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Hommage à l’attaque en triangle et son pionnier, Tex Winter

Le nom de Tex Winter, décédé à l’âge de 96 ans, restera à jamais associé à l’attaque en triangle. Le système popularisé par Phil Jackson dans les années 1990 porte sa marque, même s’il est important de rappeler que Tex Winter ne l’a pas inventé.

En effet, les principes de base ont été posés par Sam Barry, à l’université de Californie du Sud, au milieu des années 1940. Parmi ses joueurs, il y avait un certain Tex Winter, qui va alors mettre en place ce système quand il sera sur le banc de Kansas State, puis le théoriser dans le basket NBA avant que Phil Jackson ne l’importe pleinement avec les Bulls en 1989.

Ainsi, suite à son décès, l’université a ressorti de ses archives une vidéo où son entraîneur explique rapidement les bases de cette attaque, si révolutionnaire et efficace. Outre cette présentation, en 1962, Tex Winter écrira même un livre sur le sujet : The Triple-Post Offense.

Multiplier les triangles

L’attaque en triangle donc. Elle porte parfaitement son nom puisqu’elle s’appuie sur un triangle dont les angles sont formés par trois joueurs – Tex Winter le montre très bien avec sa craie et son tableau.

Dans la position de départ, et on le constate sur le schéma ci-dessous, ce n’est pas le jeu en triangle, mais en triangle(s). Ils sont au nombre de trois, permettant ainsi diverses solutions au porteur de balle, qui est le plus souvent en position 1. Sur notre visuel, le 5 est au poste, mais il peut très bien se trouver à l’aile.

Le jeu en triangle pour les Nuls

Les principes

Le jeu en triangle, comme on pourrait le nommer, repose sur quatre piliers. D’abord, le positionnement des joueurs : il est « absent » et c’est la première clé. En avance sur son temps, ce système abolit les postes à l’ancienne avec un meneur, un ailier ou un pivot. Chaque joueur peut se retrouver à n’importe quel poste. Ainsi, un intérieur peut se retrouver au niveau de la ligne à 3-points, et un arrière, Michael Jordan ou Kobe Bryant, peut jouer au poste bas – ce qu’ils feront à merveille.

Ensuite, une fois les joueurs placés, la deuxième étape s’incarne dans le mouvement. Lorsqu’il est parfaitement exécuté, le jeu en triangle est un régal visuel. Pourquoi ? Car il y a peu de dribble, des passes rapides, des joueurs qui bougent, coupent, courent. En clair, du rythme partout et un trésor de construction. Même s’il y a un côté fort (côté ballon), une constante dans le basket, les deux joueurs hors du triangle doivent être attentifs puisqu’ils peuvent, à tout moment, intégrer le triangle.

De cet équilibre entre les postes et les mouvements émergent des espaces. Plus précisément, de l’espace entre les joueurs. Dans le jeu en triangle, les joueurs doivent être distants l’un de l’autre d’environ quatre à cinq mètres. C’est une autre clé de la réussite : plus on écarte le jeu, plus il y a d’espace pour les attaquants et moins les défenseurs peuvent aider. Forcément, quand des individualités comme Michael Jordan, Kobe Bryant, Scottie Pippen et Shaquille O’Neal profitent d’autant d’espace, ils brillent comme jamais. C’est un paradoxe sublime : malgré une apparence rigide, une absence de dribbles et la volonté de voir la balle circuler, c’est un système parfait pour le jeu en un-contre-un dans l’espace libre.

Enfin, ce qui rend ce système si particulier, c’est sa mise en place par les joueurs. Comme tous les autres, non ? Pas vraiment, des mouvements et des passes demandent une intelligence de jeu très affinée. Le jeu en triangle exige des joueurs intelligents, capables de lire le mouvement de leurs coéquipiers, mais aussi de les anticiper, ainsi que de la patience et de la maîtrise. Tout est question d’équilibre : appliquer le système à la lettre mais rester lucide pour s’adapter à la défense.

La mise en place

Le porteur de balle est le maître du système même si ce n’est pas toujours le meneur de jeu traditionnel. Deux informations préalables : l’action ne débute qu’après deux passes et le joueur marqué « 2 » est un danger permanent, souvent un shooteur, qui se déplace dans le dos de la défense lors que le ballon est dans le corner ou poste bas.

Mise en place du jeu en triangle

Sur le visuel A, le joueur 1 passe à 3 et vient se placer dans le corner. 2 prend sa place. Sur le visuel B, on voit bien le triangle recréé avec plusieurs possibilités de passes pour 3.

