Dwyane Wade : « Quand je suis arrivé en NBA, le jeu était plus cérébral »

Drafté en 2003, Dwyane Wade aura traversé 16 années dans la NBA quand il prendra sa retraite à la fin de la saison. En vétéran, il peut désormais jeter un oeil sur l’évolution de la ligue… avec un regard assez critique.

« On est à une époque où, si on du talent, on peut réussir dans la ligue », affirme-t-il. « Je ne le condamne pas, c’est comme ça. Quand je suis arrivé, c’était différent. Le jeu était plus cérébral. Les règles étaient différentes avec le hand-checking (ndlr : « antennes » en défense) notamment. C’était davantage une ligue d’adultes, à proprement dit. Aujourd’hui, si on a du talent, des qualités en un-contre-un, on peut réussir. Si on possède un talent, qu’on fait une seule chose de manière unique, on peut être un grand joueur. »

Vraiment ? Sans donner de noms, mais on voit très bien à qui il fait référence, Wade prend ainsi exemple sur les intérieurs frustes en attaque mais dont les qualités athlétiques suffisent à briller et récupérer de très gros contrats.

« Si ce talent est de poser des écrans et de sauter le plus haut possible pour attraper une passe, alors vous pouvez prendre 200 millions de dollars. C’est une époque différente. Et il n’y a rien de mal là-dedans. Le jeu change pour chaque génération. Donc j’espère que mon fils profitera de cette NBA, car c’est une époque agréable. »

Sur le plan offensif, les rôles se sont peut-être simplifiés (et encore…) mais c’est bien le contraire sur le plan défensif, car il faut désormais de la polyvalence pour évoluer en NBA. Toute une génération d’intérieurs talentueux offensivement mais trop lents défensivement (Jahlil Okafor, Greg Monroe, Al Jefferson…) ne semble ainsi plus avoir sa place dans la ligue.

Quel sera le jeu de demain ?

Mais Dwyane Wade se concentre sur l’aspect offensif.

« J’ai changé mon fusil d’épaule durant ma carrière. Certains changements étaient plus durs que d’autres. Ma première année, j’étais un meneur et on donnait le ballon au pivot. Il fallait servir le grand et s’écarter. Ensuite, l’ère des pick-and-roll est arrivée et pour des joueurs comme moi, on a commencé à jouer 50 ou 60 pick-and-rolls par match. Puis, ce sont des grands qui ont commencé à mener le jeu. Pour, bien sûr, arriver à cette époque de 3-pts et de jeu rapide et écarté. Tout ça en 15 ans. Maintenant, on se demande ce qui va suivre. Comment va évoluer ce magnifique sport ? »

Difficile à dire puisque le triple champion rappelle que les évolutions ne se voient pas nécessairement immédiatement. Elles mettent quelques années avant de se diffuser parmi toutes les équipes.

« Je pense qu’on va rester dans cette époque des tirs à 3-pts, d’un jeu rapide, très large pendant un moment. Mais tôt ou tard, quelqu’un va changer les choses. Une équipe, un coach ou un joueur. Je me souviens de Phoenix avec Mike D’Antoni, Quentin Richardson, Joe Johnson, Steve Nash. Des années après, la ligue copie ce qu’ils ont voulu installer avant tout le monde. Donc on ne sait jamais dans quelle direction se dirige la ligue. »