Penny Hardaway à coeur ouvert : Shaq, Jordan… et Joe Dumars !

Présent au All Star Weekend pour sa participation au concours des Shooting Stars, Penny Hardaway a fait la tournée des médias par la même occasion. Et si ses observations sur Derrick Rose étaient plutôt intéressantes, ses révélations sur la blessure au genou qui a brisé sa carrière le sont encore davantage.

Face à Bill Simmons, Penny Hardaway s’est livré sans détour. Sa fin de carrière minée par les blessures, sa relation avec le Shaq, avec Michael Jordan… et son apparition (ignorée par les Oscars) dans le film Blue Chips aux côtés d’O’Neal, tout y passe. Alors, on se pose et on déguste…

« Joe Dumars… Je m’en souviendrai toute ma vie. »

Retour en arrière en 1996. Le Magic de Penny affronte les Pistons au premier tour des playoffs. Hardaway sort d’une saison exceptionnelle à 22 points, 7 passes, 4 rebonds et 2 interceptions, le tout à 51% de réussite. Après une saison rookie remarquable, Penny s’est vite fait une place dans le gratin All Star de la NBA. Mais face aux rugueux Pistons, et le soldat de la vieille garde Joe Dumars notamment, l’élégant arrière du Magic va en prendre pour son grade…

« C’était en 1996-97 [1995-96 en fait, ndlr]. Joe Dumars. Je m’en souviendrai toute ma vie. Je monte au rebond et là il tape l’arrière de mon genou avec son genou. Je ne pense pas qu’il se soit rendu compte qu’il m’avait blessé. Et après ça, mon genou n’a plus jamais été le même. Il m’a frappé juste derrière l’os alors que j’étais en extension. Il jouait le rebond aussi. Et je n’oublierai jamais la douleur que c’était. On a fini cette série. On est allé jusqu’en finale de conférence [face aux Bulls justement]. Mais ça n’a plus jamais été pareil pour moi. »

Lâché par son corps, en l’occurrence par un déchirement au niveau du ménisque, Hardaway va voir ses statistiques décliner en même temps que son équipe d’Orlando, éliminée dès le premier tour par le rival floridien du Heat lors des playoffs 1997. Mais avant ce coup fatal administré malencontreusement par Joe Dumars, Hardaway était un des tout meilleurs joueurs de la ligue.

Quand les Celtics jouent leur dernier match au mythique Boston Garden, c’est Orlando et Hardaway qui viennent jeter le rideau sur sept décennies d’histoire. Quand Michael Jordan revient au basket après son essai infructueux au baseball, c’est bien Penny qui se dresse sur la route de Sa Majesté. Si son apogée fut brève, de 1994 à 1996 en somme, l’oeuvre du magicien de Memphis est une petite merveille.

« On a fermé le Boston Garden. On a sorti MJ. »

« On a fermé le Boston Garden [après la défaite des Celtics en playoffs contre Orlando en 1995]. On a sorti MJ. On est la dernière équipe à avoir éliminé Jordan en playoffs. On a quand même fait date [avec le Magic]. On ne s’est pas parler pendant un bon moment après ça [avec Jordan]. Mais c’est lui ça, c’est un tel compétiteur. Et on savait qu’il allait se venger. Et on a vu ce que ça a donné l’année suivante [en 1996 donc]. »

Après leur échec en finales en 1995 face aux Rockets, le Magic ne retrouvera plus jamais sa symbiose et malheureusement, l’idylle entre Penny et Shaq va tourner court. Irrémédiablement happé par les lumières d’Hollywood, O’Neal oubliera rapidement les souvenirs communs avec Hardaway sur le tournage du film culte, Blue Chips, là où les deux joueurs ont commencé à évoquer une collaboration sur la scène NBA. Certes décrié par la presse locale pour ses lancers notamment, Shaq n’avait pas été assez entouré par la franchise du Magic et Penny le regrette le premier.

« On avait le monde entre les mains. On jouait du très bon basket. On était jeunes. Et très franchement, je pense qu’aucun de nous deux ne se rendait compte de l’opportunité qu’on avait. On pensait simplement à jouer. A posteriori, je regrette de ne pas avoir essayé de convaincre davantage Shaq de rester à Orlando. Comme je disais, on était jeune. Et puis j’ignorais qu’il voulait partir. Si j’avais su, je serai allé le voir plus souvent, j’aurai été plus insistant. Mais bon, je n’ai rien vu venir. J’étais aux Jeux Olympiques et j’ai vu qu’il partait. Comme ça, d’un coup. Il était parti. J’ai mis une saison à bien comprendre ce qu’on avait perdu avec Shaq. »

Devenu journeyman dans une fin de carrière indigne de son talent, Penny Hardaway s’est cependant rattrapé dans son après-carrière. Avec une chaussure à son effigie chez Nike ou un pourcentage d’actions investies au bon moment dans la franchise des Grizzlies, dans sa ville natale de Memphis, Penny Hardaway est un homme accompli.

Un documentaire qui retrace le parcours de Penny Hardaway

Son petit bijou face à Michael Jordan

https://www.youtube.com/watch?v=2gWSgv65YXo