Que ce soit un gros contrat à justifier ou à aller chercher, une blessure à effacer, un choix de carrière à assumer, beaucoup de joueurs ont chaque année des choses à prouver en NBA. C’est encore plus vrai aujourd’hui, au terme d’un été qui a connu quelques gros rebondissements, de l’arrivée de LeBron James à Los Angeles à celle de Carmelo Anthony à Houston, en passant par l’échange entre Kawhi Leonard et DeMar DeRozan. De quoi constituer une liste non exhaustive de quinze vedettes ayant une pression plus ou moins forte sur leurs larges épaules cette année.
Kawhi Leonard |
Le défi est simple pour Kawhi Leonard, la mise en oeuvre un peu moins : prouver qu’il fait encore partie des trois meilleurs joueurs de NBA. Après sa blessure à la cuisse, sa saison quasi blanche et son divorce compliqué avec les Spurs, c’est à Toronto que l’ailier All-Star va devoir rebondir. Un club qui le pense non seulement capable de retrouver son meilleur niveau, mais qui espère aussi qu’il prolongera l’été prochain, lorsqu’il sera free agent.
Kawhi Leonard a donc une saison pour revenir en haut de l’affiche, y emmener les Raptors avec lui si possible, pour espérer signer un gros chèque. À Toronto ou ailleurs.
DeMar DeRozan |
Cette saison, c’est aux Raptors et à Masai Ujiri que DeMar DeRozan a des choses à prouver : l’arrière All-Star doit leur montrer qu’ils ont fait une erreur en le sacrifiant pour faire le pari Kawhi Leonard. Huitième au classement du dernier MVP, le nouveau joueur des Spurs a emmené Toronto sur le toit de la conférence Est l’an dernier avant de se casser à nouveau les dents sur l’obstacle LeBron James en playoffs, ce qui lui a sans doute coûté sa place.
Pour autant, le joueur est en pleine force de l’âge à 29 ans et est encore sous contrat pour trois saisons, à 28 millions de dollars par campagne. Si DeMar DeRozan prouve qu’il peut réussir ailleurs qu’à Toronto, a fortiori dans la conférence Ouest, et qu’il franchit un cap en défense pour s’immiscer dans le Top 5 des meilleurs joueurs de la ligue, les Raptors s’en mordront sûrement les doigts. Surtout si Kawhi Leonard ne reste pas au Canada l’été prochain…
Carmelo Anthony |
Après son départ des Knicks, Carmelo Anthony a tenté un premier rebond à OKC, manqué : avec à peine 40% de réussite au tir d’un côté du terrain, et de grosses carences de l’autre, l’ailier n’a jamais trouvé sa place dans l’Oklahoma.
Beaucoup pensent que celle-ci se trouve aujourd’hui sur un banc, à commencer par Mike D’Antoni a priori, son nouvel entraîneur à Houston. Cette saison pour Melo, il ne s’agit pas tant de prouver qu’il mérite encore d’être titulaire, mais qu’il peut être un acteur majeur de la réussite des Rockets en les aidant à atteindre les sommets de la conférence Ouest. En clair, est-il sur une pente inexorablement glissante ou peut-il la remonter en acceptant un rôle plus limité ?
Isaiah Thomas |
Il y a seize mois, Isaiah Thomas prenait la 5e place du classement du MVP et pensait déjà au gros chèque auquel il pouvait prétendre. Une blessure à la hanche et trois clubs plus tard, tout le monde avait perdu son numéro de téléphone. Personne n’imagine même que le meneur de jeu puisse retrouver ce niveau, ni même le All-Star Game. La faute à cette fichue hanche qui ne le laisse toujours pas tranquille et qui le fera sans doute manquer le début de saison.
Les Nuggets ont décidé de relever le pari, mais celui-ci n’était pas trop risqué pour eux : ils n’ont payé que deux millions pour lui offrir une chance de se relancer cette année. Mais c’est tout ce que demandait (et pouvait obtenir) l’ancien Celte, qui n’attend qu’une chose : prouver à la ligue qu’elle a eu tort de faire une croix sur lui.
Gordon Hayward |
Il faudra évidemment être indulgent avec Gordon Hayward, mais certains seront moins patients que d’autres et ses talentueux coéquipiers ne se priveront pas de lui piquer des minutes et des ticket shoots s’il n’est pas à la hauteur.
L’ancien ailier du Jazz vient de lancer une mini-série qui documente son retour à la compétition, dans laquelle il explique vouloir faire taire les mauvaises langues, comme il l’a fait petit, quand il n’était qu’un joueur d’AAU maigrelet. C’est tout le défi de ce passionné de jeu vidéo cette année : prouver qu’il peut-être au niveau qui a poussé Boston à l’engager, pour constituer le « Big Three » de l’équipe qui semble destinée à prendre le contrôle de la conférence Est.
Pushing myself to the next level since I was that skinny kid. Subscribe to watch Chapter 2 of #TheReturn: https://t.co/ZcxV3amQkN @PlayersTribune @TheAthletic pic.twitter.com/yj9sthJc9n
— Gordon Hayward (@gordonhayward) October 9, 2018
Markelle Fultz |
La campagne rookie de Markelle Fultz n’a pas été simple, tant sur le plan physique que mental. Désormais de retour en bonne santé, et alors qu’il a travaillé sur son shoot tout l’été, celui qui porte l’étiquette de « first pick », qui a été échangé contre un joueur qui impressionne de son côté, et qui doit se faire une place dans une équipe qui vise les sommets, a beaucoup de doutes à lever. Surtout au sein d’une formation où deux joueurs ont connu la même situation et s’en sont très bien sortis.
