Une étincelle et Aaron Nesmith a mis le feu au Madison Square Garden

Il n’est peut-être pas le MVP du match, mais il en est assurément l’un des grands acteurs. Au point que l’on retiendra possiblement ce Game 1 entre les Knicks et les Pacers mercredi comme le « Nesmith Game ». Car si Tyrese Haliburton a mis un énorme tir pour envoyer le match en prolongation et imiter la célébration de Reggie Miller mains sur la gorge, pour ce qui est du coup de chaud derrière l’arc, c’est bien Aaron Nesmith qui a fait très mal à New York. L’ailier d’Indiana a été déterminant dans le retour des siens dans le quatrième quart-temps avec trois minutes complètement folles d’adresse et de culot.

Les Knicks ont mené de 17 points dans le quatrième quart-temps, et encore de 14 longueurs avec deux minutes et cinquante-et-une secondes à jouer. Le moment choisi par Aaron Nesmith pour enfiler la cape de super-héros et faire parler la qualité de son poignet. « Je savais ce dont ce match avait besoin, ce que dont mes coéquipiers avaient besoin » a-t-il réagi à TNT juste après la rencontre. « Je sais que je suis un shooteur phénoménal. Je me fais simplement confiance, et je shoote. »

Six tirs à 3-points dans le 4e quart, du jamais-vu en playoffs !

Une fois. Puis deux, et la machine Nesmith était lancée. En sortie d’écran, en « catch-and-shoot » comme en sortie de dribble pour effacer son défenseur, le joueur de 25 ans n’a plus touché terre. Et alors que les Pacers n’avaient que 0,3% de chances de remporter la victoire selon les probabilités d’ESPN, l’ailier a tout changé.

« Il a simplement mis tir après tir » s’est enthousiasmé Tyrese Haliburton à ESPN. « Quand on voyait ces shoots rentrer de sa part, cela nous a fait nous dire ‘on a encore une chance’. »

Aaron Nesmith termine avec 30 points (à 8/9 derrière l’arc, record de franchise en playoffs), dont 20 dans le quatrième quart-temps, et 17 dans les dernières 3 minutes 14 du match !

« J’ai été surpris qu’ils me laissent ouvert » a-t-il estimé à TNT. « Sur les deux tirs en sortie de dribble, je me suis dit ‘OK, vous allez me laisser libre ?’ Je dois les prendre. » Ses six tirs à 3-points plus fous les uns que les autres sont tout simplement une première dans l’histoire des playoffs, alors qu’aucun joueur n’avait inscrit autant de tirs lointains dans un quatrième quart-temps de phase finale.

« Je ne me suis pas rendu compte de ce que je faisais sur le moment, j’essayais juste de gagner le match » a expliqué le héros du jour en conférence de presse. « C’est difficile à décrire. C’est surréaliste. C’est probablement le meilleur sentiment au monde, quand l’arceau devient grand comme un océan et que tout ce que vous tentez semble aller dedans. Je n’arrive pas à me souvenir d’un moment précis, désolé. Je ne me souviens de ces trois dernières minutes que dans un brouillard, pour être honnête. J’essayais juste de me battre, m’arracher sur tous les ballons perdus, faire les écrans retard au rebond, mettre des shoots… Faire tout ce que je peux pour qu’on gagne. »

Son entraîneur Rick Carlisle en était encore soufflé devant les médias : « Je ne sais pas combien de tirs il a mis en fin de match, cinq ? Six ? Sept ? Six ? Ils étaient tous nécessaires. » Si le coach a aussi tenu à rendre hommage à Ben Sheppard pour ses quelques minutes de qualité en sortie de banc qui ont permis à Aaron Nesmith de souffler et revenir plus frais en fin de match, le coach vétéran a savouré comme il se doit l’énorme performance de son ailier.

« Les joueurs NBA sont exceptionnels. Quand ces gars sont dans une bonne série et font des choses incroyables. Brunson fait ce genre de choses comme si c’était la routine. Aaron a pris feu au bon moment. »

Sniper et premier rempart face à Jalen Brunson

La performance est d’autant plus grande qu’Aaron Nesmith n’a pas seulement eu le rôle de l’incendiaire mercredi, mais aussi celui de pompier pour tenter de contenir le brasier Jalen Brunson. Si le meneur des Knicks a été comme souvent remarquable avec ses 43 points, il a aussi laissé en route sept ballons perdus, dont deux en prolongation sur lesquels Aaron Nesmith est directement impliqué.

« Je savais ce qui allait m’être demandé cette saison et dans cette série. Ces derniers jours, je les ai passés à me mettre en forme, que mon corps et ma condition physique soient prêts parce que je savais à quoi m’attendre. Je savais que j’allais devoir défendre sur Brunson tout terrain, à me battre sur les écrans, jouer 28-30 minutes ou plus, et que je devais faire en sorte d’avoir encore des jambes pour mon tir dans les fins de match. Je me prépare pour ce genre de moments, le travail a parlé. »

Le facteur X du jour ne s’en contente pas mais garde son calme : « Nous avons encore des choses à améliorer« .

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.