L’efficacité retrouvée de Rudy Gay

« Au fond, j’ai l’impression de reprendre ma carrière en main, que je joue comme avant, que je fais ce que j’avais l’habitude de faire avant. »

Car il y a bien un avant et un après quand on se rompt le tendon d’Achille comme Rudy Gay, il n’y a qu’à voir « l’après » de ceux qui sont passés par là, que ce soit les Brandon Jennings ou Maurice Taylor, fauchés en plein vol ; les Wes Matthews ou Elton Brand qui ont fait ce qu’ils pouvaient pour essayer d’égaler « l’avant » ; les Kobe Bryant, Anderson Varejao, Chauncey Billups ou Mehmet Okur, dont la blessure a anticipé la retraite.

Rudy Gay se sent lui dans la catégorie des Dominique Wilkins et Jonas Jerebko, ceux qui ont simplement été freinés par cette longue et éprouvante rééducation, qu’il peut aujourd’hui mettre derrière lui.

« Je pense que les gens ne se rendent pas compte des étapes à passer : être assis, avoir des béquilles, une botte de protection, la semelle, puis la possibilité de marcher sur un tapis, de courir, de faire des exercices spécifiques… et ça pendant six mois, rien d’autre. »

Il attendait patiemment de quitter Sacramento et de signer un gros chèque quand son tendon d’Achille s’est rompu. Il a alors décliné une option à 14 millions sans aucune garantie de trouver mieux ailleurs : qui allait miser sur ce cheval blessé ? Réponse : San Antonio.

« Je ne savais pas quel serait son niveau, je ne suis pas devin, je ne suis pas docteur, liste Gregg Popovich quand l’Express News lui demande ce qu’il pensait à ce moment-là. J’ai vu que le talent était là et je me suis dis que si on s’occupait bien de lui, peut-être qu’il pourrait nous montrer ce qu’il nous montre aujourd’hui. »

Plus adroit que jamais

Pari gagnant, puisqu’après une saison de rodage, récompensée par un chèque de dix millions, l’ailier est plus rentable qu’il ne l’a jamais été avec ses 14.3 points à 53% aux tirs dont 46% de loin, et 6.8 rebonds de moyenne, le tout en 27 minutes en moyenne.

« Il joue à un très bon niveau alors qu’il n’est pas là depuis très longtemps, constate Patty Mills. Il fait un peu de tout, ce qui est énorme pour nous. »

Comme son équipe, il a connu un coup de mou il y a quelques semaines, mais comme elle, il va mieux aujourd’hui : le Spurs ont gagné cinq de leurs six derniers matchs et sont repassés au-dessus des 50% de victoires. « Je progresse match après match, mais c’est une longue saison. Tu crois que tu es bon, que tu es prêt, mais tu apprends en permanence. Je suis meilleur de match en match. »

Pense-t-il pouvoir réaliser la meilleure saison de sa carrière ? « C’est un truc auquel je pourrais répondre à la fin de la saison quand on sera champions » sourit-il. Ce qui en dit long sur son état d’esprit.

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.