Drafté en deuxième choix en 2010, Evan Turner avait déçu certains spécialistes pendant sa campagne de rookie (7 points, 4 rebonds, 2 passes) avec les Sixers.
Mais cette saison, avec une équipe de Philadelphie qui réalise un superbe parcours, Turner monte clairement son niveau de jeu. Au point d’être en lice pour un record NBA…
18 points, 11 rebonds, 4 passes : ça claque !
Sur les 5 derniers matchs particulièrement, Turner montre les crocs. Il tourne à 18 points, 11 rebonds et 4 passes de moyenne à 54% de réussite aux tirs, ce qui est excellent pour un arrière et encore plus si l’on remarque qu’il avait commencé cette série par un 1/12 contre les Bucks le 5 mars dernier.
Après le match des débutants durant le All Star Weekend où il avait montré une nouvelle confiance en lui, l’arrière sophomore passe donc clairement la seconde. Il est même en route pour battre un record historique en NBA : celui du meilleur rebondeur chez les arrières.
Devant Kidd et Magic
De fait, pour voir un arrière qui gobe autant de rebonds, il faut remonter au Kidd de la grande époque des Nets en 2006-07 mais même le meneur All Star n’arrivait pas à prendre autant de rebonds défensifs (en pourcentage : c’est le nombre de rebonds défensifs qu’un joueur prend pendant son temps de jeu ramené à l’échelle 100) avec 20% contre 24% pour Turner.
Mais ce qui est encore plus intéressant, et à court terme, pour les Sixers ; c’est bien cette capacité de Turner de lancer le jeu rapide et directement mettre la pression sur la défense adverse, à peine le rebond collecté.
Le parfait « relanceur » de jeu
Michael Levine de Liberty Ballers s’est amusé à dégager une nomenclature des différents effets positifs des rebonds défensifs de Turner.
Contre les Celtics par exemple, contre qui il a gobé 8 rebonds, Turner a pu mettre en place l’attaque des Sixers à 5 reprises, scorer en transition à 2 reprises et passer la balle pour un alley oop avec Iguodala une fois.
Contre le Jazz, Turner récolte cette fois 12 rebonds, mettant les systèmes offensifs de Philly en place à 7 reprises, marquant une fois en contre attaque, et offrant 4 ballons entraînant directement panier, faute ou passe décisive pour un coéquipier.
Et contre les Knicks, Evan a récupéré 14 rebonds défensifs, pour mettre en place 8 attaques placées, marquer 2 fois pour sa pomme et il a trouvé ses partenaires 3 fois pour panier ou faute.
Un combo imparable pour les défenses
En somme, Turner a trouvé sa place dans le dispositif de Doug Collins comme arrière-rebondeur capable de monter la balle rapidement en transition après un rebond défensif. Bon dribbleur, joueur créatif et prompt à lâcher la gonfle pour un coéquipier mieux placé, Turner est le parfait « relanceur » de jeu.
Cela crée des paniers faciles car la défense ne peut rarement venir se replacer en transition quand il n’y a pas de transmission de balle entre rebondeur (normalement les intérieurs) et meneur. En l’occurrence, Turner s’occupe des deux tâches. La seule question est de savoir si l’ancien Buckeye d’Ohio State va tenir à ce rythme effréné.