On vous propose alors deux variantes à partir de ce schéma, en fonction de la passe de 3.

La passe dans le corner

Jeu en triangle

Sur le visuel C, 3 passe à 1, 5 lui fait un écran, et on obtient alors un simple passe-et-va. L’écran dans le dos du défenseur est fatal. Si le défenseur 1 vient aider sur 3, c’est 1 qui se retrouve tout seul. Si le défenseur de 5 lâche son joueur, et défend sur 3, c’est 5 qui peut se retrouver libre à 3-points. Si enfin la passe est impossible, 3 part à l’opposé, et 1 peut jouer le un-contre-un après un écran de 5. D’un simple transfert de passes, on peut recréer le triangle à l’opposé.

La passe à l’intérieurFin jeu en triangle

Sur le visuel E, 3 fait la passe à 5 qui se retrouve avec plusieurs possibilités : jouer le un-contre-un dos au panier, soit par le centre de la raquette, soit par la ligne de fond. Il se retrouve comme une tour de contrôle et peut alors distribuer le jeu. Après sa passe (visuel F), 3 porte un écran sur 1 qui coupe vers l’intérieur, tandis que 3 peut jouer ligne de fond. Cette situation se présente très souvent dans le jeu en triangle, et des joueurs comme Pau Gasol, Kobe Bryant, Michael Jordan ou même Dennis Rodman étaient de remarquables points d’ancrage. À l’opposé, 4 se rapproche de la raquette pour offrir une autre solution.

Les limites

L’attaque en triangle est un risque à prendre. Bien exécutée, elle est quasiment parfaite et elle a fait ses preuves avec le tandem Phil Jackson – Tex Winter : 11 titres pour le « Master Zen » en vingt ans ! Des solistes comme Michael Jordan ou Kobe Bryant l’ont adopté sans rechigner. Ils en sont devenus fans. Seulement, elle est tellement rigoureuse qu’elle ne supporte pas la demi-mesure. Une attaque en triangle bancale, c’est ni plus ni moins qu’un grand foutoir !

Malgré ses immenses qualités, comme tout système, cette attaque comporte des limites et des faiblesses. Premièrement, la défense de zone. Doc Rivers, avec l’aide de Tom Thibodeau, avait parfaitement court-circuité les Lakers en Finals 2008. Sa « zone match-up » avait cassé les couloirs de passe et isolé Kobe Bryant de ses coéquipiers.

Quelques années plus tard, en 2011, la zone plus européenne de Rick Carlisle avec les Mavericks a fait exploser Los Angeles. Quand les défenses sont flottantes et que les aides sont bien effectuées, elles ne souffrent pas des mouvements du ballon ni des joueurs. Mais pour contrer une telle maîtrise offensive, il faut là aussi des joueurs matures et intelligents – ce fut le cas avec Boston et Dallas, deux formations sacrées.

Ensuite, même si les variantes sont quasiment infinies, les bases du système, les fameux triangles, demeurent prévisibles. Une bonne préparation et une excellente lecture permettent de la faire déjouer. C’est alors que la présence de joueurs de grand talent comme Shaquille O’Neal, Michael Jordan ou Kobe Bryant est utile pour se sortir de la routine ou d’une défense trop collante. Sans de tels individualités, difficile de faire exister ce système sur le long terme.

Le triangle est mort, vive le triangle !

Phil Jackson éloigné de la NBA, Tex Winter décédé, les disciples absents (Derek Fisher) ou loin de ce système (Steve Kerr), le triangle a-t-il encore un avenir en NBA ? En tant qu’idéologie d’une formation, système unique comme les Bulls de Jordan ou les Lakers de Bryant l’avaient utilisé, c’est peu probable.

Pourquoi ? La dernière expérience à New York fut un échec, même si le niveau de l’effectif était loin d’être comparable aux équipes championnes des années 1990 et 2000, et l’enseignement n’était pas délivré par Phil Jackson et Tex Winter. Personne ne semble avoir la fibre pour l’appliquer de A à Z durant toute une saison.

Mais le triangle n’est pas mort pour autant. Il existe par petites touches dans beaucoup d’équipes actuelles. Dans un basket de plus en plus large, avec des postes qui évoluent, voire disparaissent, les principes du triangle sont plus que jamais d’actualité et devraient le rester encore un bon moment.

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