Interview Kobe Bryant : « je ne suis pas un grand sentimental »

« Une très grande tristesse. » Mais aucune « colère ».

Ce sont les mots choisis par Kobe Bryant pour commenter le départ de son grand pote Derek Fisher. Ils sont arrivés en même temps en NBA, en 1996. Ils ont passé 12 saisons complètes ensemble. Ils ont gagne cinq titres ensemble, et « ceux qui remportent des trophées ont du caractère et l’ADN pour cela. On ne remporte pas des titres par hasard, surtout pas quand il y en a cinq », assure Kobe.

Le Fish’ parti, c’est lui désormais qui se pointe le dernier devant la presse dans le vestiaire des Lakers. Il a toujours ce sourire chafouin, dont on ne sait jamais quoi penser.

« Je suis habitué à perdre des amis proches »

« Mais vous me connaissez, vous savez comment je suis donc ne m’emmenez pas sur ce terrain. Vous savez que je ne vais pas répondre », assène-t-il pourtant quand un confrère lui demande comment il a appris le départ de son ami proche.

« Parlez-en avec Derek, il est plus politiquement correct que moi. Vous seriez tous sous le choc », lâche-t-il, rieur.

Kobe en aurait donc gros sur la patate ?

« Non, je suis habitué à perdre mes amis les plus proches. J’ai connu ça avec Caron, Ronny Turiaf et Lamar Odom. Derek sait que je ne suis pas un grand sentimental non plus, donc on en a ri hier en se remémorant les grands moments. Il sait comment je suis. »

Il n’en dira pas plus. Il s’est déjà assez épanché. On attendra donc le retour de Fisher au Staples Center, dans le vestiaire visiteur, pour revenir sur un épisode marquant de l’histoire récente de la franchise des Buss.

« C’est une bonne chose que ça soit fini, c’est plus facile de jouer quand tu ne te demandes pas si tu seras encore là le lendemain », estime le quintuple champion NBA.

Comme d’habitue avec Kobe et les médias, humeur et ironie se marient dans un savant mélange de distance et de proximité sporadique distillée par à-coups.

« Sessions va me faciliter la vie »

Sur Ramon Sessions, la star est sincère. Cela se sent dans le ton et se voit dans les yeux.

« Il va rendre ma vie plus facile. Je pense qu’il a l’ADN pour gagner des trophées. Il est très, très rapide et il a déjà prouvé ce soir ce qu’il pouvait nous apporter. Je suis content qu’il soit avec nous. »

La vedette du soir est alors encore à deux mètres en train de papoter avec un confrère. Il n’a sûrement pas entendu mais Ramon est déjà adoubé par le seigneur. Ce n’est pas un remède anti-trade,  Jim Buss vient encore de le démontrer.

Propos recueillis au Staples Center