11 points, 18 rebonds et 2 contres. Voilà les moyennes gargantuesques de Rudy Gobert sur l’actuel mois de mars. A 22 ans seulement, l’ancienne pépite choletaise brille déjà de milles feux en NBA après une campagne rookie anonyme.
« On peut viser les playoffs la saison prochaine avec le Jazz »
Passé de 2 points, 2 rebonds en 10 minutes de moyenne à 8 points, 9 rebonds et 2 contres en 24 minutes (et la place de titulaire en bonus), Gobert a vécu une progression à la taille de ses immenses abattis.
« Je suis assez satisfait d’avoir gagné ma place dans le cinq cette saison, c’est ce que je voulais. Mais je ne dirai pas que je suis satisfait de mes performances. Je pense que je peux faire encore mieux. J’espère être All Star dans les cinq ans. Mais je joue surtout pour gagner. Ce sont les résultats de l’équipe qui sont le principal. »
A ce niveau-là non plus, Rudy n’a pas grand-chose à se reprocher. Depuis le All Star Break, et sa titularisation en somme, le Jazz reste sur 11 victoires en 13 matchs… soit la meilleure série de toute la NBA ! Oui, devant les Warriors, Hawks et autres Cavs.
« On veut gagner le plus de matchs possibles. Si on est concentré, on peut battre tout le monde. Certaines équipes à l’Ouest commencent à avoir chaud aux fesses, déjà cette année. Donc, je pense qu’on peut viser les playoffs dès l’année prochaine. Si on arrive à commencer la saison de la même manière qu’on termine celle-ci, on devrait être dans la course. On a beaucoup de jeunes joueurs dont on ne parle pas, mais qui vont devenir des stars. »
Nouvelle coqueluche de la NBA, « The Stifle Tower » croque à pleines dents dans sa nouvelle popularité. Mais le garçon sait faire la part des choses également.
« Je vis [cette médiatisation] plutôt bien. Ce n’est pas non plus de la folie. Je sens bien que les gens sont plus intéressés. Je suis un peu plus sollicité que par le passé, c’est clair, mais pour moi, c’est la même chose. Je reste concentré sur le basket. J’essaie de me rendre le plus disponible possible sans pour autant me détourner de mon travail sur le terrain. »
« Ça fait quand même beaucoup, 24 rebonds ! »
Particulièrement proche de son coach, Quin Snyder, à qui il reconnait devoir beaucoup dans sa progression actuelle, Gobert a gagné ses galons dans la Grande Ligue. Les regards ont changé; que ce soit celui du fan lambda, celui de l’observateur attentif ou celui de ses adversaires.
« Je sens pour sûr qu’il y a plus de respect à mon égard. Ensuite, je vois aussi que certains joueurs changent leur façon d’attaquer le panier maintenant. Oui, j’ai été félicité par certains adversaires par rapport à ma progression. Marc Gasol notamment. »
Avait-il envisagé une telle saison « sophomore » ?
« Devenir titulaire faisait partie de mes objectifs, mais après, je n’aurais pas pu dire quand cela allait arriver. Cette année, l’année prochaine ou dans le courant de l’année prochaine. Le coach y est pour beaucoup dans ma progression. Il me fait confiance depuis le début. Il comprend ma personnalité. Et moi, je comprends la sienne. Parfois, j’ai l’impression qu’il est dans ma tête. Je pense qu’on a la même philosophie du basket. On voit les choses de la même manière. Il est un peu fou, il pète parfois un plomb mais il est très pointilleux. C’est un passionné. »
Révélé au grand public grâce à sa performance face à l’Espagne lors du quart de finale de la dernière Coupe du monde, Gobert a connu six derniers mois assez fous. Un tourbillon de bonheur avec une sélection au Rookie Game et une titularisation chez le Jazz… Mais rien ne désarçonne le Saint-Quentinois de naissance.
« Je ne suis pas vraiment surpris, non. Certes, quand j’ai pris 24 rebonds, je me suis étonné moi-même. Ça fait quand même beaucoup, 24 rebonds. Mais non, je ne suis pas surpris. J’ai fait le travail pour et je suis content que ça paye. »