Chicago : Derrick Rose n’oublie pas d’où il vient

Placé au centre de Chicago, Englewood n’est pas seulement le « quartier » (près de 100 000 habitants tout de même) qui a vu grandir Derrick Rose (23 ans, ce 4 octobre). C’est aussi l’une les zones les plus dangereuses de Windy City voire de tout l’Illinois.

Toutefois, malgré cette réputation peu envieuse, le MVP 2011 reste très attaché à Englewood et à ses habitants et c’est l’une des raisons pour lesquelles il a choisi de profiter de l’été pour s’investir auprès de la communauté.

Son premier projet ? Rénover entièrement le terrain de Murray Park, encore dans un état lamentable il y a quelques semaines.

« Ce terrain est la seule chose qui nous unit dans ce quartier, » déclarait Derrick Rose lors de l’inauguration.

Au-delà de l’aspect sportif, Rose espère utiliser le basketball pour donner un peu d’espoir à ceux qui, comme lui, grandiront dans cet environnement difficile.

« Vous êtes ceux qui me permettent d’avancer chaque jour. Je sais que quand vous me regardez, vous vous dites que vous ne pourrez pas tous aller si loin, mais je suis là pour vous dire que vous le pouvez. Quoi que vous fassiez, que vous rêviez d’être un joueur de basket, un professeur, ou peu importe, foncez, dédiez votre vie à cela et vous en serez capables. »

Une star d’une rare simplicité

A l’image de Rick Telander du Chicago Sun-Times, qui décrit Englewood comme un endroit « hostile », toute la presse présente lors de l’inauguration n’a pas vraiment été surprise par l’attitude antistar d’un Derrick Rose cherchant régulièrement à se débarrasser de ses gardes du corps pour être au plus proche des enfants.

« Si ça ne dépendait que de moi, il n’y aurait pas de sécurité. Je me sens bien. Je n’en ai pas besoin. Les gens me voient différemment, mais pour eux je suis toujours Pooh donc je ne m’inquiète pas pour ça. »

Conscient que, malgré tous ses efforts, Derrick Rose ne pourra pas faire d’Englewood le dernier endroit où il fait bon vivre, « Pooh » espère au moins montrer l’exemple et donner envie à ceux qui le peuvent d’aider ce quartier où 46% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté.

« Espérons que je pourrai changer ça. Qui sait ce que nous, pas seulement moi mais d’autres personnes pourrons faire pour ce quartier dans les années à venir. Vous voyez Englewood comme un mauvais quartier, mais pour nous, il représente tout. »

Dans les minutes qui suivent son départ, certains gamins s’amusent déjà à imiter les gestes du nouveau chouchou Chicagoan. Les sourires sur leurs visages représentent la première victoire d’un long combat pour Derrick Rose.