Chris Paul, un homme pressé encore stoppé en plein élan

Il y a peu, Willie Green évoquait ce sujet dans nos colonnes: le temps passe et la fenêtre de tir pour gagner le titre se referme peu à peu pour Chris Paul (29 ans) et les Clippers. Cette nuit, le meneur accusait le coup au moment de saluer pour la dernière fois ses coéquipiers. Certes, Chris Paul a encore de belles années devant lui mais il est conscient qu’un tel effectif joue rarement longtemps ensemble.

La meilleure équipe de sa carrière

« C’est dur, la chance de jouer pour une équipe comme celle-ci ne se reproduit pas souvent » expliquait Paul en conférence de presse après le match. « Oklahoma le mérite totalement. Nous avions vraiment, vraiment une très bonne équipe. Doc en a parlé avant le match. À la mi-temps, je me rappelle avoir pensé à quel point c’était curieux de jouer ainsi tout au long de l’année pour se rendre compte seulement lors des derniers matchs à quel point notre équipe est incroyable. C’est dingue de se dire que c’est fini. Mec, on avait vraiment une bonne équipe. Ça me rend fou de me dire que c’est à nouveau déjà fini. »

À sa décharge, Chris Paul n’a en effet jamais joué pour une équipe aussi complète. La polémique Sterling étant toujours d’actualité, rien ne dit que l’effectif sera reconduit la saison prochaine, puisqu’il pourrait y avoir du changement à la tête de la franchise. Ceci ajouté à l’élimination prématurée contre Oklahoma, cela faisait beaucoup pour le leader des Clippers. Mais hier, il n’avait pas envie de donner la moindre importance à son propriétaire.

« Ce mec là est le cadet de nos soucis. On n’a jamais pensé à lui. Je suis désolé mais on s’en fout. On lui donne plus d’attention qu’il n’en mérite. On a perdu cette série, c’est tout ce qui compte. »

« Le passage le plus difficile de ma carrière »

Au final, les Clippers sont passés près d’être en tête dans cette série mais l’arbitrage en a décidé autrement. Loin de manquer de fair-play, Paul ne pouvait cacher son amertume face au tournant qu’a pris cette série.

« C’est probablement  le passage le plus difficile à vivre de ma carrière. J’ai l’impression que le seul moyen de m’enlever ça de la tête est de me remettre à jouer. Ça fait mal parce que nous aurions dû être à 3-2 en notre faveur avec une chance de conclure. L’été va être très long, je peux vous le garantir. »

Pour le meneur, il n’est plus question de parler de progression. À bientôt 30 ans, les Clippers n’ont plus le temps de progresser en tant qu’équipe, seul le titre compte.

« Je ne connais personne qui joue pour les finales de conférence, ce n’est pas suffisant. »

D’autres superstars ont longtemps patienté…

Comme Carmelo Anthony, Chris Paul se trouve à une étape cruciale de sa carrière. Toujours placé, jamais titré. Toujours considéré comme l’un des meilleurs joueurs de la ligue, jamais comme un gagnant. D’autres avant lui, Michael Jordan en tête, ont connu une situation similaire. C’est d’ailleurs pour cette raison que Kevin Garnett et Ray Allen ont rejoint Boston en 2008. Mais ces histoires, Paul les connait par coeur. Il sait aussi que d’autres n’ont jamais connu la victoire, ils s’appellent Charles Barkley, Karl Malone, John Stockton, Reggie Miller, Patrick Ewing, la liste est longue et Chris Paul ne veut pas en faire partie. L’an prochain, il remettra ça avec une soif de revanche qui ne sera pas étanchée sans le trophée Larry O’Brien en main.

Hier, son coach Doc Rivers a trouvé les mots justes pour parler de son meilleur relai.

« Je me sens mal pour lui. Il est l’âme de notre équipe, et ce soir, cette âme est cassée. Mais il va revenir, il va avoir un long été pour se préparer à la saison prochaine. Il sera prêt. Il sera encore meilleur la saison prochaine. »

Connaissant Doc Rivers et Chris Paul, soyons certains que la promesse sera tenue.