Les playoffs, et encore plus les Finals, sont une autre planète dans une saison. Seuls les plus forts parviennent à briller au printemps et même les plus grands ressentent la différence.
Parmi les références en playoffs, Michael Jordan est un nom évident, qui revient sans cesse. Sauf que, comme tous les joueurs, l’ancien arrière des Bulls était sensible au stress. Il avait les mains davantage moites quand les rencontres de playoffs commençaient. Mais ce n’était pas suffisant pour le dominer et, au contraire, il se sublimait.
« Certains joueurs dans la ligue, en ce moment, réalisent des playoffs différents de leur saison régulière », constate, comme tout le monde, Michael Jordan. « Pourquoi ? Car la pression n’y est pas la même. Ces joueurs, quand ça devient compliqué, ne croient plus en eux. Ils ne sont plus certains de pouvoir marquer un shoot important, donc ils ne les mettent pas. C’est une prophétie autoréalisatrice. »
L’entraînement pour réduire la marge d’erreur
Pour le quintuple MVP et sextuple champion, ces moments se préparent quelques mois en amont.
« Si vous avez un doute sur un shoot ou que vous ressentez la pression sur ce tir, c’est parce que vous n’avez pas assez travaillé à l’entraînement. La seule façon de relâcher cette pression, c’est de construire des fondamentaux, les bosser encore et encore. Ainsi, quand le match arrive, on peut tout affronter. »
Ce fut la méthode de Michael Jordan en tout cas.
« Les gens ne me croyaient pas quand je disais m’entraîner plus durement que lors des matchs. Mais c’était la vérité. C’est là que je mettais en place ma zone de confort. Quand le match commençait, tout ce que j’avais à faire, c’était de réagir à ce dont mon corps était habitué. »
Il aurait pu s’écrouler dès son premier match des Finals
La théorie est intéressante, mais quid de la pratique ? Le 2 juin 1991, les Bulls reçoivent les Lakers pour le premier match des Finals. Il reste neuf secondes à jouer et Michael Jordan a une balle de match. Après un dribble, il s’offre un shoot à mi-distance assez simple pour lui. Il en a mis des milliers comme ça. Mais la balle ressort.
« Aujourd’hui, quand on y repense, c’était un sacré raté », se souvient le décuple meilleur marqueur. « C’était mon premier match en Finals, j’aurais pu m’écrouler. Mais je n’ai eu aucun souci pour rebondir car je savais que c’était un bon shoot. Je ne me suis pas précipité, je n’ai pas été petit bras. J’ai seulement manqué la cible. »
La suite est connue : les Bulls remportent les quatre matchs suivants et sont sacrés. Michael Jordan, futur MVP des Finals, rebondit de la plus belles des manières avec un Game 2 à 15/18 au shoot.
« Sur un parquet, je pensais toujours être le meilleur. Et plus je mettais dedans, plus ce sentiment était renforcé. Donc quand on manque des tirs – car peu importe votre niveau, vous allez en manquer – on ne vacille pas car on s’est construit un matelas de confiance. Beaucoup de joueurs de nos jours vont dans l’autre sens. Ils manquent un tir et donnent l’impression de ne plus jamais pouvoir en inscrire un. Cette négativité ruine ces joueurs. »
https://www.youtube.com/watch?v=fq4vfw_9U5g