Markelle Fultz ne doit pas seulement prouver que son épaule va bien, mais surtout qu’il a retrouvé son tir, et qu’il peut être le troisième membre de ce trio qui peut permettre à Philadelphie de continuer sa progression à l’Est…
Jabari Parker/Zach LaVine |
Jabari Parker et Zach LaVine, c’est quasiment 40 millions de dollars de salaires combinés cette saison, pour moins de 30 points de moyenne par match en cumulé l’an passé. Les Bulls ont misé sur deux jeunes joueurs qui ont peiné à revenir d’une grave blessure, avec un vrai pari sur le long terme pour Zach LaVine quand Jabari Parker pourrait lui partir dès l’été prochain.
S’il veut rester, et que son partenaire veut remplir le rôle de « go-to-guy » qui lui est promis, les deux hommes vont devoir répondre présent cette année à Chicago et relancer la franchise qui leur a fait confiance. Sans pression sur le plan collectif, mais avec une bonne dose par contre sur le plan individuel.
Aaron Gordon |
Dans le même genre, Aaron Gordon a presque le même contrat que Zach LaVine avec ses 80 millions à toucher sur les quatre prochaines saisons, dans une franchise qui se reconstruit aussi, avec le même objectif : devenir le visage de l’équipe, le joueur sur lequel celle-ci peut s’appuyer pour retrouver (enfin) des couleurs.
En constante progression depuis ses débuts chez les pros, le 4e choix de Draft 2014 doit viser les 20 points de moyenne, une meilleure adresse au tir, et le rôle de « go-to-guy » de l’équipe quand elle a besoin de lui, s’il veut justifier l’investissement du Magic. En gros, il faut qu’il réalise le même début de saison que l’an passé, mais en maintenant la cadence.
Andrew Wiggins/Karl-Anthony Towns |
Même problématique pour Andrew Wiggins, à trois différences près : il a signé un contrat deux fois plus gros, il joue dans une équipe qui vise les playoffs, et il a régressé l’an passé après sa signature. De quoi lui mettre une pression bien supérieure alors qu’il entre dans la première année du fameux contrat, surtout depuis que Jimmy Butler a décidé de quitter Minny, lui laissant, à lui et Karl-Anthony Towns, la responsabilité de porter la franchise.
Le potentiel est indéniable chez Andrew Wiggins, reste à reprendre une progression stoppée l’an passé en trouvant plus de régularité, des deux côtés du terrain, et particulièrement en défendant…
Pour Karl-Anthony Towns, le problème est un peu différent mais lui aussi a été pointé du doigt par Jimmy Butler, et s’il semble vouloir se poser en leader, le pivot va devoir assumer sur le terrain, notamment sur le plan défensif.
Trae Young |
Trae Young n’a pas choisi d’être échangé le soir de la Draft contre Luka Doncic. Un transfert qui lui met pourtant une pression supplémentaire : ses performances seront toujours comparées par certains, et forcément par les fans d’Atlanta, à celles du Slovène. Qui doit lui assumer le statut de futur ROY que beaucoup lui prédisent.
Les Hawks ont-ils eu raison de miser sur l’un plutôt que sur l’autre ? Ce qui est certain, c’est que Trae Young affiche une confiance énorme en lui, et ne semble pas avoir peur de la pression. D’autant qu’il était déjà scruté en NCAA…
DeMarcus Cousins |
Il aura moins de temps que les autres pour faire ses preuves, mais la même pression : si DeMarcus Cousins veut signer un gros chèque l’été prochain, il devra montrer sur les quelques mois de compétition qu’il disputera que son talent est intact. Un défi qui ne sera pas simple à relever puisqu’il reviendra dans une équipe de Golden State rodée où le gâteau est déjà compliqué à partager. Peut-être repartira-t-il de la Baie avec une bague de champion, mais aura-t-il réellement un impact ?
Hassan Whiteside |
La saison dernière a été très compliquée pour Hassan Whiteside, entre pépins physiques, temps de jeu limité, et embrouille avec ses patrons par médias interposés. Mais le joueur et son club ont apparemment mis les choses au clair cet été : le pivot aura le temps de jeu et les opportunités pour redorer son blason.
À condition de rester en bonne santé, de mieux gérer ses émotions, et de trouver un rôle qui lui permette de justifier ses 25 millions de dollars annuels.
D’Angelo Russell |
D’Angelo Russell n’a même pas eu la chance de faire ses preuves à Brooklyn l’an passé, stoppé net par une blessure au genou. Le meneur de jeu va retenter sa chance cette année, avec Spencer Dinwiddie dans ses pattes en lieu et place de Jeremy Lin, mais avec toujours autant de latitude pour devenir le « go-to-guy » du club.
L’ancien Laker a intérêt à se montrer sous son meilleur jour puisqu’il est en fin de contrat cette année et, entre Los Angeles et New York, son véritable niveau est compliqué à évaluer.
Le cas LeBron James
LeBron James aime Los Angeles et son cadre de vie, Hollywood et ses opportunités, mais le King n’est pour autant pas venu chez les Lakers pour faire de la figuration. Qu’importe ses trophées, ses récompenses individuelles ou ses records, il vise le titre à Los Angeles et entend bien laisser une trace au sein de la franchise.
En pleine possession de ses moyens, avec quatre années de contrat devant lui, le quadruple MVP s’est pourtant mis en danger dans la Cité des Anges, et ça commence dans quelques jours.
La pression de la franchise et de ses fans est énorme, même si elle ne montera peut-être que dans un an. Pour l’instant, l’objectif est simplement de retourner en playoffs. Mais forcément, LeBron James apporte tellement d’attentes autour de lui qu’il sera très attendu, d’autant que le chantier est important.