C’est la grande question qui agite le monde de la NBA depuis quelques heures : Paul Pierce peut-il et surtout doit-il être échangé par Boston ?
Au-delà de la question purement sportive, c’est une question d’éthique ou de morale qui se pose. Doit-on, pour le bien de son club, transférer sa légende ? Peut-on échanger l’âme d’un club depuis plusieurs années pour récupérer de bons joueurs et ainsi travailler sur son futur. Ou faut-il aller au bout de l’aventure avec le joueur et hypothéquer l’avenir de l’équipe ?
Basket USA lance le débat.
Les exemples d’Olajuwon et Ewing
Au moins deux équipes ont franchi le pas : Houston et New York. Ils n’ont pas hésité à échanger leurs deux meilleurs joueurs. En 2001, Hakeem Olajuwon est envoyé à Toronto pour jouer avec Vince Carter. Alors qu’Ewing est lui parachuté à Seattle un année plus tôt. Si le choix de Houston est discutable avec comme seul monnaie d’échange, un tour de draft, celui de New York est intéressant.
Les Knicks ont donc transféré le joueur le plus emblématique de l’histoire du club et le joueur qui a représenté la ville pendant 15 ans afin de reconstruire l’équipe. Ils avaient récupéré beaucoup de joueurs, dont Glen Rice et Luc Longley.
Point commun aux deux franchises : elles n’ont jamais atteint à nouveau les sommets…
Boston post-Larry Bird
Les Celtics ont déjà connu cette situation. Avec Larry Bird, Boston était au sommet de ligue. Mais après le titre de 1986 contre Houston, les Celtics ne seront plus champions et Bird sera constamment handicapé par son dos. Les Celtics ne le transfèrent pas et lorsqu’il prend sa retraite en 1992, les Celtics entament un gros passage à vide.
Entre 1994 et 2001, une seule participation en playoffs et une seule saison au dessus des 50 % de victoires. Si les Celtics avaient transféré Bird en 1988 par exemple, après sa grave blessure, ils auraient récupéré certainement de bons joueurs. Sauf que dans le cas de Bird, deux éléments exceptionnels ont plongé Boston dans cette crise : les décès de Len Bias et Reggie Lewis choisis pour être les relais, puis les successeurs de « The Legend ».
D’autres exemples
On pourrait aussi citer Allen Iverson, Charles Barkley ou Dominique Wilkins parmi les superstars transférées alors qu’on les pensait attacher à un seul maillot. Rappelons enfin qu’en 2007, les Lakers n’étaient pas très loin d’envoyer Bryant aux Bulls. Certes, à la demande du joueur…
En fait, seul Boston (Russell, Cousy, Bird, Pierce…) tend à résister à ce besoin d’échanger un « franchise player » pour préparer l’avenir.
Le coeur ou la raison?
Si cette rumeur se confirme, Danny Ainge sera donc confronté à un choix cornélien. Doit-il avoir la classe d’offrir à un joueur, qui a marqué son club, l’occasion de finir devant son public et avec son club de toujours. Ou bien faire le choix de l’ambition en le transférant afin de préparer l’après et tirer un trait sur cette période du club.
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