La logique du premier tour a été respectée. Même si Philadelphie a bataillé pour venir à bout de Toronto (4-2), en concédant deux défaites après avoir mené 3-0, les Sixers sont bien au rendez-vous de cette demi-finale de conférence. Tout comme Miami, qui n’a pas vraiment fait de détails pour écarter les Hawks (4-1) avec autorité.
Mais l’information essentielle de ce début de série, c’est bien évidemment la blessure de Joel Embiid. Touché au visage, le pivot des Sixers, meilleur marqueur de la ligue, ne jouera pas (au moins) les deux premiers matches à Miami. Les pépins physiques n’épargnent pas le Heat non plus, mais faire sans le Camerounais, ça change tout. Surtout pour une équipe de Philadelphie qui n’est pas toujours souveraine dans le jeu.
Face aux barbelés de Miami, qui a éteint Trae Young au premier tour, les hommes de Doc Rivers vont devoir monter d’un cran, notamment James Harden, et encore davantage en l’absence d’Embiid. En sont-ils capables ?
PRÉSENTATION DU HEAT
Les titulaires : K. Lowry, M. Strus, J. Butler, P. Tucker, B. Adebayo.
Les remplaçants : T. Herro, D. Robinson, D. Dedmon, G. Vincent, C. Martin.
Le coach : E. Spoelstra.
POINTS FORTS
– Une défense étouffante. C’était déjà un point fort avant le début des playoffs et le premier tour contre les Hawks l’a confirmé. Atlanta, pourtant une des meilleures attaques de la ligue, a été limité à 97 points de moyenne. Trae Young a vécu un enfer pendant cinq matches, privé d’espaces dans la raquette pour pénétrer et poussé à perdre la balle. Il n’est jamais entré dans sa série et ce n’est pas un mince exploit. Les bons défenseurs sont partout dans ce groupe et l’intensité physique est omniprésente.
– Un Jimmy Butler en grande forme. Il n’a pas joué le Game 5, touché au genou, mais l’optimisme règne à Miami le concernant. Tant mieux car l’ancien de Philadelphie a dominé les quatre premières manches du premier tour avec 30.5 points, 7.8 rebonds, 5.3 passes et 2.8 interceptions de moyenne contre les hommes de Nate McMillan. Jimmy Butler était partout et d’une efficacité redoutable avec 54% de réussite au shoot et 43% à 3-pts, sans oublier qu’il n’a perdu que cinq petits ballons en quatre matches et 150 minutes !
POINTS FAIBLES
– Les bobos. Jimmy Butler donc, mais aussi Kyle Lowry (déjà forfait pour le Game 1), sans oublier Tyler Herro, Caleb Martin et P.J. Tucker sont à l’infirmerie. Dans chacun de ces dossiers, Erik Spoelstra n’a pas semblé inquiet puisqu’il n’y a rien de grave, mais des absences pourraient intervenir au cours de la série. Si Jimmy Butler ou Kyle Lowry manquent plusieurs matches, il y a un risque de briser la dynamique du groupe. Même si le Heat sait faire sans plusieurs cadres, il l’a démontré pendant la saison régulière, au fil des blessures des uns et des autres.
PRÉSENTATION DES SIXERS
Les titulaires : T. Maxey, J. Harden, D. Green, T. Harris, D. Jordan.
Les remplaçants : S. Milton, I. Joe, J. Springer, C. Brown Jr, F. Korkmaz, M. Thybulle, G. Niang, P. Reed, P. Millsap.
Les absents : C. Bassey, J. Embiid (au moins deux matches).
Le coach : D. Rivers
POINTS FORTS
– Des individualités fortes. Il a moins brillé dans les deux défaites face à Toronto, mais avec trois pointes à plus de trente points au premier tour, le pivot All-Star reste l’arme fatale de Philadelphie. Le meilleur marqueur de la ligue est un casse-tête offensif et forcément, un Joel Embiid absent ou moins en forme, c’est tout l’édifice des Sixers qui est ébranlé. Derrière lui, Tyrese Maxey a été très bon au premier tour, comme Tobias Harris d’ailleurs. Enfin, James Harden a été moyen, mais peut-être que le fait de disputer deux matches en étant l’option principale en attaque pourrait le relancer. Ce quatuor de haut niveau est l’atout numéro un de Doc Rivers.
– Un statut d’outsider plus facile à enfiler ? Joel Embiid forfait pour les deux premiers matches à Miami, une équipe qui n’a pas l’avantage du terrain, et une fin de premier tour mal maîtrisée… Sur le papier, les chances sont contre Philadelphie, mais quand elles étaient dans leur camp, après le 3-0 contre Toronto, l’équipe a déjoué. Les joueurs de Doc Rivers, et le coach lui-même avec son passif en playoffs, ne seraient-ils pas plus à l’aise quand ils ne sont pas attendus, ni favoris ?
