Passé de Boston à Oklahoma City, puis à Philadelphie, et enfin à Madrid au sein du grand Real, Vincent Poirier n’a pas vécu une saison de tout repos.
Le pivot tricolore est en tout cas bien content de se retrouver de nouveau sélectionné chez les Bleus actuellement en préparation pour les prochaines Olympiades.
« C’est digéré, je suis passé à autre chose »
Scotché sur les bancs des Celtics et des Sixers en NBA, il a bien fait de ne pas s’y éterniser. Son retour en Europe a été des plus convaincants à 8 points, 7 rebonds et 1 contre de moyenne en 13 matchs de Liga.
« Ma saison a été assez brève. À cause de la pandémie, j’ai passé quatre mois à Philadelphie et puis après, je me suis fait échanger et couper. Derrière, l’objectif pour moi était de faire les JO donc je voulais jouer et retrouver du temps de jeu rapidement. L’offre du Real est arrivée vite et c’était la bonne opportunité. Je suis très content d’y avoir signé, j’ai pu être performant sur les premiers matchs et montrer que j’étais toujours là. Ça m’a permis de faire l’équipe de France. Parfait ! »
Comme Guerschon Yabusele avant lui, Vincent Poirier a bien ciré le banc du côté de Boston. Mais le pivot tatoué a déjà tourné la page. Avec l’optique des Jeux Olympiques et une saison d’Euroleague à l’horizon, il aurait tort de se morfondre…
« C’est digéré, je suis passé à autre chose. Voilà, c’est comme ça. Quand j’ai signé en NBA, je savais que ça n’allait pas être facile, je me donnais deux ans pour y arriver. Pour diverses raisons, ça ne s’est pas fait sur le plus long terme. Aujourd’hui, je suis passé à autre chose, je suis très content d’être à Madrid. Je suis là-bas pour gagner des titres et continuer à progresser. Aucune rancune. [Y retourner ?] Ce n’est pas de refus, mais ça se fera sous certaines conditions aussi. Pour l’instant, c’est pas forcément l’objectif principal. »
« On était déjà deux, on va doubler ça à quatre ! »
Avec le Real, Vincent Poirier n’a pu jouer que le championnat espagnol, arrivé trop tard pour être qualifié en Euroleague. Si le rival barcelonais lui a ravi la couronne nationale, le Real va repartir en conquête la saison prochaine, avec Poirier et Fabien Causeur, mais aussi, selon toutes vraisemblance, avec Guerschon Yabusele et Thomas Heurtel.
« Quand je suis parti en NBA, j’avais déjà prouvé des choses en Euroleague. Revenir était plus facile car j’avais déjà un statut. Et puis, il y a eu la blessure de [Walter] Tavares et le départ de Deck pour OKC quand je suis arrivé, ce qui m’a permis d’avoir du temps de jeu directement et de prendre confiance. (…) Ça va être cool d’avoir plusieurs Français. On était déjà deux, on va doubler ça à quatre ! Ça montre que les joueurs français ont de la valeur sur le marché européen. On est beaucoup d’expatriés dans les plus grands clubs. Le Real est un des deux-trois meilleurs clubs d’Europe, donc qu’on y ait des joueurs français avec des responsabilités, c’est bien pour le basket français. »
Moins utilisé sur les playoffs, malgré un double-double d’entrée à 14 points et 11 rebonds face au Gran Canaria d’Andrew Albicy, Vincent Poirier a tout de même pu montrer qu’il avait toujours autant de peps pour finir près du cercle, mais aussi un bon petit tir à mi-distance, voire à 3-points. De quoi artiller en Bleu ?
« Je l’ai montré sur mes matchs à Madrid. J’ai pu m’écarter deux-trois fois du cercle. C’est une arme en plus. Est-ce qu’on va avoir besoin de ça en Equipe de France ? Je ne sais pas parce qu’on a déjà des gars capables de le faire pour moi. J’ai travaillé pour que, si l’occasion se présente, je puisse prendre le shoot avec confiance. En Equipe de France, chacun connaît son rôle, et le mien n’est pas de shooter à tout bout de champ. C’est une arme et je l’utiliserai si j’en ai l’occasion. »
Propos recueillis par visioconférence
Ses highlights avec le Real cette saison
https://www.youtube.com/watch?v=tTdkZEAj5e8