La barre symbolique de la vingtaine de matchs dépassée pour l’intégralité des équipes NBA, il est temps de tirer les enseignements du premier quart de la saison. BasketUSA vous propose de le faire en cinq volets : les places fortes, les outsiders, les bonnes surprises, les déceptions et les cancres.
Après les places fortes et les outsiders, on poursuit notre bilan de début de saison avec les bonnes surprises, les équipes qui ont déjoué les pronostics d’avant-saison, et qui constituent une sorte de ventre mou bien musclé, avec pas moins de sept équipes plutôt sympas à suivre et souvent spectaculaires, qui se tiennent dans un mouchoir de poche, autour des 50% de victoires.
Utah Jazz (14-11)
Leur récente série de huit défaites en dix matchs a fait retomber le soufflé (la faute à une défense abyssale à 119.6 points encaissés sur 100 possessions), mais le Jazz du tout jeune coach Will Hardy (34 ans) est clairement l’une des meilleures surprises de ce début de saison. Avec un Lauri Markkanen (22 points, 8 rebonds) qui n’est toujours pas redescendu de son nuage de l’EuroBasket et une équipe de « pièces de rechange » qui forment finalement une belle mécanique, Utah vise les playoffs après son début de saison canon, alors qu’on les voyait dans les bas-fonds.
Quatrième meilleure attaque de la Ligue, le Jazz joue librement. Parfois, c’est un peu « chaotique », comme le reconnaissait récemment Markkanen chez JJ Redick, mais c’est le mot d’ordre du coach. Avec Jordan Clarkson (19 points, 5 passes) qui la joue collectif et pléthore d’options diverses en sortie de banc, dont le véloce Collin Sexton (14 points, 3 passes), Utah garde toujours le pied sur l’accélérateur, ce qui use les défenses adverses.
Sachant qu’on les voyait a priori plus proches de viser Victor Wembanyama à la prochaine Draft et qu’ils ont une chance décente d’accéder aux playoffs (probablement via le play-in), on se demande ce que mijotent Danny Ainge et son staff pour la suite…
Sacramento Kings (11-9)
Les cancres historiques de la conférence Ouest se rebiffent, à l’image de leur série de 7 victoires de rang ! Cinquième meilleure attaque à l’efficiency, Sacramento est 7e, à la bagarre avec le Jazz et les Warriors pour un accessit direct en playoffs ! « Sortez le rayon lumineux », la nouvelle lubie locale : un faisceau lumineux au-dessus de la salle après chaque victoire !
La patte Mike Brown se ressent déjà en tout cas, avec une rotation bien installée autour de l’axe majeur, De’Aaron Fox (24 points, 6 passes, 5 rebonds) – Domantas Sabonis (17 points, 11 rebonds, 6 passes). Kevin Huerter (16 points, 3 passes) est une vraie plus-value et le rookie Keegan Murray (11 points, 4 rebonds) montre déjà qu’il peut aussi grandir dans cet écosystème, encadré par le vétéran Harrison Barnes (13 points, 5 rebonds, 4 passes), toujours aussi solide.
Avec le pétard ambulant qu’est Malik Monk, voire Terence Davis et Davion Mitchell qui peuvent aussi apporter l’étincelle en sortie de banc, Sacramento est armé pour tenir sa place dans l’élite de sa conférence. Et pourquoi pas même avoir un nouveau All-Star en Fox. Voire deux avec Sabonis ?
Indiana Pacers (12-10)
Si l’affrontement fratricide a mal tourné face à Sacramento cette semaine et qu’ils ont sombré cette nuit à Utah, les Pacers n’ont pour le coup pas à rougir de leur excellent début de saison. Clairement pas attendue à pareille fête (mais plutôt parmi les tanks), la franchise de l’Indiana surfe sur la vague Tyrese Haliburton (19 points, 11 passes, 5 rebonds, 2 interceptions).
L’ancien meneur des Kings a clairement passé un cap cette saison, meilleur passeur de la Ligue et auteur d’une série inédite avec une série de matchs à 40 passes sans aucune balle perdue ! Annoncé comme un All-Star par de nombreux spécialistes, Haliburton a en plus à ses côtés un rookie extrêmement prometteur en Bennedict Mathurin (19 points, 4 rebonds), élu Rookie du Mois. De quoi redonner le sourire à des fans de Pacers pas gâtés récemment, et presque faire oublier les rumeurs de transfert concernant Myles Turner et Buddy Hield.
