Après une dernière campagne extrêmement compliquée pour le clan tricolore en NBA, entre la mise au ban d’Evan Fournier à New York, une adaptation difficile de Rudy Gobert aux Wolves et une jeune garde qui peinait à trouver sa place dans la Grande Ligue, ça va mieux pour la colonie tricolore, qui retrouve des motifs d’espoir.
Le premier, c’est bien évidemment l’arrivée de Victor Wembanyama. Certes, le chantier reste énorme aux Spurs, et « Wemby » doit épurer son jeu pour maximiser son potentiel, mais les étincelles sont enthousiasmantes.
LES VÉTÉRANS
Rudy Gobert (31 ans)
Minnesota Timberwolves
Bilan : 15 victoires – 4 défaites
Stats : 13.3 points à 60.3% de réussite, 11.6 rebonds, 1.1 passe, 1.6 perte de balle, 0.6 interception et 2.4 contres de moyenne en 33 minutes
C’est la très bonne nouvelle pour le camp français en ce début de saison. Après une première année compliquée chez les Wolves, Rudy Gobert a retrouvé tout son impact, en même temps que sa meilleure forme physique.
Comme il nous le confiait, le pivot français pense n’avoir jamais aussi bien joué de sa carrière. Pourtant, ses stats sont très similaires à celles de l’an passé, et il était plus productif à Utah. Sauf que l’an passé, et pour la première fois de sa carrière, son équipe était plus efficace quand il n’était pas sur le terrain. Retour à la normale cette saison, avec des Wolves qui affichent +8.8 au « Net Rating » (différence entre efficacité offensive et défensive sur 100 possessions) lorsque Rudy Gobert est en jeu, et seulement +3.7 lorsqu’il n’y est pas.
À la tête de la meilleure défense de la ligue (106.7 points encaissés sur 100 possessions), en tête de la conférence Ouest (15 victoires – 4 défaites), Rudy Gobert peut avoir le sourire, malgré l’épisode Draymond Green. D’ailleurs, il est actuellement le grand favori des parieurs pour récupérer le trophée de Défenseur de l’année…
Nicolas Batum (34 ans)
LA Clippers/Philadelphia 76ers
Bilan : 9 victoires – 4 défaites
Stats : 5.9 points à 56.3% de réussite dont 51.3% de loin, 3.7 rebonds, 1.6 passe, 0.5 perte de balle, 0.7 interception et 0.8 contre de moyenne en 24 minutes
Pour ce qui est (sans doute) sa dernière saison en NBA, Nicolas Batum fait du Nicolas Batum. Le Français met de l’huile dans les rouages, en faisant beaucoup de choses qui ne se voient pas forcément dans les statistiques.
Logiquement, ses coéquipiers des Sixers ainsi que son nouveau coach, Nick Nurse, l’adorent déjà, tout comme ses anciens coéquipiers des Clippers et son ancien coach, Tyronn Lue, l’adoraient aussi. La seule mauvaise nouvelle, c’est cette blessure au doigt, contracté lorsqu’il a tenté de contrer Kristaps Porzingis, mais qu’il a heurté la planche. Son index de la main droite s’était salement tordu sur le coup, et le Français a réveillé le problème récemment.
Evan Fournier (31 ans)
New York Knicks
Bilan : 1 victoire – 0 défaite
Stats : 2.0 points à 16.7% de réussite, 1.0 rebond, 1.0 passe et 1.0 interception de moyenne en 16 minutes
Pas grand-chose à dire pour Evan Fournier, toujours bloqué sur le banc de New York. Tom Thibodeau ne l’a relancé qu’un seul match, lorsqu’il y avait trop de blessés sur les lignes arrières. Mais il est clair que le coach ne compte absolument pas sur l’ancien du Magic, et ne va pas changer ses plans.
La « catastrophe » que l’arrière craignait est donc en train de se produire, et comme l’expliquait Vincent Collet, il serait bon qu’Evan Fournier quitte rapidement New York, même si son contrat reste délicat à échanger.
Pour sa confiance, pour la suite de sa carrière, mais aussi pour l’Equipe de France, en vue des JO de Paris…
LA RELÈVE
Victor Wembanyama (19 ans)
San Antonio Spurs
Bilan : 3 victoires – 15 défaites
Stats : 19.3 points à 43.7% de réussite dont 27.1% de loin, 9.7 rebonds, 2.6 passes, 3.5 pertes de balle, 1.3 interception et 2.7 contres de moyenne en 30 minutes
La « hype » était tellement monumentale que les réactions aux grands débuts de Victor Wembanyama ne pouvaient qu’être démesurées. Dans les faits, la NBA a bien découvert un phénomène à part, capable de modifier toute la géométrie du terrain avec un mélange taille/envergure/vitesse qui oblige tout le monde à rester sur le qui-vive.
Déjà parmi les meilleurs intimidateurs de la ligue, devant même Rudy Gobert, « Wemby » montre aussi par séquences ce qui peut le rendre unique sur le plan offensif, avec cette taille qui en fait une cible fantastique sur les « switch ».
