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Roman de l’été : « Allen Iverson, Not A Game » (the end)

C’est désormais une tradition sur Basket USA : chaque été et chaque hiver, nous vous proposons la lecture d’extraits d’un livre en rapport avec le basket américain.
Pour cette intersaison 2018 – et après le triptyque Phil Jackson/Michael Jordan/Dream Team, Basket USA feuillette « Allen Iverson, Not A Game », la biographie que Kent Babb a consacrée au génial arrière de Philadelphie MVP de la Ligue en 2001.
On prévient ses fans : ça dépote, car ce bouquin évoque sans fard les épisodes glorieux comme les périodes plus sombres. Bonne lecture pour ce dernier extrait !

Première partie – Deuxième partie – Troisième partie

Quatrième partie – Cinquième partie – Sixième partie

Septième partie – Huitième partie – Neuvième partie

Dixième partieOnzième partie

Chapitre 8 – Dis-moi qui tu hantes

La rumeur a traversé tout le Crum Basketball Center, sur le campus de l’Université méthodiste du Sud de Dallas, au Texas, des bureaux de la section basket aux parquets en passant par les salles d’entraînement et la salle vidéo. Larry Brown, le coach des Mustangs et un homme lié pour toujours à Allen Iverson, avait une surprise pour ses joueurs, peu de temps après le début de la saison 2013-14 : son ancien élève venait à Dallas.
Brown avait usé de quelques ficelles, dont une influence surprise qu’il n’aurait jamais pensé avoir à utiliser. Cependant, le jeu en valait largement la chandelle. Et contrairement aux précédents loustics qui étaient venus rendre visite à Larry Brown par le passé – il avait invité des figures qui avaient jalonné sa carrière fleuve, notamment Kiki Vandeweghe et l’ancien coach des New York Knicks Mike Woodson –, les jeunes étaient vraiment désireux d’entendre Iverson.

Keith Frazier, l’arrière shooteur des Mustangs et la première recrue de SMU (Southern Methodist University) à avoir jamais été élue All-American à l’issue du tournoi McDonald’s, considérait Iverson comme un modèle ; il avait des tatouages sur les deux bras et portait occasionnellement un bandeau en hommage à la star qu’il avait suivie quand il était enfant. Quand Brown a annoncé qu’Iverson viendrait, Frazier en a pleuré. « Le crossover, les pantalons baggy, les tattoos, tout ce qu’il est… Tout… Je veux dire, Allen Iverson, c’était mon idole », a dit Frazier un après-midi, assis dans un coin de la salle d’entraînement des Mustangs.

Il est arrivé l’air en forme, comme toujours, pantalon cargo et veste en jean sur un T-shirt vert, casquette camouflage des New York Yankees, la visière légèrement inclinée sur la gauche. Son bouc était soigneusement taillé et des diamants étaient incrustés dans chacun de ses lobes d’oreille.

« Il avait l’air bien. Je veux dire, il n’avait pas l’air d’être bourré », a soufflé George Lynch, un ancien coéquipier d’Iverson aux Sixers qui bossait sous les ordres de Larry Brown à SMU en tant que préparateur physique.

Allen s’est présenté devant eux et s’est exprimé. Les jeunes gens étaient pendus à ses lèvres. C’était un pur moment, l’un de ces moments remplis d’attention et de bienveillance que peu avaient déjà vécus. Il a fait l’éloge de Larry Brown et de ses anciens coéquipiers et recommandé aux jeunes joueurs d’écouter leurs coaches, ce que lui n’avait généralement pas fait, de faire ce qu’il disait et non pas ce qu’il avait fait. Iverson est resté pour entendre quelques questions, si on peut les définir ainsi : Frazier a levé la main et, incapable d’articuler autre chose, n’est parvenu à exprimer qu’un seul mot : « Practice ?! »

Ne jamais parler aux médias quand vous êtes en colère

Iverson a souri à cette référence à sa conférence de presse iconique de 2002 et ça lui a rappelé un dernier message avant de partir : ne jamais, ô grand jamais, parler aux médias quand vous êtes en colère. Cela vous poursuivra, leur a-t-il dit. Il a ensuite posé pour des photos avec les joueurs et le fils de Lynch. « C’était un grand moment, que je n’oublierai jamais », a confié Frazier.

