À la rencontre de Steve Kerr, le nouveau coach des Warriors

Steve Kerr est un coach heureux, le « h » du bonheur mériterait même d’être majuscule. « Après deux semaines de préparation, rien ne pourrait se passer mieux », se réjouissait le successeur de Mark Jackson, dimanche soir à Ontario. Dans la très grande banlieue de Los Angeles, ses Warriors venaient de donner une leçon de basket aux Lakers : +40 ! Cette grosse fessée confirme les premières impressions laissées sur le parquet du Staples Center quelques jours plus tôt. C’est dans l’écrin angeleno face à ces mêmes Clippers que les frères filoches et leurs potes avaient terminé l’ultime campagne du pasteur Jax sur le banc de la Baie, au printemps dernier. Depuis, l’ex-GM des Suns a repris le flambeau, avec ses méthodes et sa philosophie. Il nous en a parlé avec le sourire dimanche, enthousiaste devant la démonstration de force de ses joueurs.

La fluidité du collectif

En NBA, la balle s’arrête souvent avec un arrière, et tout le monde veut faire de la place pour le un-contre-un de son joueur clé. On a des joueurs qui sont capables de faire ça mais on obtient de meilleurs shoots quand on fait circuler le ballon. Il y a une fluidité et un rythme de jeu qui font la beauté de notre jeu quand il est bien appliqué. C’est très agréable à regarder. Le constat est clair : on ne peut pas se permettre de s’arrêter, il faut que le ballon circule. Le mouvement du ballon sera sûrement la grande différence de cette saison, on jouera moins en isolation. Tous les joueurs se sentent bien, c’est une équipe intelligente. Ils ont compris que quand ils jouaient comme ça, ils avaient beaucoup de bons shoots.

En avance sur le programme

On est encore plus en avance que je ne l’imaginais et que j’espérais après deux semaines de camp. Ce qui me motivait à l’idée de coacher cette équipe c’est ce qu’elle avait déjà construit avant, la communauté qui existe autour d’elle, des joueurs qui jouent déjà ensemble depuis des années. Tout cela se remarque vite, ils se connaissent tellement bien. Ils n’ont pas gagné 51 matchs la saison dernière par hasard. Ces mêmes joueurs ont rapidement intégré les choses que l’on a ajoutées et les effets se voient déjà.

Les gagnants et perdants de la préparation jusque là

Je n’y ai pas réfléchi de cette manière car ça simplifie trop la situation. On réévalue les joueurs chaque jour à l’entraînement et ce groupe est l’un des plus matures qu’on ait vus. Je crois que tous mes rookies sont déjà mariés alors qu’ils n’ont que 21 ans (rires). Ils sont intelligents, ils comprennent vite ce qu’on leur demande. C’est un super groupe et j’apprécie énormément leur compagnie et leur travail. Ce sera difficile de se séparer de certains d’entre eux.

Iguodala sur le banc ?

Je vais peut-être changer mon système quand Shaun (Livingston) sera de retour car c’est aussi un facilitateur. Il pourra jouer le point forward qu’est Andre depuis le début de la préparation. Mais pour le moment je suis satisfait de ce que j’ai vu et du système que j’ai mis en place avec Andre comme 6e homme. Quand je vois Speights shooter extérieur et tout rentrer et Andrew [Bogut] passer aussi bien le ballon, je ne peux qu’être satisfait de cette formule.

Propos recueillis à Ontario