Le trash talking est-il indispensable ?

Il y a un peu de tout avec Jalen Rose, aujourd’hui consultant TV. Parfois, l’ancien Fab Five se prend carrément trop au sérieux, mais parfois aussi, il faut le reconnaître, son expérience de vieux routier des parquets est bien utile pour comprendre certains comportements des stars actuelles du jeu.

Garnett et les céréales Cheerios

Comme par exemple, le cas le plus récent de trash talking qui a mis aux prises Carmelo Anthony et Kevin Garnett. On y obtient la confirmation de ce que KG est un cas désespéré en termes d’insanités proférées, et surtout, on apprend que Garnett a sans aucun doute dépassé les limites (à la Matterazzi) en touchant à la famille !

Sans avoir besoin de traduction instantanée ou de sous-titres à la mords-moi-le-nœud, les paroles de Garnett aurait impliqué l’un des cinq sens du corps humain ainsi qu’une improbable référence aux céréales Cheerios. De la grande littérature, cela va sans dire, même si les Celtics, Doc Rivers en tête, ont démenti les propos.

CQFD

Mais là où ça devient vraiment intéressant, c’est quand ce vieux grigou de Jalen Rose explique, à son corps défendant, que lui comme tous les autres joueurs NBA, se laissent parfois aller à ces extrêmes : d’une : car tout se passe vite, dans le feu de l’action, et de deux : car il ne faut pas oublier que c’est ce que le public réclame dans le fond.

« Mettez-vous à notre place. Si on est dans un match 6 des Finals et qu’un mec va sur la ligne des lancers pour décider du sort du match, forcément je vais essayer de le déstabiliser. On veut tous être champions ! Et les gens veulent qu’on ait cette mentalité de guerriers. Ils n’aiment pas quand il y a trop de fraternisation, trop de serrages de mains, et pas assez de haine de la défaite. Eh bien là, c’est l’opposé ! »

Nous sommes tous complices

Les sportifs de haut niveau de notre époque ne sont-ils pas les gladiateurs des temps anciens ? N’attendons-nous pas d’eux qu’ils soient de féroces guerriers, prêts à tout pour défendre le maillot ? N’a-t-on pas eu la saison dernière, et à d’autres reprises par le passé, de longs débats sur le fait que les joueurs de la dernière génération sont trop « copains », que les rivalités « à l’ancienne » disparaissaient ?

Nul besoin de préciser que l’on ne défendra certainement pas ici les écarts de langage de Kevin Garnett (surtout vu son casier), mais il serait de bon ton de constater que ces écarts font partie du jeu. Et nous en sommes complices dans la mesure où les plus grandes victoires sont au bout.

C’est certainement là la conclusion de ce court argumentaire : s’il ne sera jamais complètement justifié, ce type de comportement pourrait tout au moins se comprendre davantage pour les matchs à véritable enjeu, à savoir les playoffs et les Finales.

https://www.youtube.com/watch?v=kooYsmeEFpA