Quand Iverson est parti, tout le monde avait le sourire. C’était parfait. Sauf pour une chose : ce petit fil qui pendait, orphelin, et qui menaçait de faire s’effilocher la pureté de ce jour. Iverson avait conservé de l’affection pour Brown et au fond de lui, de la tendresse dans son cœur. Mais ce jour-là, comme un employé de l’université le dirait plus tard, en déplorant la situation financière d’Iverson, sa participation n’était pas exactement un acte de gentillesse. La présence d’Allen avait coûté 5 000 dollars à SMU.

Début 2003, les vieux potes d’antan d’Iverson – la base de jeunes gens qui l’avaient soutenu dans chaque épreuve, qui ne l’avaient jamais remis en question tant qu’il restait fidèle à ses racines et qu’Allen avait aidés financièrement pendant des années – étaient en train de le lâcher.
Jamil Blackmon a poursuivi Iverson en justice en 2003 en prétendant que sept ans plus tôt, ce dernier lui avait promis 25 cents sur tous ses gains en lien avec le fait de se faire appeler « The Answer », le surnom que Blackmon lui avait donné un soir où ils pliaient du linge ensemble. Blackmon avait conseillé Iverson sur sa stratégie marketing et l’avait rejoint plus tard à Philadelphie à sa demande, d’après des documents du tribunal. Il avait même, à un moment, rencontré les avocats d’Iverson. Mais Blackmon n’a jamais pu faire signer le moindre contrat à Allen et donc, il est allé devant la cour du district Est de Pennsylvanie pour essayer d’avoir sa part de la galette Iverson, évaluée aujourd’hui à plusieurs dizaines de millions. Si la poursuite a été rejetée, le mal était fait : Iverson et Blackmon avaient rompu leurs liens et une histoire de plus de dix ans s’arrêtait.

Cinq ans plus tard, alors que la carrière d’Iverson tirait à sa fin, Arnie Steel – l’un des trois témoins du mariage d’Allen et l’un des trois hommes qui avaient fêté la draft 1996 avec leur ami – a été arrêté alors qu’il tentait d’extorquer des fonds à « The Answer ». En 2008, Steele avait déclaré qu’il détenait des informations sensibles sur Iverson et qu’il les garderait secrètes seulement s’il le payait. Les charges retenues contre Steele ont finalement été abandonnées mais un autre ami d’enfance, un visage de l’autre côté de la grille de la ferme publique de Newport News, l’un des nombreux amis sur lesquels Iverson avait fait pleuvoir des milliers de dollars – un aperçu de la vie dont ils avaient autrefois rêvé sur la Presqu’île –, l’avait trahi. Blackmon d’abord et maintenant Steele : le « Cru » (crew) disparaissait d’une mort douloureuse.

Allen ne sait plus à qui faire confiance…

Iverson s’est mis en retrait, sachant de moins en moins à qui accorder sa confiance. En dehors de sa famille, les réponses étaient rares. Et c’est là qu’il a finalement compris : la famille. Gary Moore n’était pas le père d’Iverson mais depuis que celui-ci avait 8 ans, le vieux Moore avait rempli ce rôle mieux que n’importe qui. Quand Iverson était jeune adolescent, Moore avait approché Dennis Kozlowski, le coach de football du lycée Bethel, et lui avait parlé d’un gosse au talent phénoménal. Moore avait déclaré avoir découvert Iverson et quand le moment est venu, il a voulu que le jeune Allen joue pour Kozlowski. En retour, qu’est-ce que Kozlowski pouvait faire pour lui ? Moore lui a demandé de faire partie de l’équipe d’une manière ou d’une autre, quelle que soit la destination où Iverson les emmènerait tous. Et bien évidemment, Kozlowski a offert à Moore une place dans la tribune de presse en le nommant statisticien officiel des Bruins.

Non pas qu’il ne méritait pas cette nomination. C’était chez Moore qu’Iverson atterrissait les nuits où sa maison familiale ouvrait ses portes à des visages inconnus, au bruit, aux substances illicites. Moore avait ajusté le nœud papillon d’Iverson pour le bal du lycée quand il était en Première à Bethel. Le petit voulait tellement faire bonne impression auprès de Tawanna !

Moore, l’un des témoins au mariage d’Iverson, avait conseillé son protégé, pris dans la tourmente du labyrinthe juridique de l’affaire du bowling, en le mettant en relation avec l’avocat Herbert Kelly. Il l’avait aussi conseillé quand ses relations avaient viré à l’aigre et que ses rêves s’étaient effondrés. Moore s’est plus tard opposé à lui, quand les choses devenaient occasionnellement intenables avec Tawanna. Il en est venu à connaître les détails les plus personnels et les plus intimes d’un des athlètes les plus réputés d’Amérique. « Il m’a dit un jour que Gary Moore allait lui acheter ses caleçons », a glissé Butch Harper, l’un des premiers coaches d’Iverson.

