Les Clippers surpris à domicile par Golden State

Il y a eu beaucoup de coups de sifflet, beaucoup de problèmes de faute et beaucoup de moments où tout aurait pu basculer. Comme sur ce ballon qui glisse des mains de Darren Collison et que Stephen Curry évite de justesse hors du terrain. Comme sur ces deux lancers que Chris Paul rate. Comme sur cet appui que Darren Collison place sur la ligne alors qu’il pouvait récupérer la possession pour les Clippers.

Finalement, les Warriors ont repris l’avantage du terrain en s’imposant (109-105) dans un premier match où ils ont d’abord surpris les Clippers défensivement en oubliant volontairement DeAndre Jordan, avant d’encaisser le réveil d’un Chris Paul en grande difficulté pendant 30 minutes. Mais ce n’était que le premier acte d’une série qui promet d’être aussi dingue que prévue !

Andre Iguodala et Blake Griffin touchés par les coups de sifflet

Finis la récré, le préau et les ballons prisonniers. Finis les festivals offensifs et les régalades dignes du All Star Game. Rideau, place aux choses sérieuses. « It’s time » affiche les t-shirts distribués à l’entrée du Staples Center aux 19 000 curieux dopés à l’adrénaline. Et oui, Les playoffs sont là et il est temps ! De gonfler les biscotos ? De jouer vicelard ? De défendre comme des crevards sur chaque possession ? De bloquer son joueur au rebond comme si vous défendiez une ville assiégée ?

Deux actions résument parfaitement l’esprit d’une première mi-temps laborieuse et tendue, dans laquelle les deux équipes se sont maintenus à moins de 40% et perdu 20 ballons.

La première c’est Glen Davis avachi sous le cercle, le ballon sur le front, dépité par la faute que viennent de lui siffler les arbitres. La seconde, c’est ce combat de tranchée pour le rebond dans la raquette des Clippers, juste avant que « Big Baby » ne s’écroule de frustration. L’une symbolise l’influence des arbitres, l’autre l’intensité physique et la foire d’empoigne d’une joute annonciatrice d’une série exceptionnelle !

Si Blake Griffin a laissé Glen Davis (4 pts, 4 rbds, 3 passes en 12 minutes à la pause) ressortir ses apparats de champion 2008, c’est que les sifflets des juges l’ont privé de parquet pendant vingt minutes. Une première pour le VRP de Lob City cette saison. Andre Iguodala n’est pas mieux loti en prenant son quatrième avertissement avant l’entracte, puis le cinquième sur un passage en force limite en début de troisième quart temps. Après les 13 balles perdues du premier quart temps et les 34,8% d’adresse de part et d’autre dans le deuxième, la défense annihile les verves offensives mais donne à ce Game 1 une odeur de sang et de sueur qui sied à l’instant.

Une furie offensive après la pause

Dans cette guerre de muscles, de fierté, de ruse et d’envie, Chris Paul (13 pts, 4 rbds, 4 passes) assume ses responsabilités en prenant 10 shoots en 18 minutes et DeAndre Jordan (9 pts, 8 rbds et 5 contres) confirme sa monstruosité athlétique. Avec un trio Collison-Crawford-Granger limité à 3/15 – mais quel panier du centre ville du probable futur meilleur sixième homme au buzzer, le Doc se dit que l’après-midi sera compliquée. Surtout qu’en face, les substituts de la Baie, loués par leur coach avant le match, compensent la méforme de David Lee, le 2/8 de Klay Thompson, concentré sur Chris Paul en défense, et le temps de jeu réduit d’Iggy, accablé par les fautes.

Devant un énorme DJ, Marreese Speights fait le métier et laisse Jermaine O’Neal reposer sa vieille carcasse sur le banc pendant qu’Harrison Barnes redevient le tueur de Nuggets et le chasseur de Spurs du printemps dernier. Quid de Steph Curry ? Il ne force rien et gère la gonfle comme un vieux sage. Il sait que chaque balle perdue est un panier en transition, un domaine dans lequel Lob City a fait très mal aux Warriors en saison régulière. Comme Thompson, Lee et O’Neal sont mieux après l’entracte – 26 des 35 pts des Warriors dans le 3e quart, il joue intelligemment, au contraire des Clippers, largués sur les rotations défensives.

Chris Paul inverse la vapeur…

Le meneur All Star incarne la discipline collective de Golden State (14/20 dans le 3e quart), qui a su laisser passer l’orage J.J Redick – 10 pts en 6 minutes en début de troisième quart – pour donner des maux de crâne aux Angelenos : – 8 en fin de 3e quart (79-87) ! L.A patauge dans la semoule à l’image de son banc, inexistant, et encaisse 35 pts sans réussir à casser la confiance adverse. Après deux dunks de Jermaine O’Neal, (13 pts), oublié dans la raquette, Golden State s’offre même 11 pts d’avance, avec onze minutes à jouer au chrono. L’heure et grave et Chris Paul revient immédiatement en jeu alors que Blake Griffin reste scotché sur le banc par sa 5e faute.

En moins de deux minutes, CP3 – qui se coltine Thompson dos au panier en défense, réduit l’écart à – 6 sans arrêter de raler. Les arbitres jouent avec ses nerfs, à vif. Golden State continue de trouver les positions mais les shoots ouverts ne rentrent plus. Iggy prend sa sixième après un panier primé de CP3, qui suit deux shoots dos au panier de Griffin, revenu en jeu. Les mouches changent d’âne et DeAndre Jordan fait même 2/2 aux lancers, c’est dire.

Une nouvelle missive de Chris Paul fait exploser le Staples Center puis Collison prive Thompson d’un énième ballon au poste, allant même provoquer la faute de l’arrière d’Oakland. Au raté du Bruin sur la ligne de réparation, Harrison Barnes répond par un filoche à 7m25, que Blake Griffin rend vain aux lancers : 105-105 à 1’30 de la fin.

… avant de commettre deux boulettes

Servi par Paul sous le panier, Blake Griffin récolte sa sixième faute après un stop d’école des Warriors. Orphelin, CP3 se venge en piquant la gonfle dans les mains de Thompson, mais Collison laisse échapper sa passe. Steph Curry fait l’offrande d’un shoot primé casse gueule et précipité, seulement voilà, c’est Darren Collisson qui est en charge de bloquer Draymond Green. Vous le voyez venir ? Le meneur fait faute et l’ailier enfile deux lancers pour contraindre les Clippers au sans faute à 24 secondes du terme.

Le système mis en place par le Doc pour la gagne ou l’égalisation n’a pas le temps de se mettre en place car sur un dribble haut CP3 perd la balle. La bévue ! Envoyé sciemment aux lancers, Harrison Barnes rate le premier, obligeant Mark Jackson à demander de faire faute immédiatement. C’est Chris Paul qui est chargé de replacer L.A à -1 à 13 secondes du buzzer mais il rate les deux. Draymond Green l’imite pour laisser le suspense intégral mais en mettant le pied sur la ligne Darren Collison libère les Warriors.

Klay Thompson mettra le lancer qui suffira à protéger les siens, à +4. Le cauchemar des playoffs 2013 va-t-il se répéter pour Lob City ? Il est (encore) temps de l’éviter.

Comment lire les stats ? Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; O = rebond offensif ; D= rebond défensif ; T = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; +/- = Différentiel de points quand le joueur est sur le terrain ; Pts = Points ; Eval : évaluation du joueur calculée à partir des actions positives – les actions négatives.