ligne primée pourrait coûter cher en playoffs, où l’équilibre intérieur-extérieur est indispensable à la conquête du Graal.
Justement, de manière plus générale, c’est ce manque d’alternance entre les jeux intérieur et extérieur qui inquiète. On l’a vu à Orlando : dans le money time, les intérieurs n’ont pas vu la balle ! Kobe fait des miracles mais il doit sans doute plus impliquer les autres pour varier les attaques, et surtout leur donner confiance.

• Le manque de concentration en défense

Phil Jackson, malgré son désamour pour la saison régulière, peste bien trop souvent contre le manque d’intensité permanent de ses troupes. En fait, Maître Zen regrette que ses joueurs prennent certaines équipes, voire certains adversaires, à la légère. Une sorte de suffisance qui se transforme en relâchement coupable.
Autre constat : les Lakers n’aiment pas jouer physique. On l’a vu face au Magic. Ils provoquent, font de vilains gestes… Comme si c’était la seule réponse à donner lorsqu’une équipe adverse les domine physiquement. Sans tirer sur l’ambulance, puisque l’intéressé est à l’infirmerie, Andrew Bynum est tout sauf un intimidateur.
Enfin, sur la globalité de la saison régulière, Ron Artest n’a pas apporté ce « plus » en défense. Il est trop irrégulier et surtout mal soutenu.
Au niveau des chiffres, les Lakers possèdent actuellement la 10e défense de la ligue. Ils sont parmi les derniers aux contres (4.5 cts/m) alors qu’ils possèdent une frontline exceptionnelle avec notamment deux « 7 pieds ».

• Un faible bilan face aux gros bras de la ligue

8-9, voilà le ratio victoire-défaite de Kobe et les siens face aux meilleures franchises cette saison : Cleveland, Orlando, Boston, Dallas, Utah, Denver et Atlanta. On peut toujours arguer que les playoffs sont une autre histoire, cela inquiète. LA a des soucis face aux autres caïds et le nier serait faire l’autruche. Notez que l’an passé, les Lakers avaient été sweepés en saison régulière par Orlando avant de finalement s’imposer lors des Finals.

• La fatigue physique de Kobe et Gasol

Campagnes avec leur équipe nationale et finale NBA oblige, les deux stars manquent d’intersaisons pleines de repos. Et cela commence à poser des problèmes sur leur organisme. Quand Kobe doit jouer 40 minutes contre Washington car les remplaçants sont incapables de sceller une victoire pourtant déjà promise à la pause après un show du MVP 2008, il y a un malaise. KB24 joue plus cette saison (38,9 minutes contre 36,1 l’an passé) et a dû offrir bien plus de victoires au buzzer que la saison passée. Il est cassé de partout, et pourtant il joue plus…
Idem pour l’Espagnol, il est revenu du Championnat d’Europe blessé, et pourtant Jackson ne l’économise pas. Et cela ne devrait pas s’arranger avec l’indisponibilité de Bynum. Le staff en est conscient. Ainsi, on a vu pendant notre séjour que Kobe était économisé à l’entraînement ou lors de l’échauffement. Mais la route est longue jusqu’au back-to-back, et comme les Celtics l’an passé, ils pourraient y laisser des plumes.

Le back-to-back : mission impossible ?

Les chiffres parlent d’eux même : aucune franchise n’a réussi à conserver sa couronne depuis le triplé de ces mêmes Lakers en 2002. Pour cette équipe, autre chose que le titre sera un échec et une déception. Une nouvelle parade au Coliseum ? Réponse en juin.