C’était généralement Moore qui appelait Larry Brown ou un autre officiel des Sixers certains matins pour expliquer qu’Allen Iverson ne serait pas en capacité de venir à l’entraînement. Iverson a loyalement récompensé son vieux mentor en lui offrant une place et un salaire. Il lui a tout d’abord confié ses œuvres caritatives, la Crossover Foundation, chez lui, dans sa ville d’origine, puis a fait de lui son manager personnel. Il voyageait occasionnellement avec les Sixers, parfois même dans l’avion de l’équipe, et quand les soirées se poursuivaient, il n’était pas rare d’y voir Moore – 21 ans plus vieux qu’Iverson – à ses côtés, vivant la grande vie en compagnie du reste de la bande d’Hampton. « Gary Moore le laissait faire n’importe quoi, ce n’était même pas drôle », a commenté Dennis Kozlowski plus tard.

Même quand Iverson ne pouvait plus payer Moore à temps plein en tant que manager, Gary a trouvé des moyens de rester proche de lui. En août 2010, il est devenu agent certifié de la NBA. Il a ensuite développé sa société de management et de production artistique, centrée principalement sur Iverson et sur un petit lot de basketteurs de seconde main, dont beaucoup étaient dans le circuit professionnel européen. Moore a commencé à se promouvoir lui-même pour des engagements de conférencier d’entreprises en postant des photos de lui avec Iverson et Brown, parmi d’autres, censées représenter une partie de son « dossier de presse ».

Les fautes d’Iverson ? Elles contribuent à sa légende !

Il ramenait Iverson à la maison en voiture quand il tombait ivre mort dans les bars, lui rabattait une frangine quand son pote avait besoin d’un petit remontant, veillait à ce qu’Iverson arrive à l’heure à ses rendez-vous – ou dans un intervalle de quelques heures après le rendez-vous – et faisait passer les fautes d’Allen en affirmant qu’elles faisaient partie de sa légende. Si quelqu’un émettait l’idée que ses jours en NBA étaient terminés, Moore s’y opposait ; si un étranger mettait en doute les habitudes d’Iverson, Moore blâmait la boîte à rumeurs et les colporteurs de ragots. Si une personne suggérait qu’Allen avait besoin d’aide pour maîtriser son alcoolisme ou ses dépenses compulsives, Moore la rassurait en disant qu’Iverson gérait très bien les choses.

Moore le voyait comme un fils, pour sûr, et la façon dont les pères voient leurs fils, c’est qu’ils ne peuvent rien faire de mal. Particulièrement quand ils peuvent se faire payer. « Il adorait vraiment Allen. Mais je pense aussi que Gary voit en lui son salut », a dit Que Gaskins, qui a passé des années à ses côtés en tant que partenaire professionnel chez Reebok.
A mesure que les années se sont écoulées, presque tous ceux qui étaient dans la vie d’Iverson – coéquipiers, coaches, Tawanna, les enfants, beaucoup d’amis d’enfance et ceux qu’il avait soutenus financièrement – ont disparu. Tout le monde sauf Moore, bien sûr.

Il est sorti de l’ascenseur un peu avant midi puis s’est avancé dans le hall du Ritz-Carlton du centre-ville de Philadelphie, fin février 2014. A l’époque, à deux mois de son 60e anniversaire, Moore avait demandé qu’aucune réunion n’ait lieu avant 11h. Quand il a déambulé dans le hall, il avait l’air groggy, comme si son réveil n’avait pas sonné. Il portait un sweat, une allure de jour férié et une barbe mouchetée de gris.

Moore était un homme qui avait le flair pour sentir les opportunités. Et pourquoi pas ? C’est ce que font les managers. Les années passant et la fortune d’Iverson se dissipant, d’autres qui avaient capitalisé sur son penchant naturel pour la loyauté se montraient encore occasionnellement, la main tendue. « Vous développez une dépendance à une personne, cette personne a beaucoup d’argent, vous voulez que cette dépendance perdure. C’est une drogue », a commenté Butch Harper.

L’autobiographie d’Allen, projet mort-né

En cette froide et venteuse matinée, Moore était à Philadelphie pour commencer les préparatifs de la cérémonie du retrait du maillot d’Iverson à la mi-temps du match des Sixers le samedi suivant. Il y avait des choses à finaliser, des soirées où il fallait être, des opportunités à saisir. Peut-être que celle-ci en était une. Un livre était en train d’être écrit sur Iverson ; il disséquait les bons, les mauvais et les vilains côtés de sa vie et de sa carrière.

