Russell Westbrook sur ses 43 tirs : « Je m’en fiche un peu de ce qu’en pensent les gens »

Avec 54 points soit un nouveau record personnel (et troisième meilleure performance de la saison), Russell Westbrook s’est à nouveau surpassé hier soir face à Indiana. Contraint de l’emporter pour continuer à croire aux playoffs, le Thunder a malheureusement dû s’incliner face à des Pacers plus complets… et tout simplement, plus collectifs !

Un meneur qui vampirise sa propre équipe

Car, à lire entre les lignes (de stats bien sûr), on décèle facilement un problème grave dans l’équipe de Scott Brooks : quand le meneur de jeu totalise 43 tirs, soit 45% des tentatives de son équipe, c’est que ça ne tourne pas rond.

« Si on regarde tous ses tirs, il en a probablement pris une poignée de trop » reconnaissait Brooks sur ESPN. « Nombre d’entre eux étaient des attaques directes et des layups. C’est grâce à son agressivité qu’on a réussi à deux reprises à revenir tout près en fin de match. Russell donne tout sur le terrain. Il n’est pas parfait mais personne ne l’est dans cette ligue. Mais il joue avec une énergie sans faille, et c’est ce qu’on retient. »

Mais Russ Westbrook ne veut rien entendre. Evidemment !

« C’est comme ça que je joue chaque soir. En vérité, je m’en fiche un peu de ce que les gens peuvent penser. Je m’en balance. Chaque soir, je joue avec le plus de férocité et tant que mes coéquipiers n’ont pas de problème avec ça, je continuerai ainsi. »

La différence entre mener son équipe et la vampiriser semble ici être franchie car Westbrook n’est plus alors le compétiteur qu’il veut bien décrire mais tout simplement, le gars qui joue tous les ballons et décourage ses coéquipiers (qui ne font que courir à ses côtés dans le fond). Pire encore, son attitude a semblé déteindre sur Dion Waiters qui lui s’est permis de shooter 16 fois !

La réincarnation d’un jeune Kobe Bryant

A côté, les Morrow, Adams voire Kanter n’ont jamais réussi à trouver leur rythme. Et pour cause, quand Morrow qui pète la forme en ce moment n’obtient que 4 tirs, l’équilibre collectif ne peut jamais être établi. C’est effectivement là la différence entre un MVP qui rendra ses coéquipiers meilleurs et un joueur exceptionnel, mais reste pour l’instant un soliste.

« On ne s’est pas trop soucié de tout ça car il était le seul de leurs gars qui était chaud. » confirme Frank Vogel. « Il a marqué 29 points en première mi-temps mais on l’a emporté. S’il veut prendre 43 tirs, il va beaucoup scorer mais personne d’autre sur le terrain ne va trouver son rythme. »

Et comment ! Quand bien même Westbrook marque plus de 50 points, il facilite la tâche de son adversaire qui n’a plus qu’à contrôler les autres joueurs pour ne pas perdre. Ce que le meneur du Thunder n’a pas encore saisi, c’est qu’il ne joue plus avec Kevin Durant ou Serge Ibaka, son apport personnel au scoring ne changera pas l’issue des matchs. C’est son attitude à la passe, en défense et en tant que leader qui modifieront le résultat de la rencontre.

Pour replacer cette prestation en contexte, on a rouvert les livres d’archives pour constater que Russell Westbrook est bel et bien la réincarnation du jeune Kobe Bryant. En effet, l’arrière des Lakers détient le record de matchs à plus de 40 tentatives aux tirs, avec pas moins de 9 matchs à son actif. Juste derrière, on retrouve sa Majesté Michael Jordan qui lui a tenté à sept reprises plus de 40 tirs dans un même match (trois d’entre elles étaient en playoffs).

Espérons simplement pour le Thunder, et pour Russell Westbrook lui-même, qu’il suivra l’évolution de Kobe Bryant qui a gagné ses deux derniers titres en sachant aussi bien déléguer que scorer…

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