24 points (9/18), 11 passes et 6 rebonds. Pour le commun des mortels, cette ligne de statistiques est très belle. Pour James Harden, elle est très en-deça de ses standards habituels, en particulier au niveau du « scoring ». La preuve, ces 24 points inscrits face aux Warriors sont sa troisième plus petite marque de la saison.
De quoi logiquement réjouir Steve Kerr et son staff, qui avaient durement préparé la venue du barbu dans leur antre. « En gros, James a forcé la ligue entière à reconsidérer la façon de défendre, » juge-t-il. « La défense sur lui en particulier, mais également comment défendre le « pick-and-roll » avec le nombre de shooteurs à 3-points qu’ils ont. Donc j’ai vu beaucoup de choses innovantes. »
Et le coach des Warriors de citer les différentes expérimentations récemment mises en place par certains adversaires des Rockets. « Toronto a fait quelque chose d’intéressant avec lui il y a quelques semaines. Luke Walton a mis en place une boîte sur lui l’autre soir à Sacramento. James est ainsi, il est si bon que vous devez essayer de le déséquilibrer du mieux possible. »
Des prises à deux en deux temps
Dans le cas des Warriors, il s’agissait d’avoir recours aux prises à deux, comme d’autres équipes l’ont fait avant eux. Pas des prises à deux directes, mais plutôt une défense individuelle dans un premier temps, avec Glenn Robison III surtout, puis la venue plus tardive d’un second défenseur au moment où James Harden commençait à s’activer. L’idée étant de le forcer à lâcher le cuir ou à forcer son tir tout simplement.
« C’était un putain de plan de jeu phénoménal !, » assure Draymond Green, auteur de son meilleur match de sa saison, en référence au schéma imaginé par l’assistant Jarron Collins. « Ça ne pouvait pas être mieux que ça. Vous n’avez pas le choix. Quand un gars tourne à 40 points de moyenne, vous devez changer quelque chose sinon, ce sera le même résultat. Je ne crois pas que quiconque puisse le défendre en un-contre-un. Il gagne sa vie avec le « step-back » maintenant. C’était l’un des tirs les plus compliqués, maintenant c’est sa signature.
Un seul lancer-franc obtenu
Mission accomplie donc selon Draymond Green, et pour James Harden aussi : « C’était leur plan de jeu, on dirait que ça a marché. On a eu beaucoup d’opportunités, de bonnes opportunités qu’on n’a pas converties. C’est plutôt simple. » En enlevant son 6/10 derrière l’arc, son équipe a cumulé un piètre 10/41 derrière l’arc, dont 0/8 pour le seul Russell Westbrook.
Outre donnée statistique notable : le seul lancer-franc tenté par James Harden, pourtant plus gros tireur de la ligue avec plus de 12 par match. « Le meilleur est qu’on n’a pas fait de fautes sur lui, » félicite encore Steve Kerr. « Après le premier quart-temps, nous n’avons pas non plus commis de faute sur Westbrook. Ça a permis de ne pas stopper le jeu et de profiter des espaces (en transition) parce que leur défense est vraiment bonne sur demi-terrain. »
De son côté, Russell Westbrook préfère comme d’habitude relativiser les bons points de la défense du soir des Warriors : « Ça n’a rien d’inhabituel. Ça arrive. Ce soir, on a raté des tirs donc ça a marché. On passe au prochain match. Bonne chance pour essayer de faire ça. »