La ligne à 3-points a pris une telle importance en NBA que ses effets commencent à sérieusement inquiéter les instances dirigeantes de la ligue. Avec près de 40% des shoots pris derrière la ligne à 7m25, les rencontres de saison régulière deviennent ainsi stéréotypées mais les diffuseurs s’inquiètent surtout de ces matchs qui se terminent avec de longs « garbage time ». La marge de victoire (12.3 points) n’a jamais été aussi élevée que cette saison et les chaînes comme TNT et ABC notent un large décrochage chez les téléspectateurs.
Les chaînes de télévision ont donc demandé à la NBA de chercher des solutions pour juguler le phénomène, et c’est ainsi que Nick Elam, l’inventeur du « Elam Ending », a été consulté pour tenter de proposer des idées originales.
Premiers tests en Summer League et en G-League
Sauf que le savant fou de l’université de Ball State estimait ne pas être écouté au sein de cette commission spéciale, qui comprenait des dirigeants, des arbitres, mais aussi quelques anciens coachs et joueurs comme Derek Fisher et Peter Joke, et il a donc claqué la porte en sortant quelques informations.
« Daryl Morey voulait enlever les 3-points dans le corner, un dirigeant des Spurs voulait éloigner la ligne ou ne donner que deux lancers-francs sur les fautes à 3-points », explique-t-il. « Mais la NBA ne veut pas toucher à ces règles, elle veut plutôt redonner de l’importance aux pivots et les deux idées qui vont être appliquées lors des Summer League et lors de la prochaine saison de G-League, ce sont la suppression des trois secondes défensives et le fait que le contre enlève un point à l’équipe adverse. Aucune de mes idées n’a été retenue ni même envisagée… »
Comme pour le challenge et d’autres nouvelles règles, la NBA va donc expérimenter ces changements en Summer League et en G-League, avant de faire la transition au niveau supérieur si le test est concluant.
Un « gadget » ou un profond changement pour le jeu ?
Si Nick Elam est d’accord sur le fait que la suppression des trois secondes défensives va permettre aux pivots de mieux « zoner » dans la raquette pour y protéger le cercle, et ainsi leur redonner de l’importance, le fait qu’un contre (qui conserve la possession ?) enlève un point à l’équipe adverse est à ses yeux un « gadget ».
Mais pour Jake April, ancien dirigeant en NBL, la ligue de basket australienne, et porte-étendard de cette idée depuis longtemps, elle peut au contraire avoir à terme beaucoup plus d’influence…
« Se faire contrer, ce ne sera plus seulement la perte d’une possession, ce sera aussi la perte d’un point au score et ça change tout », assure-t-il. « Dans les fins de match serrées, si vous êtes à +1 et que vous vous faites contrer, vous passez à égalité avec la possession à l’adversaire. Ça va redonner de l’importance à la défense, et ça va forcer l’attaque à faire circuler la balle pour obtenir les tirs les plus démarqués possibles. C’est un changement total de paradigme. Et ça augmente la valeur des pivots. Un Rudy Gobert à 15 points et 3 contres vaudra un joueur à 18 points. Chaque équipe ne contre que 5 tirs par match en moyenne en NBA, donc cette règle ne change pas fondamentalement le jeu, mais elle modifie beaucoup de petites choses qui ne peuvent que l’améliorer. »