Lors du début de match face aux Hawks, Clint Capela a ainsi pu goûter au problème, quand le mix dribble/taille/vitesse de Victor Wembanyama lui a posé d’énormes soucis, laissant entrevoir le meilleur pour les Spurs. En contrepartie, Victor Wembanyama doit aussi nettoyer des choses, à commencer par ses pertes de balle, parfois frustrantes. Ses 27% de réussite de loin sont évidemment aussi un axe de travail, mais c’est sans doute aussi lié au fait qu’il est encore trop facilement éloigné du cercle par les adversaires. Le voir ainsi ne pas réussir à s’imposer physiquement poste bas face à Kevin Huerter démontre toute sa marge de progression.
Une marge de progression étroitement lié à celle des Spurs, qui ont énormément de travail sur le plan collectif.
Killian Hayes (22 ans)
Detroit Pistons
Bilan : 2 victoires – 17 défaites
Stats : 9.5 points à 42.9% de réussite dont 32.1% de loin, 2.8 rebonds, 4.3 passes, 0.8 perte de balle, 1.2 interception et 0.7 contre de moyenne en 27 minutes
Situation bancale à Detroit pour Killian Hayes. Après trois premières saisons décevantes, on pouvait carrément s’interroger sur son avenir aux Pistons, mais Monty Williams adore son profil. Sauf que son association avec Cade Cunningham n’est pas naturelle, l’agressivité offensive du Français semblant liée au fait d’avoir le ballon en main.
Et comme du côté des dirigeants, on semble pousser pour le développement de Jaden Ivey, alors que la franchise est au coeur d’une série de défaites historique, Killian Hayes paraît dans une position délicate.
Peut-il former une paire efficace avec Cade Cunningham, dans un rôle de meneur/arrière ? Peut-il être l’organisateur de la « second unit » ? Autant de questions dont les réponses sont liées à son adresse, en léger progrès mais qui reste un souci pour un extérieur, avec seulement 43% de réussite au tir, 32% à 3-points et 67% aux lancers.
Bilal Coulibaly (19 ans)
Washington Wizards
Bilan : 3 victoires – 15 défaites
Stats : 8.2 points à 51.9% de réussite dont 43.5% de loin, 3.8 rebonds, 1.6 passe, 1.4 perte de balle, 1.1 interception et 0.7 contre de moyenne en 26 minutes
On le connaissait opportuniste et sérieux, et Bilal Coulibaly ne déçoit pas pour ses débuts en NBA. En s’appuyant sur ce qu’il sait faire, le jeune Français est particulièrement propre, chez des Wizards qui le sont peu…
L’ancien coéquipier de Victor Wembanyama aux Mets 92 reste dans son rôle. Sans fioriture, mais sans peur non plus, il n’hésite pas à se frotter aux meilleurs attaquants adverses, faisant parler son envergure et sa vitesse de déplacement pour perturber Damian Lillard et les autres superstars qui se retrouvent sur son chemin.
Deuxième meilleur contreur de Washington, derrière Daniel Gafford, Bilal Coulibaly avance donc à son rythme et semble bien avoir toutes les armes pour devenir un joueur d’impact, à long terme, en NBA. En espérant que les Wizards le mettent dans les meilleures conditions à court et moyen terme.
Théo Maledon (22 ans)
Charlotte Hornets
Bilan : 3 victoires – 10 défaites
Stats : 4.2 points à 28.8% de réussite dont 16.7% de loin, 1.8 rebond, 2.2 passes, 1.2 perte de balle et 0.5 interception de moyenne en 15 minutes
Avec la blessure de Frank Ntilikina, puis celle de Terry Rozier, Théo Maledon avait un rôle à jouer à Charlotte, même en « two-way contract ». Il était d’ailleurs bien dans la rotation de Steve Clifford sur les dix premiers matchs, se retrouvant carrément titulaire face à Miami.
Sauf que le coach de Caroline du Nord a changé ses plans, en poussant l’ancien de l’Asvel au bout du banc. Sur les huit derniers matchs, Théo Maledon n’a ainsi foulé les parquets que 13 petites minutes. Même la blessure de LaMelo Ball n’a rien changé.
Moussa Diabate (21 ans)
LA Clippers
Bilan : 5 victoires – 4 défaites
Stats : 3.0 points à 50.0% de réussite, 2.1 rebonds, 0.4 passe, 0.2 perte de balle et 0.4 interception de moyenne en 6 minutes
Toujours en « two-way contract » chez les Clippers, Moussa Diabaté joue les utilités dans la raquette. Mais avec l’arrivée de Daniel Theis en soutien d’Ivica Zubac, les minutes sont très limitées pour lui en Californie.
