Quel match ! Les affiches à fort enjeu ne déçoivent jamais en NBA, et cette nuit Toronto et Chicago ont ainsi offert un nouveau classique au scénario croustillant et au finish haletant.
Car dans un premier temps, à la mi-temps en l’occurrence, on pouvait presque mettre notre main gauche au feu que les Raptors allaient passer, puisqu’ils avaient rejoint les vestiaires avec un « momentum » idéal, construit par une attaque alléchante et une défense très sérieuse, contre des Bulls au ralenti (58-47).
À l’entame du troisième quart-temps, on pouvait même mettre notre deuxième main au feu, quand l’écart en faveur de la formation canadienne atteignait +19, toujours avec une démonstration des deux côtés du terrain (66-47). Et puis soudain, les Bulls se sont fâchés, et Zach LaVine, notamment, a pris ses taureaux par les cornes.
Coincé à 9 points à la mi-temps, l’arrière de Chicago a en effet marqué… 30 points dans la seule seconde période, dont 17 points dans un troisième quart-temps décisif pour la formation de la « Windy City », qui brisait le « momentum » de ses adversaires avant de porter le coup de grâce dans un dernier acte ponctué avec 37 points marqués.
En maitrise totale en première période, les coéquipiers d’un solide duo Fred VanVleet – Pascal Siakam, qui se sont grandement démenés pour au final pas grand-chose, ont ainsi totalement craqué après la pause, et voient leur saison prendre fin de la plus amère des manières. Une fin sans saveur, finalement à l’image de cet exercice 2022/23 décevant au Canada…
Côté Chicago, l’instinct de survie est bien présent, et c’est de bon augure avant d’enchaîner un deuxième déplacement complexe, cette fois à Miami pour une finale du « play-in ». À la clé, le cadeau le plus empoisonné qui soit : un premier tour contre les Bucks.
CE QU’IL FAUT RETENIR
– Zach LaVine, taille patron. Absolument fantastique. Voilà comment résumer simplement le match, ou plutôt la deuxième mi-temps du match de Zach LaVine. Car l’arrière des Bulls a effectivement inscrit 30 de ses 39 points en seconde période (!), dont 17 des 25 points de son équipe dans le seul troisième quart-temps, au cours duquel Chicago a clairement renversé la tendance et brisé le « momentum » et la confiance des joueurs de Toronto. Soliste immensément talentueux, « Flight 8 » s’est ainsi régalé de la couverture défensive très douteuse de ses adversaires, qui l’ont laissé attaquer la raquette en un-contre-un à multiples reprises, le plus souvent face à Fred VanVleet, sans envoyer aucune prise à deux pour le forcer à lâcher le cuir. Un match de patron.
– En deuxième mi-temps, l’effondrement des Raptors et le réveil des Bulls. Quand Fred VanVleet a inscrit un tir au buzzer du milieu du terrain pour donner 11 points d’avance à Toronto au moment de rejoindre les vestiaires, on avait du mal à imaginer comment ce match pouvait échapper aux locaux tant leur première mi-temps était convaincante. Idem quand quelques minutes après la reprise, l’écart gonflait à +19. Et pourtant… Et pourtant, l’impensable s’est produit et les Raptors ont craqué, comme soudainement pétrifiés par l’enjeu quand les Bulls grignotaient lentement mais sûrement leur retard. Très enjoués en attaque et dominants en défense en première période, les hommes de Nick Nurse ont perdu le contrôle à mesure que la seconde mi-temps se déroulait, à l’image de ce quatrième quart-temps à 37 points encaissés. En somme, la première période fut aussi positive que la seconde fut négative, et au final, cela leur coûte leur place en playoffs. Une fin de saison particulièrement décevante et amère, dans la manière.
– Le craquage lunaire, et fatal, des Raptors sur la ligne des lancers-francs. Pour leur défense, les cris incessants de la jeune fille, qui se trouvait être la fille de DeMar DeRozan, quand l’un d’eux se présentait sur la ligne de réparation n’a pas dû aider à se concentrer. Mais cela n’excuse en rien d’avoir bouclé un match couperet à 18/36 (!!!) aux lancers-francs. Dans des proportions lunaires, les Raptors ont craqué sur la ligne, malgré le soutien de leur public. Dans un match dont l’issue s’est jouée dans les ultimes instants, il y a évidemment de quoi avoir des regrets, surtout que comme un symbole, Chicago a plié le match… sur la ligne des lancers-francs. Dingue.
TOPS/FLOPS
✅ L’énergie de Patrick Williams et Alex Caruso. Ils n’ont compilé que 19 points à eux deux, mais leur apport défensif fut en revanche incommensurable tant il fut précieux. En particulier en seconde mi-temps évidemment, quand leur énorme volume de jeu en défense sur les deux hommes forts de Toronto, Fred VanVleet et Pascal Siakam, grippait totalement l’attaque des Raptors. Généreux dans l’effort et l’énergie, les deux « role-players » des Bulls ont montré ce qu’était une performance digne des playoffs pour les joueurs qui ne sont pas des superstars ou des as de l’attaque.
✅ Fred VanVleet et Pascal Siakam. Malgré la défaite et une fin de match un peu ratée, à l’image de toute leur équipe, les deux leaders offensifs des Raptors n’ont pas grand-chose à se reprocher. Tous les deux proches du triple-double (26 points, 12 rebonds et 8 passes pour le premier, 32 points, 9 rebonds et 6 passes), ils ont particulièrement brillé en première mi-temps, avant de vaillamment tenter de rendre les coups, en vain au final, à Zach LaVine tout au long de la seconde mi-temps. Probablement séparé cet été, le duo aura tout tenté, une dernière fois, pour porter les Raptors vers la marche supérieure.
⛔️ Gary Trent Jr. L’arrière remplaçant des Raptors s’est complètement troué en sortie de banc avec 2 points à 1/7 aux tirs, ont 0/5 derrière l’arc. Dont un totalement ouvert, et pourtant potentiellement décisif, dans le « money-time »… Dure dernière soirée de la saison pour « GTJ », qui a en fait incarné la nouvelle soirée dans les ténèbres du banc de Toronto, qui n’a marqué que 8 points… Dans une intersaison qui s’annonce riche en dossiers à gérer, Masai Ujiri va certainement placer le renforcement du banc en haut de la pile.
LA SUITE
– Toronto : les vacances, et certainement du changement durant l’été.
– Chicago : finale du « play-in » à Miami, dans la nuit de vendredi à samedi (01h00).
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Comment lire les stats ? Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; O = rebond offensif ; D= rebond défensif ; T = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; +/- = Différentiel de points quand le joueur est sur le terrain ; Pts = Points ; Eval : évaluation du joueur calculée à partir des actions positives – les actions négatives.