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La course au MVP, les Wolves, le cas Heurtel… La grosse interview de Rudy Gobert

NBA – Rudy Gobert et les Wolves montent en pression, et l’international français est revenu pour Basket USA sur cette première saison à Minnesota faite de hauts et des bas.

Rudy Gobert

Après la victoire in extremis contre les Warriors au Chase Center, l’ambiance était au beau fixe dans le vestiaire des Wolves. Minnesota reste sur trois victoires de suite et n’est plus qu’à un match de la 6e place, détenue justement par les Warriors, et synonyme de qualification directe en playoffs.

Vivement critiqué en début de saison, Rudy Gobert est redevenu l’épouvantail qu’il était à Utah depuis le All-Star Game, et le pivot de l’équipe de France est revenu pour Basket USA sur son évolution pendant la saison et sur celle de Minnesota alors que la saison régulière touche bientôt à sa fin. On lui a également demandé de choisir entre Nikola Jokic et Joël Embiid pour le titre de MVP, et de se prononcer sur la saga Thomas Heurtel.

Rudy, le mouvement et l’adresse des Warriors les rendent difficiles à défendre et pourtant vous les avez maintenu à 96 points… Qu’est-ce qui a fonctionné pour vous ce soir ?

C’était vraiment un effort défensif collectif ce soir. On a été rigoureux et on a suivi le plan de jeu à la lettre. Ils ont scoré un peu trop facilement en première mi-temps, et nos ballons perdus leur ont donné du rythme. En deuxième mi-temps, les arrières ont fait un super boulot en chassant leurs shooteurs loin de la ligne à 3-points et les intérieurs ont bien contenu la raquette et dominé le rebond.

Votre entraineur disait que depuis la « trade deadline », vous n’aviez plus besoin de « cacher » des joueurs en défense et que vous avez des bons défenseurs à chaque poste. En tant que capitaine de la défense, est-ce que vous êtes d’accord avec cette déclaration ?

C’est vrai, même si en début de saison, je pensais qu’avec Jaden (Jaden McDaniels), Ant (Anthony Edwards), Kyle (Kyle Anderson), on avait des bons défenseurs en un-contre-un. Je pense qu’en début de saison, notre problème venait plus d’un manque de concentration sur notre défense en transition, sur le contrôle du rebond. Et au fur et à mesure de la saison, on a progressé sur ce point. On peut encore faire mieux mais je n’ai aucun problème à dire que c’est difficile d’attaquer contre nous parce qu’on a de bons défenseurs, on a de l’envergure, de la taille, et on doit et on peut être plus dominateurs au rebond.

« On a traversé beaucoup d’épreuves et on est une bien meilleure équipe qu’il y a quelques mois »

Karl-Anthony Towns a raté plus de 50 matchs. C’est son deuxième match depuis son retour, c’est le deuxième match où il est décisif dans le money time. Qu’est-ce qu’il vous apporte qui est souvent sous-estimé par les observateurs ?

C’est top de l’avoir de retour et de le voir marquer tous ces gros tirs. La gravité qu’il impose sur le terrain est sous-estimée. Les défenses ne peuvent pas le lâcher et ça ouvre le jeu pour le reste de l’équipe.

Vous avez eu des difficultés en début de saison à vous acclimater au jeu de l’autre. Avec seulement sept matchs à jouer, est-ce que l’approche est différente parce que vous n’avez plus le temps de vous poser de questions ?

On ne s’est jamais posé de questions, on apprend simplement à jouer ensemble chaque jour que ce soit en match ou à l’entrainement. On est focalisé sur la manière de rendre l’équipe meilleure, et c’est vrai que sa blessure a ralenti les choses. Malgré ça, notre groupe a progressé. On a traversé beaucoup d’épreuves et on est une bien meilleure équipe qu’il y a quelques mois. On a beaucoup progressé et j’aime beaucoup la façon avec laquelle on joue actuellement. Évidemment, en terme de bilan, on aimerait être plus haut au classement mais on a toujours notre destin entre nos mains pour accrocher les playoffs et éviter le play-in. Je suis vraiment content du momentum qu’on a construit.

Après la victoire contre Atlanta votre entraineur disait également que vous deviez trouver un moyen d’être performant avec deux grands parce que c’est l’identité de l’équipe. Ce soir, ça a plutôt bien fonctionné. Qu’est-ce qu’il faut faire pour continuer sur cette voie ?

C’est la raison pour laquelle l’équipe a été construite comme ça. On a beaucoup de taille, mais nos grands sont polyvalents. On a des grands qui peuvent bouger, on a des grands qui tirent mieux que la plupart des arrières dans cette ligue (ndlr : il regarde Towns, assis à côté de lui). On a cette capacité unique, que ce soit en attaque ou en défense, de jouer « tall ball » et de pouvoir tenir la dragée haute à une équipe comme les Warriors qui jouent vite et qui jouent souvent petit. Gagner ce genre de matchs montre tout notre potentiel. Après il y a aura toujours des critiques, surtout quand tu essaies de faire quelque chose de différent, comme jouer avec deux grands. Tant qu’on a des difficultés, les gens auront toujours quelque chose à dire mais c’est notre identité, c’est une opportunité pour nous d’être unique. J’ai vraiment hâte de voir comment cette saison va se terminer. Le plus important, c’est de continue à construire.

