Il y a deux ans, les Dallas Wings sélectionnaient Charli Collier en première position de la Draft 2021. Énorme prospect à sa sortie de l’université de Texas, elle n’a hélas pas fait son trou chez les pros avec des moyennes de 2.9 points et 2.5 rebonds en seulement neuf minutes par match lors de ses 45 apparitions. Mercredi, la franchise a tranché, et a choisi de couper la joueuse, à seulement quelques heures du début de la saison WNBA.
« Le fait d’être 1er choix de la Draft est un privilège et il s’accompagne de pression. Mais je suis reconnaissante pour chaque leçon et j’utiliserai toute la négativité qui se manifeste aujourd’hui comme un carburant pour devenir une grande joueuse » a déclaré Charli Collier. « Le travail n’est jamais terminé et je suis prête à saisir ma prochaine opportunité ».
La situation de Charli Collier fait énormément parler, mais ce n’est que l’arbre qui cache la forêt.
Un problème récurrent
À l’aube de sa 27e saison, la WNBA ne compte toujours que 12 équipes et seulement 12 places disponibles dans chaque effectif. Avec un maximum de 144 joueuses dans le championnat, les franchises coupent donc régulièrement des joueuses afin de rentrer dans le quota des 12 places disponibles dans le roster, et même les plus talentueuses y passent, à l’image de Charli Collier, choix numéro 1 de la Draft 2021.
Certaines équipes optent même pour 11 joueuses afin de payer un peu plus leurs stars tout en ne dépassant pas le plafond salarial.
« Je déteste voir tant d’excellentes joueuses quitter les équipes de la WNBA » avait déclaré Breanna Stewart, la saison dernière. « Nous devons développer de jeunes talents et profiter de l’élan qu’apportent les joueuses nouvellement recrutées à l’université ».
Si une expansion de la ligue qui pourrait régler ce problème est d’actualité, les joueuses réclament avant tout une expansion des rosters, qui ne comptent que 12 places contre 15 en NBA. Dans l’état actuel des choses, les joueuses coupées n’ont nulle part où aller, puisqu’il n’y a pas d’équivalent de G-League chez les femmes.
En WNBA, on voit régulièrement des équipes se séparer de joueuses draftées très haut, parfois l’année même de leur arrivée chez les pros. Pour preuve, sur les 36 joueuses draftées en 2021, seulement 7 sont encore dans la ligue aujourd’hui ! Si on observe la Draft 2022, il n’en reste que la moitié. Quant à la Draft 2023, qui a eu lieu il y a environ 1 mois, seules 15 des 36 joueuses sélectionnées ont été conservées après le training camp.
« Ce qui est triste, c’est qu’il y a des talents qui ont besoin d’être développés » avait ajouté Sue Bird. « Elles n’auront jamais cette chance si elles n’arrivent jamais à faire partie de l’équipe ».
Il faut donc espérer que la ligue se développe dans les années à venir, afin d’offrir davantage d’opportunités aux jeunes joueuses.