Les summer league d’Orlando et de Las Vegas sont désormais terminées. On a ainsi pu y admirer les meilleurs rookies, les joueurs qui espèrent toujours se faire une place dans la Ligue et ceux qui doivent prouver qu’ils méritent plus de temps de jeu.
Revue d’effectifs et de performances avec notre Top 5 par poste et nos observations sur les performances des rookies et des français.
Meneurs
1. John Wall : Impressionnant de maturité et de leadership. Il a alterné la distribution, les shoots et les pénétrations avec une grande intelligence. Un seul point noir : le quatrième quart-temps face à Dallas où il a perdu son calme face à Jeremy Lin. Compte tenu du reste de ses performances, ça reste anecdotique.
2. Ty Lawson : On le connait pour l’avoir vu excellent durant toute sa saison rookie. Et il n’a pas failli à sa réputation. Hyper rapide, très adroit, il a eu une vraie influence sur son équipe et semble prêt pour franchir un nouveau palier.
3. Jrue Holiday : Très bon durant ses trois matchs disputés. Il s’impose comme le meneur qu’il faut aux Sixers, à lui de confirmer ses bonnes dispositions au niveau supérieur.
4. Eric Maynor : Ses stats ne sont pas ronflantes mais c’est un vrai gestionnaire capable de driver une équipe. Il sait alterner le jeu, ralentir ou accélérer au besoin. Un profil différent de celui de Russell Westbrook qui ne peut que faire du bien au Thunder.
5. Rodrigue Beaubois : On le sent toujours plus à l’aise à l’arrière, là où il peut se concentrer sur son shoot et son drive. Néanmoins, il a montré de bonnes choses en création. Il a besoin d’un cadre car il n’a pas encore l’instinct du créateur. Mais il progresse.
Arrières
1. Reggie Williams : Ça peut paraître étonnant de le voir là mais ce joueur, ancien pensionnaire de la Pro A, est juste étrange. Déjà, il ne fait pas forte impression avec sa tête rentrée dans ses épaules. Son shoot n’est pas formidable mais il a une faculté à aller vers le panier assez incroyable. En plus de ça, il va au rebond, sait faire des passes et n’hésite pas à se frotter aux gros. Il aime marquer mais il est beaucoup plus complet qu’on ne pouvait le penser.
2. Terrence Williams : Surfant sur sa fin de saison en boulet de canon avec les Nets, il était venu là pour chapeauter les jeunes rookies et retrouver la compétition. Polyvalent, il en a parfois fait trop mais c’est un sacré talent.
3. Gerald Henderson : Il a partiellement raté ses deux derniers matchs mais ses performances lors des deux premières rencontres suffisent à prouver sa valeur. Extrêmement intelligent, patient, athlétique, il a toutes les qualités pour s’imposer en NBA. Encore faudrait-il qu’on lui donne sa chance.
4. Alonzo Gee : Equilibré. C’est l’adjectif qui me vient à l’esprit quand je vois jouer Alonzo Gee. On ne le voit jamais perdre ses appuis ou s’engager dans une situation qu’il ne pourrait pas contrôler. C’est exactement le type de joueurs qui convient aux Spurs.
5. Dominique Jones : Il est physique, il est scoreur mais il a aussi montré qu’il savait trouver l’homme débarqué. Il aura tout de même du mal à se faire une place dans la ligne arrière surchargée des Mavericks. Sait-on jamais.
Ailiers
1. DeMar DeRozan : Autant le dire tout de suite, je ne suis pas fan du tout de ce joueur. Mais tout ce qu’il a fait durant la summer league était mesuré, pesé, propre. Jamais il ne s’est embarqué dans des numéros de solistes ou des un-contre-un désespérés. Ses capacités athlétiques lui permettent de dominer les ligues d’été, il faudra tout de même qu’il ajoute d’autres cordes à son arc pour s’imposer définitivement en NBA.
2. Derrick Brown : Il a scoré, il a pris des rebonds. C’est avant tout un finisseur, et un bon. Son influence sur le jeu de son équipe est assez réduite, mais ce n’est pas son rôle.
3. Devin Ebanks : Deux premiers matchs énormes l’avaient propulsé au rang de steal énorme. Trois derniers matchs moyens ont un peu nuancé le constat. Son shoot extérieur semble fiable et il sait se placer dans les lignes de passes. Défensivement, par sa taille et son envergure, il gêne ses adversaires. Je le trouve toujours raide sur ses jambes. Ce n’est pas un créateur et son dribble est faible mais c’est un joueur qui peut rentrer les shoots ouverts tout en assurant ses tâches défensives. Exactement le genre de rôle qu’il pourrait avoir aux Lakers.
4. Damion James : Je l’ai beaucoup vu forcer mais sa puissance athlétique lui permet souvent de faire la différence… en summer league. Car en NBA, il ferait face à des athlètes plus solides. Il aura donc besoin de peaufiner son jeu offensif pour devenir une vraie menace.
5. Luke Babbit : La bonne surprise pour les Blazers. Pas vraiment à l’aise dans l’attaque du cercle, il est par contre intéressant en périphérie et peut profiter des opportunités qui ne manqueront pas de se présenter à Portland.
Intérieurs
1. Derrick Caracter : Les Lakers voulaient le voir évoluer dans l’attaque en triangle. Ils ont vu un joueur capable de trouver les joueurs dans les intervalles, un joueur avec une grosse panoplie de mouvements poste bas. Très intéressant offensivement, il a aussi montré de bonnes choses en défense en posant quelques difficultés à un DeMarcus Cousins pourtant très physique. Il a néanmoins commis beaucoup de fautes, souvent inutiles, mais a certainement le talent pour se faire une place aux Lakers.
