Joakim Noah, Anderson Varejao, Kevin Love, Ike Diogu ou Mark Madsen: la liste des profils soi-disant similaires à celui de Tyler Hansbrough est disparate et éclectique. Des épithètes à l’image du flou entourant l’ailier-fort des Pacers depuis la draft 2009.
Grosse star NCAA avec les Tar Heels, meilleur joueur universitaire dans un des plus prestigieux et compétitifs programmes du pays, le « redneck » a suscité beaucoup de pessimisme et de doutes avant même de poser un pied dans la ligue. Sa taille, son jeu, son style : rien ne le dispose à éclater en NBA selon ses, nombreux, détracteurs.
Larry Bird le choisit en 13e position, plus haut qu’escompté. Presque deux ans plus tard, le gamin du Missouri donne raison au président des Pacers. Dimanche, dans la Mecque du basket, Hansbrough a sorti le meilleur match de sa carrière professionnelle, dans la lignée d’un dernier mois de très haute facture.
« Personne dans cette ligue ne joue plus dur que Tyler.«
Le coup du « play hard », chaque joueur ou coach NBA le sort avec plus ou moins d’à-propos, arme de langue de bois massive. Mais dans la bouche de Frank Vogel, le compliment salive la sincérité. Le coach d’Indiana aime son « kid » et c’est réciproque. Après une saison rookie pourrie par une blessure au tibia, Hansbrough a dû attendre le licenciement de Jim O’Brien pour sortir de sa léthargie et justifier la confiance de Bird en juin 2009.
Sa prestation de gala dimanche soir au Madison Square Garden (29 pts, 8 rbds) s’inscrit dans la continuité de quatre sorties successives à 20 pts et plus. Sur les dix dernières rencontres, l’ailier-fort affiche 16,1 pts et 7,6 rbds de moyenne, soit une multiplication par deux de ses statistiques. Et comme Indiana a gagné à Manhattan, mettant fin à six revers de rang, le Hansbrough show a pris plus de valeur.
« Beaucoup de gens pensent que je n’ai rien à faire en NBA et j’ai eu un coach qui dans le passé, ne m’a pas fait jouer sans vraiment que je sache pourquoi. Donc je venais travailler tous les jours avec la seule ambition de progresser et de prouver« , assure l’intéressé, pimpant depuis la prise de pouvoir de Vogel.
En l’absence de Danny Granger, c’est lui qui a porté les Pacers vers une victoire primordiale. Revoilà Indiana dans les sneakers de Charlotte à la 8e place de la conférence.
« Je ne sais pas s’il essaye de prouver quelque chose« , répond l’ancien assistant devenu coach intérimaire puis technicien en passe de ramener les Pacers en playoffs.
Auteur de 13 pts dans le troisième quart-temps, avec 5/6 aux shoots, Hansbrough a permis aux Pacers de compter jusqu’à 20 points d’avance en seconde période. La performance ne fera pas encore taire tout le monde. Mais au moins, Mark Madsen et Ike Diogu devraient disparaître de la liste.