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Les Blazers, Kobe Bryant, sa retraite, Sabonis… La grosse interview de Jermaine O’Neal

De retour dans la franchise qui l’avait drafté en 1996 pour la première fois depuis sa retraite, Jermaine O’Neal s’est penché pour Basket USA sur son début de carrière chaotique chez les Blazers. Le sextuple All-Star a également fait part de son immense émotion au sujet de Kobe Bryant.

All-Star et Meilleure Progression de la saison en 2001-02 (succédant à Tracy McGrady), Jermaine O’Neal n’a pas mis longtemps à prendre son envol après son départ de Portland à l’été 2000. Dans l’Indiana, il deviendra six fois All-Star et trois fois All-NBA, exploitant son plein potentiel. Un potentiel entrevu seulement par bribes sous la tunique des Blazers durant quatre saisons frustrantes.

De passage à Rip City pour la première fois depuis sa retraite sportive, à l’occasion de la soirée « années 90 », Jermaine O’Neal est revenu sur ses vertes années à Portland. Lycéen surdoué en Caroline du Sud, Jermaine O’Neal va apprendre la vie de rookie en NBA à la dure avec les Blazers.

Au contact des Arvydas Sabonis, Rasheed Wallace, Steve Smith, Damon Stoudamire ou encore Scottie Pippen et Detlef Schrempf, il va subir une formation en accéléré à l’entraînement. De quoi lui donner de bases solides pour une carrière qui durera finalement 18 saisons, à 13 points et 7 rebonds de moyenne. Pas mal pour celui qui plafonnait à 4 points en 4 saisons chez les Blazers…

« C’était vraiment mon université à moi »

Vous êtes arrivé à Portland à 18 ans, sélectionné en 17e choix de la Draft 1996, directement après le lycée. Comment décririez-vous cette période au tout début d’une carrière, qui s’est avérée longue et fructueuse (13 points et 7 rebonds de moyenne en 18 saisons au final) ?

C’était le développement complet d’un adolescent. Je dis toujours aux gens que pour moi, Portland et Indianapolis ont été parfaits pour mon développement. Je n’aurais pas pu être aussi bon à Indiana si je n’étais pas passé par Portland d’abord. Cette ville m’a permis de grandir en tant que jeune professionnel, à l’inverse des New York, Chicago, Los Angeles où il aurait fallu que je sois bon instantanément. Je suis arrivé dans cette ville qui m’a accueilli comme un de ses enfants, dans une franchise qui était pleinement préparée à accueillir un gamin de 18 ans qui ne connaissait rien au monde professionnel. J’ai joué avec tellement de grands coéquipiers. L’effectif changeait un petit peu chaque année mais je me suis servi de ça pour créer une palette de modèles à suivre. Je prenais des trucs de chacun des joueurs avec qui je jouais. C’était vraiment mon université à moi. Quand je suis parti d’ici, il était clair que j’étais pleinement préparé. C’est un peu comme cette pâte à gâteau que l’on verse dans le moule. Quand je suis arrivé à Indianapolis, j’étais prêt à gonfler.

Vous avez tout de même évolué sous le maillot des Blazers durant quatre saisons. Si les deux premières étaient encourageantes au regard de votre âge, les deux suivantes ont été plus décevantes, avec un temps de jeu en baisse même. Quels souvenirs conservez-vous de ces saisons difficiles tout de même, avec de la frustration ? Et considérez-vous que l’échange avec les Pacers est un « what if » de votre carrière : et si vous étiez resté à Portland ?

Non, je ne pense pas à ça. Je regarde les opportunités et j’ai beaucoup appris ici. J’ai appris récemment qu’il y avait un terme inventé après moi [pour faire grandir un joueur en interne] : on va faire une « Jermaine O’Neal » avec ce gamin. Mais au final, mon succès est un reflet de ma période à Portland. C’est vraiment le cas, et je ne vois pas ma carrière autrement. Est-ce que j’étais prêt à jouer durant ma quatrième saison ? Oui, je l’étais. Est-ce que j’étais prêt à apporter durant ma troisième année ? Oui, je pouvais apporter. Est-ce que j’étais prêt à apporter mes deux premières années ? Je ne suis pas sûr que je l’étais, et je l’avais compris. Mais dans cette Ligue, tu n’as pas longtemps l’opportunité de jouer. Ton temps est compté, et cette opportunité d’aller à Indiana faisait complètement sens pour moi. Certains se demandent pourquoi ils m’ont échangé mais moi, je les remercie. Ce sont les gens de Portland qui ont fait ce que je suis devenu aujourd’hui, en tant que père, businessman, frère, ami. Tout est parti d’ici.