Quelques semaines plus tôt, Gary Moore avait semblé intéressé pour faire en sorte qu’Iverson soit disponible pour un tel projet. Il avait proposé une réunion préliminaire près d’Hampton Roads avant de changer le lieu pour Philadelphie. De fait, Moore avait donné son accord – Allen méritait d’avoir la possibilité d’expliquer lui-même ce qu’il était et ce qu’avaient été ses dernières années tumultueuses, avec ses propres mots – et il a semblé entrer dans une période de réflexion. Un documentaire avait été produit et devait être montré deux mois plus tard au festival du film Tribeca, à New York ; Moore y serait listé comme producteur exécutif et y arpenterait le tapis rouge avant d’aller s’asseoir à une table, aux côtés d’Iverson.
Cette fois, le gardien a écouté pendant quelques minutes, en hochant la tête et en vérifiant l’heure sur son téléphone. Après quelques minutes, il avait une question. « Donc, qui profite de tout ça ? », a-t-il dit, assis à une longue table.

La seule chose qui était proposée était une opportunité de répondre à des questions et d’expliciter des sujets compliqués, de la façon dont Iverson les voyait. Il y avait à la fois de la grandeur et de la laideur dans la vie d’Allen, cela ne fait aucun doute aujourd’hui, et peut-être qu’il y avait des raisons à cela dans l’esprit d’Iverson. Peut-être qu’il voyait tout cela différemment de quelqu’un qui n’aurait pas vécu comme un athlète transcendant.
« Hum… », a dit Moore, sentant son attention faiblir.

Il est resté assis pendant quelques minutes, a soupesé chaque mot et ne s’est engagé à rien. Quand il est devenu clair qu’aucune somme d’argent ne serait proposée, il a encore une fois regardé l’heure sur son téléphone et dit qu’il devait partir. Des rendez-vous l’attendaient et c’était une semaine importante, vous savez. Quoi qu’il en soit, il demanderait à Iverson son avis. Puis il s’est levé, il a serré des mains et il a disparu dans l’ascenseur. Deux semaines plus tard, Moore a envoyé un e-mail : Iverson écrirait tout simplement son livre lui-même, avec un rédacteur de son choix, dans un style à même d’illustrer et de représenter l’expression d’Allen et de ses proches (un an plus tard, un tel projet n’avait toujours pas vu le jour).

Reebok allonge les billets pour éviter les problèmes

Que Gaskins, qui était devenu suffisamment proche d’Iverson pour que lui et sa femme accompagnent Allen et Tawanna pendant leur lune de miel, s’est marré quand il a entendu cette histoire. Puis il a grincé des dents quand il entendu parler de la visite à SMU, de l’allocution fervente d’Iverson auprès des joueurs de Larry Brown – et du fait que cela avait coûté 5 000 dollars à l’université. « Je vous jure qu’Allen ne savait pas que Larry avait dû payer. Je vous jure qu’Allen n’a pas demandé 5 000. Je vous le jure », m’a affirmé Gaskins.

Mais ce phénomène n’était pas nouveau. Gaskins m’a expliqué que quand Reebok en a eu marre d’organiser des séances photo ou des apparitions personnelles pour ensuite s’apercevoir qu’Iverson arrivait plusieurs heures en retard, l’entreprise a estimé qu’il était plus intelligent – et sans doute moins cher, compte tenu du coût des heures de studio perdues – de simplement distribuer un peu d’argent en plus pour s’assurer qu’Iverson soit à l’heure. « Cinq ou dix mille, m’a précisé Gaskins, juste pour faire en sorte qu’Allen fasse son job. »

Quand Iverson a annoncé sa retraite de la NBA en octobre 2013, il l’a fait devant une toile de fond. C’est loin d’être inhabituel. Les représentants d’équipe et les célébrités mènent souvent des conférences de presse sophistiquées avec les logos de sociétés derrière eux. Mais cette fois, le logo n’appartenait pas à Comcast SportsNet ni à Xfinity. C’était celui de Moore Management & Entertainment.
Gaskins a dit qu’il s’était éloigné de Reebok en partie à cause de la volonté de l’entreprise non seulement d’ignorer les mauvaises manières d’Iverson mais aussi de les valider, en quelque sorte. Puis il a mentionné le fait que les franchises de NBA étaient devenues méfiantes, à la fin de la carrière d’Iverson, devant l’insistance de Moore qui voulait être consulté pour tout ce qui concernait les contrats et les partenariats, ce qui avait amené certains responsables à prendre leurs distances. « Il n’a pas été malin dans le sens où il y avait des gens qui voulaient aider Allen. Et il y a probablement eu des opportunités que les gens ont voulu traiter directement avec Allen. Mais Gary s’immisçait dans les pourparlers et refusait d’être un simple manager ou facilitateur. Les gens disaient : “Eh bien, je ne vais pas conclure cette affaire avec Gary” », a ajouté Gaskins.