Ousmane Dieng (20 ans)
Oklahoma City Thunder
Bilan : 6 victoires – 6 défaites
Stats : 3.0 points à 35.1% de réussite dont 26.7% de loin, 1.8 rebond, 0.9 passe, 0.3 perte de balle et 0.1 interception de moyenne en 10 minutes
C’est sans doute la grosse déception/surprise chez les jeunes Français. Car comme Josh Giddey, on s’attendait vraiment au décollage d’Ousmane Dieng, dans un rôle de couteau-suisse en sortie de banc.
Sauf que si Mark Daigneault en avait fait une de ses premières rotations sur les cinq premières rencontres, le Français a rapidement disparu de la circulation, en devant se contenter de quelques minutes ici et là, et surtout de la G-League pour se maintenir en forme et tenter de regagner sa place au sein de l’équipe première. Néanmoins, comme le Thunder tourne très bien, en étant à la 2e place de l’Ouest, ça paraît compromis à court terme…
Olivier Sarr (24 ans)
Oklahoma City Thunder
Bilan : 3 victoires – 2 défaites
Stats : 2.4 points à 50.0% de réussite dont 66.7% de loin, 4.0 rebonds, 0.2 passe, 0.4 perte de balle et 1.0 contre de moyenne en 11 minutes
Rayan Rupert (19 ans)
Portland Trail Blazers
Bilan : 1 victoire – 6 défaites
Stats : 0.7 point à 8.3% de réussite dont 16.7% de loin, 0.1 rebond, 0.3 passe, 0.3 perte de balle et 0.3 interception de moyenne en 4 minutes
Malcolm Cazalon (22 ans)
Detroit Pistons
Bilan : 0 victoire – 1 défaite
Sidy Cissoko (19 ans)
San Antonio Spurs
Bilan : 0 victoire – 1 défaite
Frank Ntilikina (25 ans)
Charlotte Hornets
Blessé
Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||||
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# | Joueur | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
1 | Victor Wembanyama | SAS | 46 | 33.2 | 47.6 | 35.2 | 83.6 | 1.8 | 9.2 | 11.0 | 3.7 | 2.3 | 1.1 | 3.2 | 3.8 | 24.3 |
2 | Alex Sarr | WAS | 67 | 27.1 | 39.4 | 30.8 | 67.9 | 1.9 | 4.6 | 6.5 | 2.4 | 2.2 | 0.7 | 1.7 | 1.5 | 13.0 |
3 | Zaccharie Risacher | ATL | 75 | 24.6 | 45.8 | 35.5 | 71.1 | 1.1 | 2.4 | 3.6 | 1.2 | 2.0 | 0.7 | 1.2 | 0.5 | 12.6 |
4 | Bilal Coulibaly | WAS | 59 | 33.0 | 42.1 | 28.1 | 74.6 | 1.5 | 3.4 | 5.0 | 3.4 | 2.4 | 1.3 | 2.1 | 0.7 | 12.3 |
5 | Rudy Gobert | MIN | 72 | 33.2 | 66.9 | 0.0 | 67.4 | 3.7 | 7.2 | 10.9 | 1.8 | 2.5 | 0.8 | 1.2 | 1.4 | 12.0 |
6 | Guerschon Yabusele | PHL | 70 | 27.1 | 50.1 | 38.0 | 72.5 | 1.9 | 3.7 | 5.6 | 2.1 | 2.3 | 0.8 | 1.2 | 0.3 | 11.0 |
7 | Tidjane Salaun | CHA | 60 | 20.7 | 33.0 | 28.3 | 71.3 | 1.2 | 3.5 | 4.7 | 1.2 | 1.4 | 0.5 | 1.0 | 0.2 | 5.9 |
8 | Moussa Diabate | CHA | 71 | 17.5 | 59.6 | 0.0 | 59.5 | 2.6 | 3.5 | 6.2 | 0.8 | 1.5 | 0.6 | 0.9 | 0.6 | 5.7 |
9 | Nicolas Batum | LAC | 78 | 17.5 | 43.7 | 43.3 | 81.0 | 0.6 | 2.2 | 2.8 | 1.1 | 1.4 | 0.7 | 0.4 | 0.5 | 4.0 |
10 | Ousmane Dieng | OKC | 37 | 10.9 | 43.2 | 32.4 | 68.8 | 0.5 | 1.7 | 2.2 | 0.8 | 0.9 | 0.5 | 0.5 | 0.2 | 3.8 |
11 | Rayan Rupert | POR | 52 | 8.8 | 40.8 | 27.1 | 76.7 | 0.5 | 0.8 | 1.3 | 0.5 | 0.7 | 0.3 | 0.6 | 0.1 | 3.0 |
12 | Pacome Dadiet | NYK | 18 | 6.2 | 32.3 | 31.6 | 66.7 | 0.2 | 0.8 | 1.0 | 0.3 | 0.4 | 0.2 | 0.2 | 0.1 | 1.7 |
13 | Sidy Cissoko | POR | 22 | 5.2 | 43.3 | 23.1 | 33.3 | 0.4 | 0.6 | 1.0 | 0.7 | 0.5 | 0.1 | 0.5 | 0.0 | 1.5 |