POINTS FAIBLES
– L’absence de Joel Embiid pour les deux premiers matches. Comment parler d’autre chose ? Être privé de son meilleur joueur est toujours un handicap, surtout quand il est si prépondérant dans le jeu, si fort offensivement, alors qu’on affronte une des meilleures forteresses de la ligue. La pression est désormais sur James Harden, qui doit retrouver son niveau d’antan pour porter l’attaque de Philadelphie. Déjà qu’avec Joel Embiid, les troupes de Philadelphie n’ont pas toujours été rassurantes, alors sans lui, on peut s’inquiéter. Même si, la dernière victoire contre Miami en saison régulière, en mars, fut arrachée sans lui.
LES CLÉS DE LA SÉRIE
– Quel visage pour James Harden ? C’est le visage fracturé de Joel Embiid qui agite toutes les conversations, mais pendant les rencontres à Miami, c’est celui de James Harden qui va compter. Le Camerounais n’est pas là et le MVP 2018 va devenir, de facto, le leader offensif des Sixers. Il a globalement déçu depuis son arrivée et son premier tour a été moyen. Il a joué par séquences et seulement affiché un visage tranchant dans le Game 6. Le Heat va pouvoir insister sur lui en début de série et si les hommes d’Erik Spoelstra affichent la même efficacité que sur Trae Young, l’ancien de Houston va connaître des heures difficiles en Floride.
– L’adresse à 3-pts. Les deux équipes sont parmi les dix franchises les plus adroites de la ligue derrière l’arc en saison régulière. Les Sixers s’appuient moins sur cette arme, mais avec 40% de réussite contre Toronto au premier tour, ils ont fait mieux qu’en saison. Sans leur pivot pour marquer près du cercle, ils pourraient davantage se tourner vers des tentatives à 3-pts. Le Heat, lui, fut l’équipe la plus précise (38% de réussite) en saison et avec des Duncan Robinson, Tyler Herro, P.J. Tucker, Gabe Vincent ou encore Max Strus, ça peut vite tomber dans tous les sens. La série va sans doute se jouer en défense, par conséquent, la formation qui réussira à trouver la cible avec régularité se donnera un énorme avantage.
SAISON RÉGULIÈRE
Égalité 2-2
15 décembre : Sixers – Heat (96-101)
15 janvier : Heat – Sixers (98-109)
5 mars : Heat – Sixers (99-82)
21 mars : Sixers – Heat (113-106)
VERDICT
La solidité du Heat, notamment en défense et malgré les alertes physiques évoquées ici et là, et une équipe de Philadelphie parfois brouillonne, puis surtout privée de son meilleur joueur pour au moins deux matches, font logiquement pencher la balance vers les finalistes 2020. Les joueurs d’Erik Spoelstra ont été impressionnants au premier tour et ils sont bien plus armés, physiquement et techniquement, que Toronto pour bousculer Philadelphie.
Néanmoins, il ne faut pas limiter les troupes de Doc Rivers au seul Joel Embiid. Le banc est certes beaucoup trop discret, mais avec Tyrese Maxey et James Harden, il y a assez de talent pour bousculer le Heat. Miami sait aussi que le niveau va grimper après les Hawks et que tout relâchement sera sanctionné. Les Sixers n’ont clairement pas l’étiquette de favoris, et donc pourquoi pas faire un coup avant le retour d’Embiid à la maison ?
Peu importe les absents, cette série s’annonce intense et physique. Néanmoins, sur la durée, Miami a plus de certitudes dans le jeu (à moins d’une blessure plus grave pour Jimmy Butler) et sur plusieurs matches, ça fait la différence.
Miami 4-2
CALENDRIER
Game 1 : à Miami, lundi 2 mai (1h30, dans la nuit lundi à mardi en France)
Game 2 : à Miami, mercredi 4 mai (01h30, dans la nuit de mercredi à jeudi)
Game 3 : à Philadelphie, vendredi 6 mai (01h00, dans la nuit de vendredi à samedi)
Game 4 : à Philadelphie, dimanche 8 mai (02h00 dans la nuit de dimanche à lundi)
Game 5* : à Miami, mardi 10 mai (à déterminer)
Game 6* : à Philadelphie, jeudi 12 mai (à déterminer)
Game 7* : à Miami, dimanche 15 mai (à déterminer)
* Si nécessaire.