Quand vous étiez avec les Blazers, vous avez connu des équipes construites pour le titre, avec deux finales de conférence consécutives, dont la fameuse finale de conférence Ouest en 2000 contre les Lakers. Portland était une place forte de la NBA, avec un effectif blindé de talents et de joueurs vétérans (Sabonis, Wallace, Grant, Smith, Pippen, Schrempf, Augmon…), une équipe de playoffs année après année en somme. Que retenez-vous de cette période, parmi les plus fastes de l’histoire de la franchise au final ?

Il s’agissait de gagner, il y avait beaucoup de joueurs très talentueux et je l’ai compris rapidement. Ils prônaient une culture de la gagne, un environnement de première classe où on savait ce que c’était que d’être professionnel. On le voit très souvent dans le monde du sport, où certaines équipes ne sont pas prêtes et les joueurs en subissent l’impact. Ça n’a jamais été le cas ici. Ils étaient très bien préparés, et quand j’avais des hauts et des bas, j’avais toujours quelqu’un à qui parler. Mes coéquipiers se sont toujours assurés que je n’étais pas tout seul. Il y avait un fort leadership et des joueurs vétérans. Et du point de vue de la ville, c’était fou car j’avais souvent l’impression que j’étais la star de l’équipe. À chaque fois que je sortais, je recevais un tel amour, c’était incroyable. Ma femme est d’ici, donc je reviens à Portland assez souvent. Mon fils de 13 ans, Jermaine (« je ne voulais pas l’appeler comme ça, c’est ma femme qui voulait, plaisante-t-il »), est ici avec moi aujourd’hui pour mon premier match de retour ici à Portland. C’est super de pouvoir revenir ici et de revoir des visages connus et d’autres nouveaux. J’aimerais revenir plus souvent.

« Qu’est-ce que tu veux que je vois d’autre avant d’être prêt ? »

Vous parliez du soutien moral à vos côtés. Un personnage de l’ombre, votre ancien coach au lycée d’Eau Claire à Columbia en Caroline du Sud, George Glymph, a été essentiel dans votre adaptation au professionnalisme et à la vie en NBA en général. Les Blazers l’ont intégré à leur staff pour faciliter votre transition, n’est-ce pas ?

Il a été très important pour moi. Je lui ai parlé récemment d’ailleurs, il vient d’avoir une opération au genou et il va bien (à 78 ans maintenant, ndlr). Les gens ne s’en rendent pas compte mais les Blazers ont été la première franchise à créer un poste pour le développement des joueurs. Ils ont créé ce poste pour lui, et il était fantastique dans ce rôle. Je me souviens d’aller dans son appartement bien des soirs pour discuter et trouver mon but dans la vie. C’est ce que j’enseigne aujourd’hui aux gamins qui sont dans mes équipes : mission, objectif, processus. Et c’est George qui me l’a inculqué. Il faut trouver sa mission, le but qui est derrière et le processus qui va avec.

Pour revenir sur votre expérience chez les Blazers, et comme vous l’avez suggéré, vous avez côtoyé un paquet de joueurs de très haut niveau à Portland, des All-Stars (Pippen, Wallace) et des joueurs reconnus (Stoudamire, Smith, Schrempf). À commencer peut-être par Arvydas Sabonis. Pouvez-vous nous dire ce que c’était de s’entraîner face à un tel monstre sacré du jeu, surtout pour vous qui étiez non seulement jeune rookie directement sorti du lycée mais encore plus intérieur débutant et plutôt frêle ? Ça a dû vous faire un choc, non ?

