On peut être le joueur le plus attendu de sa promotion et malgré tout se faire taper sur les doigts. Cooper Flagg a eu le droit à quelques remontrances de la part de son entraîneur Jon Scheyer, lundi, durant la première période contre North Carolina State. Piqué au vif, le favori pour être premier choix de la prochaine Draft a montré un tout autre visage au retour des vestiaires avec 23 points en deuxième période et une 14e victoire consécutive pour Duke.
Pour son deuxième match en trois jours, une première dans sa jeune carrière, Cooper Flagg a semblé éteint contre la surprise de la dernière « March Madness ».
Sans intensité, ni jus, et avec seulement cinq petits points inscrits, l’ailier s’est fait souffler dans les bronches lors d’un temps-mort, alors que les Blue Devils étaient à la peine. « Coach Scheyer m’a dit que je jouais trop mollement, que j’étais soft » a révélé Cooper Flagg après le match. « Coach est toujours honnête avec moi sur ce qu’il pense. C’est ce dont j’ai besoin. C’est une question de bien réagir, et entendre ces critiques m’aident beaucoup. »
« Durant ce temps-mort, je l’ai mis au défi parce que son jeu ne s’arrête pas à marquer, mais à avoir un impact de toutes les manières possibles » a confirmé Jon Scheyer. « Il le savait. Le mérite lui revient d’avoir su répondre. »
Jouer pied au plancher plutôt qu’avec le frein à main
Enervé, Cooper Flagg a passé ses nerfs sur la défense de NC State en attaquant inlassablement le panier, lâchant notamment un gros dunk en contre-attaque en début de deuxième période. De nouveau en confiance, l’ailier a aussi retrouvé son tir extérieur pour une deuxième période à 23 points à 6/10 au tir, pour un total de 28 unités (11/13 aux lancers-francs), 7 rebonds, 3 passes, une interception et un contre.
« Ce n’est plus un choix possible désormais, je dois être agressif » a résumé Cooper Flagg après le match. « Ce que le coach m’a dit, c’est ce que cela permettrait de créer du jeu pour tout le monde. En première période, j’ai davantage senti que j’étais passif, que je jouais de manière soft. Je ne peux pas créer pour qui que ce soit de cette manière. Je ne peux rendre personne ouvert si je joue de façon trop tendre. Pour moi, ce n’est plus un choix de si je veux être agressif ou non. Je dois l’être constamment. »
Cette attitude a été salvatrice pour Duke lundi, même s’il a fallu s’arracher pour disposer du Wolfpack, finalement vaincu 74-64, avec un troisième match consécutif au-dessus des 20 points pour Cooper Flagg.
« Je pourrais parler toute la journée de Cooper, d’à quel point il est facile à entraîner » s’est réjoui Jon Scheyer. « Il y a peut-être quelques fois au fil de l’année où il ne va pas apprécier tout ce que je vais lui dire. Beaucoup de joueurs se rebelleraient contre ça, et ne le comprendraient pas. Il faut lui accorder du crédit pour ça, la relation qu’il nous a permis de développer, où on se dit la vérité l’un à l’autre. Coop est un gars spécial. »
Le genre de commentaires qui devrait alimenter un peu plus son dossier vers la première place de la prochaine Draft. D’autant que Cooper Flagg a insisté en conférence de presse, expliquant avoir choisi de jouer pour Duke pour ce type d’environnement exigeant et ces attentes placées en lui. Sa future franchise sait ce qui l’attend.