Plutôt gâtés jusqu’à présent, avec un calendrier assez douillet et favorable, dont une série de cinq victoires de rang acquise face à des adversaires plutôt faiblards, les Pacers vont néanmoins devoir serrer les rangs avec un mois de décembre pas cadeau, alors même qu’ils sont actuellement lancés sur un « road trip » périlleux dans le « Wild West ».
Portland TrailBlazers (11-11)
Le moment est évidemment mal choisi de parler de Portland comme d’une bonne surprise, alors que les Blazers sont en pleine descente avec huit défaites sur leurs neuf derniers matchs. Mais, partant de loin après une saison de « tanking » pleinement assumée, la franchise de l’Oregon a démarré sur un très bon rythme (9 victoires sur ses 12 premiers matchs) derrière son leader Damian Lillard (26 points, 7 passes, 4 rebonds).
Sans lui, la machine s’est peu à peu déréglée, malgré les efforts d’un Jerami Grant (22 points, 4 rebonds, 3 passes) exemplaire. Anfernee Simons (24 points, 4 passes) délivre lui aussi une très belle campagne jusqu’à présent, mais à l’instar de ses déficiences défensives, son équipe a graduellement perdu le fil de sa méthode de ce côté-là du terrain. A voir si le retour de « Dame » remet les pionniers sur la bonne voie…
Toronto Raptors (11-11)
A part OG Anunoby (19 points, 6 rebonds), et le rookie Christian Koloko, aucun joueur des Raptors n’a disputé l’intégralité des 21 matchs des Raptors. Et encore moins les All-Stars de l’équipe : Pascal Siakam (10 matchs ratés) et Fred VanVleet (six matches ratés). Cela dit, Toronto est confortablement installé dans le wagon de tête de la conférence Est, à la 8e place. C’est plutôt une surprise au regard de leurs blessés.
En effet, les hommes de Nick Nurse ont fait le dos rond pendant leur série de blessures, rare équipe à ne pas avoir réussi à enchaîner plus de deux victoires d’affilée, tout en ne perdant jamais plus de deux matchs de rang non plus. Il faut dire qu’ils ne laissent pas échapper grand-chose sur leurs terres, avec 8 victoires en 10 matchs à domicile.
Au complet, la franchise canadienne présente une sacrée panoplie d’ailiers à tout faire avec le sophomore Scottie Barnes (14 points, 6 rebonds, 5 passes) qui confirme par séquences qu’il peut être un joueur dominant à l’avenir. La clé de leur réussite sera finalement de garder la forme jusqu’au printemps prochain.
Washington Wizards (11-12)
Avec seulement quatre victoires sur leurs dix premiers matchs, les Wizards semblaient de nouveau lancés dans une saison sans grande ambition. Mais en enchaînant récemment six victoires en sept sorties, les magiciens ont de nouveau fait rêver avec ce « Big Three » qui peut, quand il veut, avoir de l’allure : Bradley Beal (24 points, 5 passes, 4 rebonds), Kristaps Porzingis (22 points, 9 rebonds) et Kyle Kuzma (21 points, 8 rebonds, 4 passes).
D’ailleurs, quatre de ces succès avaient été acquis sans Beal, preuve donc que Washington peut voyager sans son scoreur n°1. Car, défensivement, ils s’y sont mis, en passant parmi les meilleures défenses sur cette période victorieuse. Mais le calendrier va se gâter avec une série brutale de 14 matchs sur les 19 prochains à l’extérieur. On va donc voir de quel bois les Wizards sont faits, et la défaite surprise à Charlotte cette nuit n’est pas rassurante.
Oklahoma City Thunder (9-13)
Après deux saisons consécutives arrêtées avant leur terme, à cause de blessure ou pour tanker, Shai Gilgeous-Alexander (31 points, 6 passes, 5 rebonds) est en train de lâcher les chevaux. Si les Pacers se sont placés sur les épaules de Haliburton dans le rôle de meneur créateur, le Thunder s’est lui perché sur celles de SGA en meneur scoreur ! Evoluant à un niveau All-Star, le Canadien peut faire gagner son équipe à lui seul ou quasiment n’importe quel soir.
Le souci, c’est que derrière, l’adresse extérieure de la jeune troupe d’OKC est très aléatoire (comme cette chute à 26% sur les trois derniers matchs par exemple), sachant que les deux autres meilleurs scoreurs, Josh Giddey (14 points, 7 rebonds, 5 passes) et Lu Dort (14 points, 4 rebonds) ne sont précisément pas des spécialistes du tir, il faut s’attendre à ce que le Thunder rentre gentiment, et logiquement, dans le rang dans les semaines à venir.