On vous sent beaucoup plus à l’aise, et vous êtes davantage vous-même depuis la pause du All-Star Game.  Comment l’expliquez-vous ?

J’ai pris du soleil, c’était important pour moi (il rigole). Je suis un diesel, je commence souvent la saison doucement. En arrivant dans une nouvelle franchise, j’avais besoin de temps pour me sentir à l’aise et pour élever mon niveau de jeu. On a aussi eu beaucoup de blessures mais je suis fier de l’équipe parce qu’on n’a pas baissé les bras. On a fait preuve de caractère lors des derniers mois. On vient de récupérer KAT (Karl-Anthony Towns), on a récupéré Ant (Anthony Edwards) aujourd’hui, et tout le travail qu’on a fourni est finalement en train de payer sur le terrain.

Vous avez aussi récupéré Mike Conley avant la date limite des transferts. Depuis son arrivée, on vous sent plus organisé, la balle vit beaucoup plus qu’avant. Quel impact a-t-il eu sur la franchise depuis son arrivée ? Est-ce que ça a participé à votre sursaut personnel mais également collectif ?

C’est un impact extrêmement positif, que ce soit sur le terrain mais aussi en dehors du terrain. C’est un vrai professionnel, c’est quelqu’un qui est apaisant, sa présence aide vraiment tous les jeunes joueurs mais aussi le reste du groupe. C’est quelqu’un qui sait parler à ses coéquipiers. En quelque sorte, c’est un professeur. Il parle beaucoup à Ant (Anthony Edwards), il parle beaucoup aux jeunes, à KAT (Karl-Anthony Towns), à moi. Je savais que c’était quelqu’un qui allait devenir très important pour notre équipe. Sur le terrain, je n’ai pas besoin de vous présenter ce qu’il est capable de faire. Il laisse le jeu venir à lui. Il sait qu’il n’a pas besoin de marquer 20 points chaque soir. Il y a des soirs où on a besoin qu’il fasse payer les défenses si elles lui donnent des tirs, mais il y a des matchs où il sera plus gestionnaire, où il prend les bonnes décisions, où il s’assure que notre attaque soit bien huilée. C’est ce qui nous a rendu meilleurs depuis son arrivée.

« Je pencherais davantage pour Jokic »

Vous avez beaucoup été critiqué depuis votre arrivée à Minnesota en raison de ce que les Wolves ont lâché en retour pour vous acquérir. Comment jugez-vous votre évolution depuis le début de saison ?

Je sens que je suis un meilleur joueur maintenant par rapport au début de saison, et je dirais même par rapport à la saison dernière. Alors ça ne se voit pas forcément dans les stats mais il y a beaucoup de hauts et de bas, de choses auxquelles j’ai dû m’adapter. Malgré ça j’ai toujours fait passer l’équipe en premier. Enchainer après l’Euro, ce n’était pas évident non plus. Comme je le disais sur le plan collectif, je suis aussi très content de mon niveau actuel. Je ne vais pas te mentir, à ce stade de ma carrière ce qui motive vraiment ce sont les playoffs, c’est d’aller chercher des NBA Finals, et jouer le titre. En fait, je suis content des hauts et des bas par lesquels nous avons dû passer cette saison, parce qu’on en avait besoin et c’est aussi pour ça que nous arrivons à monter en puissance dans ce sprint final.

Le débat autour du trophée de MVP fait rage entre Nikola Jokic, Joël Embiid, et Giannis Antetokounmpo. Concentrons-nous sur les deux premiers que vous affrontez et sur lesquels vous défendez depuis des années… Qui a votre vote pour cette saison ?

C’est difficile parce que ce sont deux joueurs fantastiques. Si tu juges la saison, et j’ai pas les stats en tête, mais Denver est premier à l’Ouest, Jokic a été constant pendant toute la saison et quand il ne joue pas, on voit tout de suite que c’est beaucoup plus compliqué. Après, Embiid fait une saison incroyable… Mais la saison n’est pas finie et je pense que je pencherais davantage pour Jokic. Ils font tous les deux une saison incroyable et je ne crois pas qu’il existe de mauvaises réponses à cette question.

Pour finir, que pensez-vous de la saga équipe de France – Thomas Heurtel ? Est-ce que vous êtes en faveur de son retour en équipe de France ?

[Il rigole] Écoute, je ne sais pas trop où on en est là ? C’est quoi le dernier épisode ? Je pense que c’est un business aussi, il ne faut pas l’oublier. Thomas a une famille, et il a pris la meilleure décision pour sa famille. Ce n’est pas mon rôle de dire si c’est bien ou pas, et personne ne devrait se permettre de juger sa décision. Beaucoup de gens donnent des leçons mais au final, que feraient-ils s’ils étaient à sa place ? Thomas, c’est un grand garçon. Quand t’as une famille, tu prends tes décisions en fonction de ça. Moi, en tout cas, je n’aurai aucun problème à jouer en équipe de France avec lui, mais ce n’est pas ma décision.

Propos recueillis à San Francisco.

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