Depuis le début de la préparation, Vincent Collet répète que ses joueurs manquent de concentration et d’agressivité au rebond, et à Orléans, Pascal Donnadieu, l’assistant de longue date des Bleus, nous avait confié qu’il avait trouvé un moyen de motiver les joueurs : « C’est moi qui ai eu l’idée de leur mettre des -1 [à chaque rebond offensif concédé] parce qu’ils nous font chier avec ça ! »
On imagine que le coach de Nanterre n’a pas apprécié la performance face à l’Australie puisque dans leur première défaite en préparation, les Bleus ont concédé 20 rebonds offensifs. C’est autant de ballons rendus à l’adversaire, et si on ajoute les 22 balles perdues, ce sont plus de 40 munitions supplémentaires offertes aux Boomers.
« On a vu qu’on a à nouveau eu du mal au rebond offensif (20 concédés) contre une équipe aux intérieurs pourtant pas grands » constate Vincent Collet, interrogé par L’Equipe. « Xavier Cooks (6 prises) est venu en prendre plusieurs fois sur la tête de nos intérieurs et leurs arrières en ont récupérés aussi. On a un déficit dans ce secteur. Notre comportement était meilleur malgré tout, c’est le paradoxe. »
« Tout le monde peut faire un box-out mais il faut avoir envie de le faire ! »
Comme son coach, Evan Fournier a du mal à voir le verre à moitié plein. « On termine par la meilleure équipe, c’est ce dont on avait besoin. Ça montre à quel point on peut être performants, mais aussi nos lacunes pour l’instant, comme le rebond. »
Un rebond qui demeure une affaire collective, et en début de préparation, Vincent Collet avait pointé du doigt des problèmes techniques. « Le problème, il est technique : on ne fait pas les box-out [les écrans retard] ! Et ce n’est pas tellement la faute des grands, ce sont aussi les extérieurs qui viennent de loin pour chiper des rebonds. Tant qu’on ne fera pas les box-out, on sera vulnérable. Et de l’autre côté, on n’a pas beaucoup d’agressivité pour aller au rebond offensif. Ça dépend beaucoup des joueurs. Rudy y va, Tarpey ou Yakuba Ouattara peuvent y aller mais très peu y vont. C’est vraiment un problème technique. On l’a déjà demandé mais il nous faut une prise de conscience. Tout le monde peut faire un box-out mais il faut avoir envie de le faire ! On doit être beaucoup plus concentré là-dessus ! »
De retour in extremis dans le groupe, Mathias Lessort sait ce qui l’attend sous les panneaux. D’autant que Vincent Collet reste persuadé que c’est sous les panneaux que la France peut faire la différence.
Crédit photo : Lenoir/The Agency/FFBB