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« Reign Man and The Glove », le documentaire sur le duo spectaculaire des Supersonics

C’est autour d’une discussion de plus d’une heure que s’articule le documentaire intitulé, « Reign Man and The Glove », avec Shawn Kemp et Gary Payton qui se souviennent de leur riche et spectaculaire aventure commune chez les Supersonics de Seattle.

« C’est ce que je veux que les gens comprennent bien. Je veux qu’ils sachent le plaisir qu’on avait à jouer ensemble. Pas seulement ici, à Seattle, mais la fierté qu’on avait à aller dans toutes les salles de la NBA, ville par ville, à parler aux fans et leur faire savoir qu’on était là.
– C’est ce que je disais : vous savez qu’on arrive et qu’on va vous dunker sur la tête. On va vous faire votre fête !
– Voilà, le show arrive chez vous ! »

Ainsi va la discussion entre le « Reignman » Shawn Kemp et le « Glove » Gary Payton. Deux surnoms mythiques qui ont marqué l’histoire et fleurent bon la NBA des années 90…

Le duo gagnant des Sonics

Dans la série de documentaires intitulée « Basketball Stories » produits par NBA TV, dont certains ont déjà traité du concours de dunk de 1988 ou des Blazers des années 90, le dernier épisode – avant un autre très alléchant lui aussi, sur la riche Draft 1996 – revient sur le duo majeur de l’histoire des Seattle Supersonics.

Pendant une heure, Shawn Kemp et Gary Payton discutent de leur association et leur alchimie quasi immédiate au sein des Sonics de George Karl à partir de 1992.

« Je suis arrivé en NBA. J’ai pu enfin jouer en NBA, se souvient Shawn Kemp. Mais, ensuite j’ai pu aller dans chaque salle de la Ligue en sachant que je pouvais gagner. Et ça, ça n’est arrivé qu’une fois qu’on jouait ensemble, tu vois ce que je veux dire…
– Je vois ce que tu veux dire, reprend Gary Payton.
– Peu importait contre qui on jouait.
– Oui, tu savais que tu avais ce chien avec toi qui allait se battre peu importe où on allait jouer.
– Voilà. Et c’est ce que tout le monde veut dans la vie, c’est avoir une chance. Tant que tu as ta chance, ça va. Coach Karl nous disait qu’on ne pouvait pas être bon seulement deux jours par semaine. Il faut être bon tous les jours !
– Tous les jours !
– C’est pour ça qu’il nous remettait sur le banc quand on ratait un dunk ou une action. Il faut être bon à chaque fois que tu joues. À chaque fois que tu entres sur le terrain, il faut amener le meilleur de toi-même car c’est une représentation de qui tu es. Et c’est pour ça qu’on a fait peur à la NBA pendant un certain temps.
– Absolument.
– C’était un moment de grande fierté car partout où on allait, on savait qu’on avait une chance de gagner car les gars en face avaient peur de nous. »

Battre le duo John Stockton – Karl Malone

De 1992 à 1997, les Sonics présentent effectivement un bilan impressionnant de 296 victoires pour 114 défaites, soit 72,2% de victoires. Le duo Payton – Kemp est alors au sommet de son art, semant la terreur sur son passage.

L’année 1995-96 est l’apothéose de cette période dorée du basket à Seattle. Gary Payton devient le meilleur défenseur de la Ligue et Shawn Kemp prend le contrôle des opérations durant les playoffs pour mener les Sonics au titre de la conférence Ouest, en battant l’ennemi juré du Jazz.

« Le meilleur moment qu’on a vécu ensemble pour moi, c’est l’année où on a enfin dépassé John Stockton et Karl Malone et qu’on est allé en Finale », souffle Gary Payton. « Cette saison 1996 est l’année où j’ai vraiment, vraiment eu la sensation que toi et moi, on était comme deux doigts de la main. On était tout le temps ensemble, on sortait tout le temps ensemble. Quand on a réussi à battre Stockton et Malone, c’était le plus gros accomplissement que nous pouvions atteindre en tant que joueurs de basket. »

Finalistes malheureux, mais vaincus par les féroces Bulls du trident Jordan – Pippen – Rodman, qui tiendront longtemps le record de 72 victoires sur une saison, les Sonics ont marqué de leur empreinte la NBA des années 90. Mais au-delà aussi, avec par exemple un petit prodige qui porte carrément le nom du tandem supersonique.

Avec leur jeu spectaculaire et leur personnalité attachante, Shawn Kemp et Gary Payton méritaient bien qu’on se rappelle à leurs bons souvenirs, d’autant plus depuis le déménagement déchirant des Sonics vers l’Oklahoma.

Un peu de Reignman chez Zion Williamson

Pour Gary Payton, qui souhaiterait se lancer dans le coaching, on peut pour le coup retrouver dans la NBA actuelle un peu de Shawn Kemp dans un autre phénomène athlétique.

« Un gars qui me rappelle ton jeu, c’est Zion Williamson. Il est créatif dans ses finitions près du cercle et super explosif », explique The Glove. « Lui comme toi avez du rebond, si vous ratez un tir, vous pouvez sauter en un rien de temps pour récupérer et remettre le ballon dans le cercle. Et puis, il a aussi un très bon premier pas sur son départ en dribble. Quand il récupère le ballon, il part vite, comme tu le faisais. Tu avais toutes ces qualités. »

« Sa meilleure qualité à ce stade, c’est son énorme énergie », reprend le Reignman. « Son énergie, sa présence, il est dominateur. C’est une bête à l’intérieur, personne ne peut l’arrêter au poste bas. Il faut lui donner le plus de ballons possibles au poste. Mais dans le jeu actuel, il faut aussi avoir un tir extérieur. Surtout en playoffs. En playoffs, la peinture va être fermée et la question est de savoir s’il peut tirer à mi-distance ou à 3-points. »

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