Après un premier mois de saison centré sur les matchs hors-conférence, débute cette semaine la seconde partie de la saison, celle des matchs de conférence. Pendant quatre mois, jusqu’aux tournois de conférence de la fin de saison qui précèdent la « March Madness », les différents programmes du pays vont en effet affronter les équipes de leurs conférences respectives.
Basket USA vous propose pour l’occasion une preview de chaque conférence du « Power Six », les six conférences majeures de la première division NCAA : ACC, Big East, Big Ten, Big 12, SEC et Pac-12.
Et après l’ACC, la Big East, la Big Ten, la Big 12 et la Pac-12, on boucle ces previews aujourd’hui avec la SEC.
Une conférence de très haut niveau la saison passée en saison régulière, puisque quatre équipes ont terminé avec un bilan positif (Auburn, Tennessee, Kentucky et Arkansas), et cinq autres présentaient un bilan à l’équilibre (South Carolina, LSU, Florida, Texas A&M et Alabama avec 9 victoires et 9 défaites). Autrement dit, l’écart de niveau entre les différents programmes de la conférence était bien souvent très mince, laissant ainsi la place à une saison régulière disputée et indécise dans le milieu du tableau.
Le problème cependant, c’est que la SEC s’est effondrée durant la « March Madness » : LSU et Kentucky sont tombés au premier tour, Tennessee et Auburn au second tour. En fait, seul Arkansas a livré un très bon tournoi, éliminant notamment Gonzaga au troisième tour de avant de céder à leur tour contre Duke, aux portes du « Final Four ».
Les équipes
– Auburn Tigers (#1 de la conférence en 2021/22)
– Tennessee Tigers (#2 en 2021/22)
– Kentucky Wildcats (#3 en 2021/22)
– Arkansas Razorbacks (#4 en 2021/22)
– South Carolina Gamecocks (#5 en 2021/22)
– LSU Tigers (#6 en 2021/22)
– Texas A&M Aggies (#7 en 2021/22)
– Alabama Crimson Tide (#8 en 2021/22)
– Florida Gators (#9 en 2021/22)
– Mississipi State Bulldogs (#10 en 2021/22)
– Vanderbilt Commodores (#11 en 2021/22)
– Missouri Tigers (#12 en 2021/22)
– Ole Miss Rebels (#13 en 2021/22)
– Georgia Bulldogs (#14 en 2021/22)
Les enjeux
– Une nouvelle ère à LSU. Will Wade licencié au printemps dernier après cinq saisons à la tête des Tigers, c’est Matt McMahon, ancien coach de Ja Morant à Murray State, qui a pris la suite à LSU. Le technicien, qui avait du reconstruire son effectif de A à Z puisque seul l’arrière Adam Miller était de retour, est l’architecte du renouveau pour le programme de Bâton Rouge, qui veut tourner la page du précédent épisode, marqué par des accusations des fraude à l’encontre de l’ancien coach. Après un mois dans cette saison 2022/23, la première année de McMahon est en tout cas partie sur des bonnes bases : 7 victoires en 8 matchs. Un bilan à replacer dans son contexte évidemment, à savoir que les Tigers n’ont joué aucune équipe classée depuis le début de la saison, mais toujours est-il que la troupe de Louisiane, sous l’impulsion d’un Adam Miller très bien revenu de sa rupture d’un ligament croisé (16.9 points à 47% aux tirs), pratique un basket plaisant, et sera assurément une équipe du milieu de tableau sur laquelle il faudra garder un oeil cette saison en SEC.
– Une saison « make or break » pour Kentucky. En effet, l’escouade de John Calipari est sur une pente glissante depuis deux ans : il y a eu une saison à 9 victoires et 16 défaites en 2020/21, puis une élimination dès le premier tour de la « March Madness » face à l’improbable Saint Peter’s la saison passée. Autrement dit, Kentucky est clairement sous-performant depuis la crise sanitaire (15 victoires et 3 défaites et une première place en SEC quand la saison avait été interrompue, en mars 2020), et cet exercice 2022/23 apparait alors comme la saison de tous les enjeux pour le programme de Lexington. Soit « Coach Cal » et ses hommes remettent les pendules à l’heure avec une saison régulière réussie puis un parcours long en « March Madness », soit ils ne parviennent pas à se sortir de ces sables mouvants dans lesquels ils sont englués depuis près de 24 mois, et le programme se retrouvera alors sérieusement dans le creux de la vague. Jusqu’à maintenant, dans cette saison 2022/23, les Wildcats (16e du Top 25 cette semaine) donnent des signaux divers, avec par exemple une vilaine défaite contre Gonzaga mais une victoire satisfaisante contre Michigan, qui les rendent ainsi difficiles à jauger tant que les matchs de conférence n’ont pas débuté. Les prochains mois seront donc décisifs quant au jugement à porter sur la « Big Blue Nation », et les attentes et la pression sont en tout cas importantes autour de John Calipari et son équipe cette saison.