C’était incroyable. Je vois beaucoup de lui dans son fils maintenant d’ailleurs. Sa qualité de passe n’est pas encore aussi prononcée que chez son père. J’aurais aimé voir Sabonis arriver en NBA quatre ans plus tôt. Mais il était encore très bon, c’était un super coéquipier, il était marrant. Il faisait 2m21 mais il pouvait tout faire, il savait tout faire. Si tu as 17, 18 ou 19 ans et que tu vois ça tous les jours, je peux te garantir que ça te prépare pour la suite. Quand je suis parti d’ici, je me suis dit qu’il n’y avait rien qui allait pouvoir me prendre par surprise, rien que je n’avais pas vu ici à l’entraînement. Dans mon esprit, j’étais fixé. Je veux dire, j’avais joué contre Clifford Robinson, Rasheed Wallace, Arvydas Sabonis, Chris Dudley, Brian Grant, Detlef Schrempf, Scottie Pippen, Steve Smith… Qu’est-ce que tu veux que je vois d’autre avant d’être prêt ? J’étais prêt !

Depuis votre retraite des parquets NBA à la fin de la saison 2014 avec les Warriors, vous avez récemment fait partie de l’aventure Big 3, mais avait été « désactivé » en juillet dernier. Quels sont vos projets actuellement ? Quel est le quotidien de Jermaine O’Neal après la NBA ?

Je vis toujours à Dallas. Je m’occupe de mes deux enfants. Ma fille, Asjia, est à l’Université de Texas, elle joue au volleyball. Et c’est fou car après toutes ces années à jouer en NBA, avec des centaines de milliers de gens qui regardent de près ou de loin à la télévision, on pourrait penser que je n’ai plus le trac dans ces situations. Mais je sue comme un âne à des matchs de volley ! Je sue comme un âne ! À vrai dire, elle vient de subir une opération à cœur ouvert, il y a deux semaines. Elle va bien maintenant. C’est sa deuxième opération en sept ans. Elle est une telle source d’inspiration pour moi…

Propos recueillis à Portland

Un match à 20 points du rookie dans le derby du Nord-Ouest :

Jermaine O’Neal et Kobe Bryant, deux lycéens devenus All-Stars

Jermaine, vous connaissiez bien Kobe, avec qui vous avez été drafté en 1996, quelle a été votre réaction après l’annonce de son décès ?

« Je parlais à Kobe il y a tout juste deux jours. Je devais être à ce tournoi (organisé par Kobe Bryant avec des équipes de jeunes filles), j’ai des équipes de mon club qui y sont, et c’est Jason Terry qui est parti avec les filles, et moi je suis venu à Portland. Quand j’ai entendu la nouvelle, mon corps s’est paralysé. On n’est jamais prêt émotionnellement à une mort comme ça. En tant que parent, je ne peux même pas imaginer perdre un enfant comme ça, c’est incroyablement triste. Et personnel pour moi. Je me pince mais ça ne semble pas encore réel. C’est difficile à digérer et il est donc difficile d’en parler. Un individu de sa qualité en tant que personne, il a fait des choses incroyables pour tellement de gens. C’est incroyable de penser qu’il pourrait mourir comme ça. De ne pas avoir eu l’opportunité de lui dire que je l’aime. Et pour empirer la situation, de penser qu’il est mort avec sa fille. C’est très difficile à avaler. Mes prières vont vers Vanessa et sa famille. »

Pouvez-vous revenir sur votre relation privilégiée avec Kobe, une relation qui ne date pas d’hier ? 

« On se connaît depuis que j’ai 12 ans. On s’est rencontré à travers les tournois d’AAU. C’était lui, moi et Tim Thomas, on était considérés comme les meilleurs joueurs de notre classe d’âge. On a commencé alors à créer cette relation incroyable. Je me souviens par exemple, après la Draft, à chaque fois que je venais à Los Angeles, probablement sur nos trois premières années en NBA, il me préparait le dîner. Et évidemment aussi pendant le lycée, on s’était retrouvé au McDonald’s, aux camps Adidas… C’est tellement injuste ! Ma relation avec lui était différente, elle dépassait le basket. Quand je pense à lui, je ne pense même pas au basket parce que je le connais depuis si longtemps. C’est difficile à avaler. Il avait une telle passion pour le coaching et tout ce qu’ils faisaient pour les filles avec son académie, et tout ce qu’ils faisaient avec ses filles… Ça ne semble pas possible qu’ils partent comme ça. Je faisais une interview avec Alaska Airlines quand j’ai appris la nouvelle et j’ai dû aller marcher un peu pour reprendre mes esprits. Mais c’est quelque chose qu’on a du mal à comprendre. Il va nous manquer. »

 

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