2. Ed Davis : On le disait hors de forme, pas vraiment concerné. Après un bon premier match, il avait sombré face à Houston avant de se reprendre et même de rendre fou Cousins lors de leur affrontement. Appliqué, explosif, il est surtout très efficace et il aime les challenges.
3. Larry Sanders : Pas encore tout à fait « propre » offensivement, Sanders est une vraie présence bien physique dans la peinture. Bon rebondeur, contreur de qualité, il a eu aussi l’occasion de se mettre en valeur offensivement. Par contre, c’est un peu « trou noir ». Quand la balle est dans ses mains, elle ressort assez peu.
4. Gani Lawal : La bonne surprise pour les Suns. Il prend des rebonds, il court et finit bien près du cercle. C’est exactement le type de joueurs qu’il faut à Phoenix. Il pourrait parfaitement prendre la relève d’un Louis Amundson.
5. Luke Harangody : Il a fait des stats mais j’ai encore quelques doutes. Il se bat, prend des rebonds, possède un shoot plutôt solide mais son manque de vitesse associé à un déficit de taille risquent de lui poser quelques soucis. Un rôle limité l’attend.
Pivots
1. DeMarcus Cousins : Une summer league à l’image du personnage. Trois excellents premiers matchs durant lesquels il a dominé tous ses adversaires avec une vraie présence au rebond et dans la raquette, une palette offensive quasiment infinie et une capacité rare à exploiter sa puissance. Puis trois matchs durant lesquels il a un peu perdu le fil. Déconcentré, souvent sorti du match, nerveux, agacé et souvent entêté, il a besoin de prendre un peu de plomb dans la tête.
2. JaVale McGee : Il est grand, il saute haut et il a donc dominé ses adversaires sans trop de difficultés, bien servi par John Wall. Malgré tout, son manque de jeu poste bas et un gros manque de QI basket semblent toujours limiter sa progression. Il peut devenir le Tyson Chandler de John Wall. Pas plus.
3. J.J. Hickson : Je l’ai placé en pivot parce que c’est là que je l’ai vu évoluer durant cette summer league, même si j’ai raté une bonne partie de ses matchs. On connait sa puissance physique et sa faculté à jouer près du cercle, c’est ce dont il s’est servi, et de façon convaincante. On sent une grosse marge de progression.
4. B.J. Mullens : Il est mou, très naïf en défense et manque d’envie. Offensivement, par contre, on sent que le garçon a du talent, même s’il est gêné dès qu’on lui impose un défi physique. A voir, mais son intégration à l’effectif du Thunder se fera sans doute doucement.
5. Hassan Whiteside : C’est un bon rebondeur et un excellent contreur en deuxième rideau. Par contre, il aime tellement le contre qu’il oublie parfois de surveiller son adversaire direct. Plusieurs fois, il a ainsi laissé l’équipe adverse profiter du rebond pour avoir voulu repousser un tir hors de portée.
Les rookies
Evan Turner : Il n’avait visiblement pas très envie d’être là et ça s’est ressenti dans son jeu. Apathique la plupart du temps, il ne se réveillait qu’avec la gonfle en main. On peut certainement s’attendre à mieux durant la saison. Dommage tout de même.
Derrick Favors : Un gros potentiel athlétique mais c’est encore un gamin. Il veut aller au cercle dès qu’il reçoit le ballon et fait très peu de feintes. C’est un prospect particulièrement talentueux mais qui a besoin de temps.
Wesley Johnson : Un petit match puis une blessure à la main.
Greg Monroe : Bougé physiquement lors des premières rencontres, il s’est ressaisi par la suite en prouvant qu’il apprenait vite.
Al-Farouq Aminu : Visiblement pas encore prêt pour la NBA, son jeu et son shoot sont encore en plein chantier. De plus, il n’a pas de main gauche. Mais il est agressif et possède un instinct au rebond.
Gordon Hayward : Très discret, on a pu voir qu’il avait du jeu et du talent. Il devrait jouer sur des séquences limitées la saison prochaine en attendant de prendre un peu de muscle. Mais il a trop de jeu pour rester indéfiniment sur le banc.
Paul George : Les mix ne font pas tout et Paul George l’a prouvé. L’ailier a ainsi beaucoup trop forcé, prenant des shoots impossibles. Ses décisions balle en main étaient également suspectes et il a eu bien du mal à se créer des positions de shoot. Néanmoins, il est resté agressif malgré la frustration, et a pris des rebonds. De toute façon, derrière Danny Granger, il ne verra pas beaucoup le parquet.
Les Français
Thomas Heurtel : Il a fait ce qu’on lui demandait de faire, à savoir pousser le ballon et créer pour les autres. Un peu fâché avec son tir, il n’a pas réussi à prouver qu’il pouvait être une vraie menace offensive. Il a été bon malgré son jeu à risques. Suffisant pour taper dans l’oeil d’une franchise ? En tout cas, assez pour filer à Alicante (Espagne).
Kim Tillie : Des écrans, de la volonté, une bonne attitude au rebond offensif et dans l’attaque du cercle, Kim Tillie a fait une bonne impression avec les Warriors. Plusieurs fois titulaire, il a su profiter des occasions qui se présentaient.
Pape Sy : Peu de temps de jeu pour le jeune meneur, handicapé par une blessure. Assez pour montrer qu’il savait manier le ballon. Il devra tout de même s’aguerrir plus longtemps en Europe s’il veut espérer rejoindre la NBA.