Quelques temps forts, une belle impression générale, mais aussi une marge de progression certaine : voici ce qu’il faut globalement retenir des débuts de Cooper Flagg dans le basket universitaire.
C’est en tout cas ce que note un panel de recruteurs et de dirigeants NBA au sujet du joueur de Duke, annoncé de longue date comme le favori de la Draft 2025, à ESPN. Après dix matchs joués en NCAA, l’ancienne gloire des lycées a le droit à ses premières appréciations. Le bilan est positif et permet de mieux cerner celui après lequel plusieurs franchises vont courir, sans trop ouvertement l’assumer, ces prochains mois.
Premier point, qui semblait être une formalité il y a quelques semaines : oui Cooper Flagg est toujours le grand favori à la course au « first pick », ce malgré l’émergence de Dylan Harper (Rutgers) dans ce début de saison.
« À ce stade, Flagg est probablement un cran en-dessous de ce qu’était Victor Wembanyama, peut-être même en-dessous de Zion Williamson, mais il est dans la même catégorie que Cade Cunningham et au-dessus d’Anthony Edwards ou Zaccharie Risacher, ces numéros un de Draft qui n’étaient pas certains d’être appelé en premier » explique un dirigeant d’une franchise de la Conférence Ouest.
Un profil protéiforme
Fort attaquant, Cooper Flagg reste pour le moment surtout dominateur quand il peut mener les contre-attaques où son cocktail taille / habilité fait des ravages. Bien plus pour le moment que son shoot extérieur, lui qui ne tourne qu’à 22.2% depuis le début de la saison.
Ce qui affine les classiques comparaisons avec des joueurs actuels ou passés, sans pour autant s’arrêter sur un profil unique. Ses qualités ballon en main associées à ses forcés en défense laissent aux spécialistes des impressions d’un jeune Grant Hill, d’Andrei Kirilenko, de Franz Wagner ou encore d’Aaron Gordon, des joueurs bien différents.
« Flagg est plus un ‘forward’ qu’un ailier » explique le GM d’une franchise NBA. « Certains des joueurs avec lesquels vous pourriez le comparer sur cette position, Gordon ou Wagner, n’ont pas les mêmes qualités physiques. Gordon comme niveau plancher correspond, mais Flagg semble avoir un répertoire plus large vers lequel il pourrait aller offensivement. » « Grant (Hill) n’était pas un bon shooteur en arrivant en NBA » explique un recruteur d’une franchise de l’Est. « Il pouvait tirer à 3-4 mètres, jouer en transition, finissait bien au cercle. »
Pas un « joueur générationnel » mais déjà utile en NBA ?
Avec 15.9 points à 42.9%, 9 rebonds, 3.6 passes décisives, 1.4 contre et 1.5 interception, Cooper Flagg n’excelle dans aucun domaine mais apporte à peu près partout.
« S’il n’était pas capable de mettre un tir et qu’il n’était qu’un finisseur et un joueur de transition, il serait quand même pris dans les dix premiers choix » assure ainsi un GM de l’Est à ESPN. « Il pourrait jouer dans n’importe quelle équipe aujourd’hui et être dans la rotation grâce à ce qu’il fait sans scorer. »
« En général, les rookies sont un désastre en défense, mais il sera bon dès son arrivée » assure un autre GM. « Les gens sont attirés par les grands ailiers qui créent le jeu, et il en a la capacité. Ce n’est pas le meilleur aspect de son jeu pour le moment, mais cela va évoluer parce qu’il est tellement jeune. »
À 18 ans tout juste, celui qui avait pris part au camp de Team USA l’été dernier doit désormais travailler sur sa faculté à créer pour lui-même, ce qui lui a parfois fait défaut, notamment dans le final de la défaite de Duke contre Kentucky. Les dirigeants et scouts interrogés saluent néanmoins la confiance qu’il a dans son jeu et son tir, même si les pourcentages laissent à désirer.
« Je ne pense pas qu’il sera un joueur ‘générationnel’, je pense que ce mot a été utilisé trop souvent » considère un dirigeant à ESPN. « Mais quand vous prenez du recul sur cette Draft, s’il part en premier, peu importe si d’autres joueurs finissent par être meilleurs que lui, personne ne dira que c’était un mauvais choix. »