Iverson semblait connaître la chanson. Il disait parfois à l’époque, en plaisantant, que Moore était probablement plus riche que lui. « Certaines fois, même s’il ne les faisait pas passer avant ceux d’Iverson, Gary mettait ses besoins au même niveau que ceux d’Allen », a poursuivi Que Gaskins.

Gary Moore, le dernier ami fidèle

Cependant, les autres voix qui comptaient dans la vie d’Iverson s’étaient presque toutes mises en retrait. Certains de ses plus proches confidents l’avaient trahi. Et donc, en 2013, à cause de ces défections et du fait de sa loyauté, Moore était devenu la personne la plus importante dans la vie d’Allen. Stephen A. Smith, chroniqueur de longue date de Philadelphie qui deviendrait un pilier des débats télévisés de ESPN, a questionné Moore sur le fait qu’il portait un amour sincère et profond à Iverson. Il a dit au « Daily Press » de Newport News qu’il comprenait que c’était difficile, vu l’énorme intérêt financier qu’avait Moore vis-à-vis d’Iverson. « Quelquefois, quand vous protégez quelqu’un, vous avez le rôle de facilitateur parce que vous défendez et protégez toute sa vie », rapportait le journal en citant les propos de Smith.

Moore faisait des propositions modérées à Iverson. La plus contraignante est intervenue en 2012 – par l’intermédiaire de Tawanna : essayer d’obtenir qu’Allen s’inscrive aux Alcooliques Anonymes. Mais il a rarement fait pression quand Iverson se défilait. En retour, Iverson a donné plus de pouvoir à Moore. Aucune décision n’était prise sans la bénédiction de Gary, aucun contrat n’était signé sans que les termes soient adéquats, aucune interview ni allocution ne se faisaient, à moins que les conditions soient raccord. « Son pouvoir découlait pour beaucoup de la chute d’Iverson », m’a dit Gaskins à propos de Moore.

Lors de la conférence de presse organisée pour la retraite d’Allen, Moore était assis à une table avec Iverson, aux côtés de trois des enfants de ce dernier. La semaine précédente, les Sixers avaient retiré son maillot numéro 3 et l’avaient hissé au plafond de leur salle, Moore restant tard et couchant sur place. Le directeur des relations publiques de l’équipe, Michael Preston, avait permis au seul Gary d’avoir le dernier mot au sujet des journalistes qui seraient autorisés ou non à couvrir le match de la soirée contre les Washington Wizards. Quand ce samedi soir est arrivé, une soirée qui a fait ressortir les émotions d’Iverson comme on essore l’eau d’une serpillière et qui a confirmé que la meilleure partie de sa vie était terminée, Moore se trouvait parmi les personnalités qui composaient la haie d’honneur sur le parquet de la salle. Entre Julius Erving, Pat Croce et le nouveau commissioner de la NBA, Adam Silver. Gary Moore ne pouvait pas se trouver plus éloigné du gribouillage de statistiques dans la tribune de presse du lycée Bethel.

La suite et la fin du livre (chapitres 9 а 23), c’est dans toutes les bonnes librairies ! 

Kent Babb, « Allen Iverson, Not A Game », 307 pages, 22 euros, 13,99 euros en format numérique (ePub).

En vente en librairie, dans les grandes surfaces et sur les sites de vente en ligne.

Talent Sport

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Autres livres de basket disponibles

> Phil Jackson, « Un coach, onze titres NBA » (sorti le 14 mai 2014)

> Roland Lazenby, « Michael Jordan, The Life » (sorti le 17 juin 2015)

> Jack McCallum, « Dream Team » (sorti le 8 juin 2016)

> Kent Babb, « Allen Iverson, Not A Game » (sorti le 9 novembre 2016)

> Jackie MacMullan, « Larry Bird-Magic Johnson, quand le jeu était à nous » (sorti le 31 mai 2017)

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