– Arkansas et ses « freshmen », la touche de glamour. En NBA, on a coutume de parler d’une « équipe League Pass » pour parler d’une équipe fun et dynamique, qui donne satisfaction à l’écran pour le grand public. Cette saison en SEC, cette équipe sera assurément Arkansas, 9e du Top 25 cette semaine. Portés par leur excitant trio de « freshmen » ultra athlétiques (Nick Smith Jr, Anthony Black et Jordan Walsh) et leur arrière vétéran Ricky Council IV auteur de la meilleure saison de sa carrière (18.4 points, 3 rebonds et 2.7 passes), les Razorbacks ont débuté la saison pied au plancher, avec 8 victoires en 9 matchs, face à une adversité cependant modérée (une victoire et une défaite face à des équipes classées au Top 25). Le calendrier de conférence représentera donc un bon test pour ce jeune groupe, décomplexé et confiant en ses chances de dominer la SEC cette saison, et surtout irrésistiblement attachant.
– Missouri et son attaque explosive en embuscade ? Après le premier mois de cette saison 2022/23, les Tigers pointent à la 4e place de la première division NCAA au classement du rythme avec une moyenne de 74.4 possessions par match, et à la 12e place à l’évaluation offensive avec 114.1 points marqués sur 100 possessions. En somme, « Mizzou » possède une attaque ultra efficace, qui explique en grande partie un début de saison vierge de la moindre défaite (9 victoires en autant de matchs).
Voilà pour les faits. Maintenant, la projection, et l’obligation d’une mise en contexte : les Tigers, s’ils ont certes remporté leurs 9 premiers matchs, n’ont cependant joué aucune équipe classée au Top 25, et même plus largement aucune équipe figurant dans le Top 100 des meilleurs « net rating » de la première division. D’où l’obligation de se demander si le programme de Columbia peut dupliquer ce succès en SEC, une conférence au niveau de jeu infiniment plus élevé que celui des adversaires de Missouri après ce premier mois de compétition : cinq équipes (Tennessee, Kentucky, Alabama, Auburn et Arkansas) figurent parmi les 20 meilleurs « net rating » cette saison.
Malgré tout, une attaque aussi efficace n’est jamais le fruit du hasard, et il y a ainsi fort à parier que Mizzou saura embêter plus d’une équipe cette saison en SEC. Derrière le groupe Kentucky – Arkansas – Tennessee – Auburn – Alabama qui semble clairement se détacher, les Tigers seront en embuscade.
Le joueur à suivre : Nick Smith Jr.
Considéré comme le meilleur joueur de la promotion de « freshmen » cette saison, le meneur d’Arkansas est plus largement un des joueurs à suivre à l’échelle de tout le pays, pas seulement de la SEC.
Attaquant racé, capable de créer son tir et de finir en altitude grâce à des qualités athlétiques conséquentes, il va être une machine à « highlights » et le centre de l’attaque des Razorbacks. Surtout, il est assez unanimement considéré comme un futur choix du Top 5 de la Draft 2023, ce qui fait de lui un joueur que les franchises NBA, et plus largement toute la planète NBA, vont suivre de très près.
Après trois matchs cette saison (il a manqué le début de saison de son équipe à cause d’un petit bobo au genou), il pointe à 12.7 points, 2 rebonds et 2.7 passes.
Pronostic : Kentucky
Pour le titre en SEC cette saison, nous avons longuement penché pour Arkansas, mais misons finalement sur Kentucky, dans l’obligation de réagir après deux dernières saisons décevantes.
Le début de saison des Wildcats n’est pas particulièrement impressionnant, mais l’escouade de John Calipari nous semble être l’équipe qui possède le plus haut plafond en SEC, surtout en défense (5e meilleure évaluation défensive du pays, avec 87.4 points encaissés sur 100 possessions). Par ailleurs, leur meilleur joueur Oscar Tshiebwe n’est pas encore à 100% de ses capacités physiques, quand Sahvir Wheeler et Jacob Toppin n’ont pas encore trouvé leur rythme de croisière.
Sur le papier, Kentucky possède en tout cas le meilleur roster, et cela pourrait bien tout simplement faire la différence.