Dans le sport mais également en dehors, les États-Unis sont réputés –et c’est peu dire– pour leur autocentrisme, ce qui a le don d’agacer l’athlète Noah Lyles… pourtant lui-même Américain.
Triple médaillé d’or lors des Mondiaux d’athlétisme de Budapest, le sprinteur a ainsi pris en grippe la NBA, qui a pour habitude de considérer ses champions comme étant champions du monde, alors que ce n’est qu’un trophée d’une ligue nationale.
« Ce qui me dérange le plus, c’est de regarder les Finals et de voir [que les champions NBA] ont ‘champion du monde’ d’inscrit sur leur tête. Mais ‘champion du monde’ de quoi ? Des États-Unis ? », se moque le roi du sprint mondial. « Ne vous méprenez pas, j’adore les États-Unis, parfois, mais ce n’est pas le monde dans sa globalité. Nous [les Championnats du monde, ndlr] sommes le monde, ici il y a presque chaque pays, qui se bat, se donne à fond, arbore son drapeau. Il n’y a pas de drapeaux en NBA. »
« C’est comme la Ligue des champions en football. »
Des propos qui n’ont immédiatement pas manqué de faire réagir les basketteurs sur les réseaux sociaux. De Kevin Durant (« que quelqu’un vienne en aide à ce frère ») à Bam Adebayo (« lol, est-ce que quelqu’un va lui dire ? »), en passant par Damian Lillard (« c’est quoi ce bordel »), De’Aaron Fox (« pourquoi s’en soucie-t-il autant ? »), Tyler Herro (« c’est la meilleure ligue du monde, c’est pour ça que ses champions sont les champions du monde »), Udonis Haslem (« je suis un grand fan, mais arrêtons ces conneries ») ou Juan Toscano-Anderson (« la dernière fois que j’ai regardé, la NBA était la meilleure ligue du monde »), ils sont plusieurs à avoir déjà exprimé leur désaccord avec Noah Lyles.
Nul doute que Charles Barkley se rangera aussi dans leur camp, lui qui a récemment qualifié de « pays du tiers-monde » la France et l’Allemagne, au moment d’évoquer les bienfaits d’une éventuelle médaille d’or mondiale pour la popularité du basket dans ces régions du globe.
Mais d’autres, à l’image de Boris Diaw, sont allés dans le sens du sprinteur américain : « Je comprends pourquoi il dit ça. À titre personnel, quand je suis devenu champion NBA, je m’appelais champion NBA et non champion du monde, car ce n’est pas un championnat mondial. […] Je pense que c’est comme la Ligue des champions en football. Je ne crois pas qu’il y ait une meilleure équipe que le vainqueur de la Ligue des champions, mais elle ne s’appelle pas championne du monde. »
On imagine que tout ce beau monde aura l’occasion d’en re-discuter dans un an, lors des Jeux olympiques de Paris où les États-Unis tenteront de rester la meilleure nation du sport mondial.