Quinze ans après, Erik Spoelstra renfile le costume d’assistant

Pour ses débuts comme coach de Team USA, Steve Kerr s’appuie sur un staff de très grande qualité avec deux anciens champions NBA (Erik Spoelstra et Tyronn Lue), et une légende du coaching universitaire (Mark Few). Pour ces techniciens de grande qualité, il s’agit de faire preuve d’humilité et d’accepter de reprendre un rôle d’assistant pour diriger des exercices, compter les tirs manqués ou faire de la vidéo. Pour Erik Spoelstra, en place depuis 2008 au Heat, c’est une première en 15 ans !

« C’est vraiment agréable de faire partie d’une équipe et d’un programme », assure le coach de Miami. « Lorsque vous vous réunissez pour l’équipe des Etats-Unis, il s’agit de collaborer et de se rassembler autour d’un objectif commun, en l’espace de six semaines, pour tenter de remporter une médaille d’or. Vous mettez tout le reste de côté et vous n’êtes là que pour servir. Parfois, cela implique des sacrifices, mais il s’agit surtout de se servir les uns les autres, de servir les joueurs, de servir le programme, et de s’unir pour espérer faire quelque chose de singulier ».

Erik Spoelstra avait déjà mis les pieds en sélection, puisqu’en 2021, Gregg Popovich lui avait demandé de s’occuper de la Select Team qui servait de « sparring partner » à Team USA avant d’aller aux Jeux olympiques de Tokyo. C’est là qu’il a côtoyé Steve Kerr, alors assistant de Coach Pop’, mais ça n’allait jamais plus loin.

« Je n’avais jamais pris un repas avec l’un d’entre eux » confirme Steve Kerr. « J’ai toujours senti leur empreinte sur leur équipe quand on les jouait, et il y a toujours eu beaucoup d’admiration et de respect. Mais on se limitait à un « salut » avant et après les matches. »

Tyronn Lue impressionne par sa vivacité d’esprit

En termes d’organisation, Kerr s’est laissé la partie Attaque, et ce sont essentiellement Tyronn Lue et Erik Spoelstra qui sont en charge des systèmes défensifs. Ce qui n’empêche d’avoir des débats, et même des désaccords.

« Nous ne sommes pas d’accord, mais dans le bon sens du terme », précise Steve Kerr. « Nous lançons tous des idées et nous débattons de choses différentes. C’est l’un des aspects les plus intéressants, l’un des aspects les plus amusants lorsque vous entrez dans un débat et que tout le monde n’est pas d’accord, parce que c’est à ce moment-là que les choses du basket ressortent vraiment et que vous débattez des avantages et des inconvénients de telle ou telle manière de faire les choses. »

A écouter Erik Spoelstra, le plus impressionnant dans ces discussions n’est autre que Tyronn Lue, qu’il compare au héros de la série Numb3rs ou à celui du film Will Hunting. En gros, c’est une tronche ! « Les choses qu’on lit et entend à propos de Ty sont réelles », témoigne-t-il. « Il est comme ce gars dans le film, qui écrit (des formules) sur les murs… c’est Ty. C’est amusant. J’aime beaucoup les discussions sur le basket avec lui, parce qu’il y a la façon traditionnelle de penser, et il peut le faire, mais il y a aussi la façon non conventionnelle de penser, de résoudre les problèmes. Ty est également très sociable. Je ne pourrai jamais l’être autant ».

Des sacrifices qui peuvent déteindre sur les joueurs

Des compliments que lui renvoie Tyronn Lue, impressionné par l’énergie du coach de Miami et son travail de « scouting » des adversaires.

« Quand Steve et Spo parlent, ils commandent le vestiaire », raconte Tyronn Lue à The Athletic. « Les gars sont vraiment concentrés et attentifs. Steve est plus décontracté. Spo est plus énergique. Quand Spo parle, il est plus énergique, plus dans le style ‘Allez, on y va !’. Et Spo fait du « scouting », ce qu’il n’a pas fait depuis 15 ans, je parie. Steve et Spo sont les deux meilleurs entraîneurs de la NBA, et Spo s’occupe du « scouting ». Les joueurs devraient voir ça. Il a gagné deux titres et il se sacrifie, il fait du « scouting », il dirige des exercices… ».

Pour Steve Kerr, la clé d’un bon staff, c’est le sacrifice, mais aussi le relationnel et la communication.

« Depuis le premier jour jusqu’à maintenant, on est totalement à l’aise les uns avec les autres. On se marre ensemble, et c’est comme si nous étions ensemble depuis des années. C’est arrivé très vite. »

Tant mieux car la compétition commence dans quatre jours !