De prime abord, on pourrait croire que Kevin Durant, auteur de 46 points dans la troisième manche, a encore fait ce qu’il voulait face à la défense des Rockets. D’autant qu’il a été plutôt propre avec 14/31 aux tirs, dont 6/10 à 3-points. Sauf qu’à regarder de plus près, le meilleur marqueur des playoffs a surtout marqué lorsque P.J. Tucker était sur le banc, limité par les fautes.
Comme en deuxième mi-temps. P.J. Tucker prend sa 4e faute dès le début du 3e quart-temps, et il va rester sur le banc jusqu’au début du 4e quart-temps. Pendant ces douze minutes sur le banc, Kevin Durant va scorer 22 points à 6/9 aux tirs, dont un gros passage au début du 4e quart-temps avec 10 points de suite.
Spectateur du festival de son pote à qui il rend 15 cm, P.J. Tucker bout…
« J’étais énervé car je sais quand KD fait de grosses séries, et c’était au début du 4e quart-temps » raconte l’ailier de Houston. « Le coach me laissait sur le banc, et j’étais vraiment énervé. »
Finalement, à force d’insister, le staff le laisse revenir en jeu avec ses quatre fautes, et Tucker va éteindre Durant puisque la star des Warriors ne va inscrire que 7 points à 2 sur 7 aux tirs jusqu’à la fin du match, prolongation comprise.
Meilleur rebondeur du match avec son 1m98
« Ce qu’il a fait alors que Kevin était en feu, c’est incroyable » témoigne Austin Rivers. « On n’a pas de réponse pour Kevin, mais P.J. est celui qui peut le contenir ou tout du moins le freiner. P.J. nous a gagné ce match de bien des manières. »
Car P.J. Tucker ne s’est pas contenté de freiner Kevin Durant dans les quinze dernières minutes. Il va inscrire tous ses points après son retour en jeu, et il va grandement participer à la domination au rebond des Rockets avec 12 prises. Du haut de son 1m98, il termine carrément meilleur rebondeur du match.
« C’est tout Tuck ! » rappelle Mike D’Antoni. « C’est un winner, et il n’allait pas nous laisser perdre ». « Tuck ne fait rien de sexy » enchaîne Chris Paul. « Tout ce qu’il fait ne se voit pas forcément dans les stats. On le dit tout le temps mais c’est toujours bien quand les autres ont l’occasion de s’en apercevoir et de l’apprécier. C’est clairement l’un des joueurs les plus précieux de l’équipe par sa manière de jouer. Il se donne à fond, et il vous force à en faire de même. »
Aligné à la place de Clint Capela au poste 5 en fin de match, P.J. Tucker a tenu la baraque au rebond, tout en gênant au maximum Kevin Durant. Mais attention, il n’y a pas vraiment de secret… « Kevin va scorer. On peut le prendre à deux, faire tout ce qu’on veut et être le meilleur défenseur, il va scorer » conclut l’ailier de Houston. « Le truc, c’est qu’il faut faire en sorte que ce soit compliqué pour lui et l’obliger à bosser pour y arriver. »
Et sans faire de fautes, ça devient un exploit.