Omri Amrany est devenu bien malgré lui l’un des hommes les plus critiqués de la sphère sportive aux Etats-Unis ces derniers jours, alors que (quasiment) personne ne connaissait son nom.
Sa statue de Dwyane Wade, dévoilée dimanche dernier devant le Kayesa Center du Heat, a ainsi beaucoup fait réagir et a été l’objet de nombreuses moqueries et détournements. L’artiste est revenu pour la première fois sur son œuvre pour le site Sportico. Omri Amrany, une des références du continent pour ce type de statue, assume de ne pas avoir cherché le photoréalisme, mais à décrire une émotion chez l’ancien arrière de Miami.
Le sculpteur ne se dit pas découragé par les nombreuses critiques, certaines d’anciens joueurs comme Shaquille O’Neal… dont Omri Amrany avait également fait une statue par le passé.
« Je ne lis pas les commentaires du tout, une des nombreuses choses que je ne fais pas, parce que je veux garder l’esprit ouvert aux rêves et aux opportunités, et continuer d’aller de l’avant » assure-t-il. « Peut-être que la prochaine fois, je suggèrerais au sujet de l’œuvre d’être conscient des réactions qu’elle pourrait causer. »
Dwyane Wade lui-même avait dû venir à la défense de la statue, tournant les réactions en dérision.
Les mêmes critiques que pour sa statue de Michael Jordan en 1994
Comme le Hall of Famer, Omri Amrany explique ainsi que cette statue de la célébration de Dwyane Wade après un buzzer beater face aux Bulls en 2009 n’avait pas pour but d’être la plus ressemblante possible, trait pour trait.
« Les critiques passent à côté de toute l’histoire d’un garçon qui n’avait rien, qui est devenu tout ce qu’il voulait être, et c’était son expression quand il a sauté sur la table de marque pour dire à son équipe de sa ville : ‘C’est ici chez moi’. C’est une superbe histoire américaine qu’ils ratent parce que ce qu’ils veulent, c’est un visage ennuyeux. Et je suis désolé, mais ils ne l’obtiendront pas de moi. »
Il faut dire qu’Omri Amrany en a vu d’autres. Kobe Bryant, Dirk Nowitzki, Bob Cousy, Elgin Baylor, Wilt Chamberlain ou encore d’autres gloires du sport comme Vince Lombardi ou David Beckham… Tous ont déjà été l’objet de statues de l’artiste de Chicago et de son studio.
L’une d’elles avait déjà provoqué les mêmes conséquences, quand trente ans plus tôt, la statue de Michael Jordan, jambes écartées et montant au dunk, avait été dévoilée devant l’United Center des Bulls.
« Les gens n’aimaient pas que son visage ne soit pas le même que celui sur leur boîte de céréales » se remémore Omri Amrany au sujet de son œuvre « The Spirit ». « Ils ne voulaient pas ce que Jordan voulait. Et ils ne le savaient pas parce qu’ils ne l’ont pas rencontré, ils ne se sont pas assis avec lui.«