C’est une petite onde de choc qui a traversé la NBA ce matin : et si la Grande Ligue était à nouveau secouée par un scandale retentissant impliquant un de ses propriétaires multi-milliardaires ? Et si on avait droit à une deuxième affaire Donald Sterling ?
Tout est parti d’un petit tweet, celui de Jordan Schultz, le co-animateur du PullUpPod avec CJ McCollum.
« La NBA est en train de se préparer à une énorme histoire qui accuse le propriétaire des Suns Robert Sarver de racisme, de sexisme, de harcèlement sexuel dans une série d’incidents, selon plusieurs sources. Avec suffisamment de preuves pour étayer de telles accusations, il y a une vraie chance que la Ligue puisse forcer le départ de Sarver. »
Robert Sarver nie tout en bloc
La franchise des Suns, qui pendant ce temps a semé la zizanie chez les Lakers, a rapidement réagi, avant la publication par ESPN de l’article en question. Robert Sarver a ainsi tenu à répondre en personne à ces nombreuses accusations qui lui sont tombées dessus d’un seul coup.
« Je suis complètement choqué par certaines des prétendues accusations d’ESPN contre moi, personnellement ou contre les franchises des Suns et du Mercury. Si je ne sais comment commencer à répondre à ces vagues suggestions prononcées essentiellement par des voix anonymes, je peux certainement vous dire que certaines de ces allégations sont complètement répugnantes à mon caractère et celui des Suns et du Mercury et je peux vous dire que ça n’est jamais, jamais arrivé.
« Tout d’abord, je rejette toute insinuation de racisme personnel ou organisationnel, ou de discrimination sexuelle. Je méprise le langage qui manque de respect aux individus, peu importe leur race, leur genre, leurs préférences et leurs choix. Un tel langage n’a rien à faire dans un lieu de travail ou chez nous dans les familles des Suns et du Mercury. Je suis fier de notre diversité et de notre volonté d’inclusion dans les deux équipes, que ce soit sur le terrain ou dans les bureaux.
« Je ne sais pas par où commencer pour prouver que quelque chose n’est pas arrivé, et c’est difficile d’effacer ou oublier des accusations aussi atroces une fois qu’elles ont été formulées. Même un soupçon de racisme ou de sexisme est toxique et préjudiciable dans notre culture actuelle et ça ne devrait pas être pris à la légère. Je nie catégoriquement toutes les suggestions selon lesquelles j’ai utilisé un langage désobligeant en rapport à la race ou au genre. J’aimerais penser que mes actions et mon histoire publique durant toute ma carrière de services dans le business et la communauté en rapport à la race, au genre, ou à la discrimination répondront de manière adéquate à toutes les questions qu’on posera sur mon investissement pour l’égalité et la justice. »
James Jones et Monty Williams interrogés sur l’affaire
Derrière le propriétaire, le GM James Jones est lui aussi monté au créneau pour défendre l’honneur de son patron, et de sa franchise.
« Rien de ce qui a été dit ne décrit le Robert Sarver que je connais, respecte et apprécie. Ça ne colle pas tout simplement. »
Interrogé sur cette affaire avant la belle victoire de ses troupes à Los Angeles, Monty Williams a lui aussi dû répondre à ces rumeurs d’accusations très graves. Il a botté en touche avant de pouvoir en savoir plus…
« J’ai conscience de ce qui se passe et les choses qui ont été dites, mais je ne vais pas les commenter avant d’avoir eu le temps de prendre en compte et d’obtenir toutes les informations nécessaires pour comprendre la situation. Ne vous inquiétez pas pour moi. Ni pour l’équipe. Nos gars vont aller jouer au basket et c’est ce qu’on dit toujours. On a la chance de pouvoir jouer. Rien ne va nous envahir et éroder notre culture. C’est quelque chose à laquelle on a postulé dès le premier jour. Les victoires, les défaites. On joue au basket. On a la chance de jouer et ça ne va pas changer. »
On rappelle que Robert Sarver ne traîne pas une réputation des plus glorieuses sur le circuit NBA. Connu comme étant très réticent à mettre la main au porte monnaie, au point notamment de faire du chantage au déménagement pour obliger la ville de Phoenix à financer les 230 millions du nouveau centre d’entraînement du club, et payer la « luxury tax », mais aussi à intervenir sans prendre de gants avec ses propres joueurs (dont Grant Hill et Vince Carter), il a largement participé aux dix ans de disette, sans playoffs des Suns, une série brisée l’an passé seulement.
De même, il avait défrayé la chronique avec cette fameuse histoire de chèvres (et leurs excréments) placées dans le bureau de l’ancien GM, Ryan McDonough, ne créant donc pas forcément la meilleure ambiance de travail dans ses bureaux.