La série entre Memphis et Golden State est marquée par un niveau de dureté et d’intensité particulièrement élevé. On a en tête les vilains gestes de Draymond Green d’un côté et Dillon Brooks de l’autre, les blessures de Gary Payton Jr et Ja Morant, ou encore l’expulsion de Kyle Anderson.
Pour apaiser les tensions, Jordan Poole et Jaren Jackson Jr sont là pour se chambrer en plein match. Comme lorsque l’arrière des Warriors interpelle JJJ en lui lançant : « Arrête de faire des fautes ! Tu ne peux pas rester sur le terrain ! », provoquant le sourire de l’intérieur. Ou quand l’joueur de Memphis prend la défense de Jordan Poole suite à l’incident avec Ja Morant, assurant qu’il n’est pas un mauvais bougre.
De l’ombre à « La Lumière »
Car avant de se faire un nom en NBA, les deux joueurs ont en effet fait leurs armes sous le même maillot, au sein de la Prep School « La Lumière » dans l’Indiana. Le fait de se retrouver aujourd’hui au plus haut niveau, même en tant qu’adversaires, représente une belle consécration pour les deux joueurs.
« Nous en parlions depuis toujours », a déclaré Jaren Jackson Jr. « Nous avions l’habitude de plaisanter en parlant de ça et parce qu’il n’aimait pas vraiment défendre, on se disait que les Warriors seraient l’équipe dans laquelle il serait le meilleur ».
Et Jordan Poole de confirmer les rêves de grandeur du tandem à l’époque de « LaLu ». « Nous savions que nous allions atteindre la NBA. Nous étions loin de nous douter que nous serions ensemble dans la Conférence Ouest, sans parler de jouer face à face en playoffs. Mais, aussi cliché que cela puisse paraître, nous en rêvions ».
Lors de leur saison à La Lumiere, leur équipe avait remporté 29 matchs sur 30 et décroché le titre national face à la Montverde Academy emmenée par RJ Barrett en finale. « On était un peu un « cheat code » a l’époque », se souvient Jordan Poole.
D’interminables séances de un-contre-un pour se perfectionner
La légende raconte que les deux joueurs faisaient fi régulièrement du couvre-feu fixé à 20h30 pour aller forcer la porte du gymnase et s’affronter en un-contre-un jusqu’au bout de la nuit. C’est dans ces séances nocturnes que les deux joueurs ont franchi un cap.
Pour Jordan Poole, ces séances ont même représenté « le point culminant » de sa carrière de basketteur.
« LaLu, c’était nulle part. C’était un choc culturel. La seule chose qu’on avait à faire, c’était jouer au basket parce qu’on s’ennuyait. Nous ne pouvions pas conduire ou aller n’importe où sur le campus. Quand on était fatigués, on rentrait à la maison, on se couchait pour recommencer dès le lendemain », a-t-il poursuivi. « Jaren est la raison principale pour laquelle mon jeu de finition est si fort. On se jouait en un-contre-un, et quand j’ai compris comment marquer contre des adversaires plus grands et plus athlétiques, il était le prototype parfait ».
Pour le coach de l’époque, Shane Heirman, ces séances clandestines ont effectivement porté leurs fruits par la suite, boostant leur créativité… sur le terrain d’abord, mais aussi pour accéder justement à la salle !
« L’endroit était fermé à double tour, et il fallait être très ingénieux pour y entrer », se souvient-il avec une touche d’humour. « Leur capacité à s’affronter, à s’amuser, et ils ont tous les deux une personnalité extraordinaire. Chaque jour, ils apportaient une énergie folle sur le terrain ».
En 2017, Jordan Poole a poursuivi son ascension à Michigan pendant que Jaren Jackson Jr. a pris la route de l’ennemi juré, Michigan State. Cinq ans plus tard, les voilà à nouveau propulsés d’amis à ennemis, rappelant à Jaren Jackson Jr. leurs folles oppositions, sauf que celles-ci sont désormais dans… la lumière.
« Il fait toujours les mêmes choses. J’essaie simplement de lui rendre la tâche difficile. C’est devenu un bien meilleur joueur qu’il ne l’était à l’époque », n’a pas pu s’empêcher de glisser JJJ, déterminé à rivaliser sur le terrain sans oublier de chambrer son ancien coéquipier.