Glen Taylor, le propriétaire des Wolves, ne s’était pas exprimé aussi longuement depuis la fin de la saison. Celle-ci s’est terminée brusquement pour ses protégés, qualifiés de justesse pour les playoffs avant de subir la loi des Rockets.
De nombreux enjeux ont agité le début de l’été à Minneapolis, et Glen Taylor a fait le point sur chacun d’entre eux, de l’arrivée d’Anthony Tolliver au récent refus de prolonger de Jimmy Butler en passant par les cas de Karl-Anthony Towns, Tom Thibodeau ou encore Andrew Wiggins.
Sur Nemanja Bjelica : « On pensait qu’il reviendrait »
Le propriétaire de Minnesota a d’abord expliqué pourquoi la franchise a fait le choix de recruter Anthony Tolliver.
« Anthony (Tolliver) a pris sa décision alors qu’il avait le choix entre plusieurs équipes. Je lui ai parlé pour l’encourager à revenir puisqu’il avait déjà joué ici il y a des années (entre 2010 et 2012). Je le connais bien. Lorsqu’on s’est vu à la Summer League, il m’a glissé que j’étais pour beaucoup dans son choix et qu’il se sentait motivé à l’idée de revenir. On a parlé du roster qu’il connaissait bien aussi, il m’a également dit que sa famille voulait revenir, qu’elle avait apprécié son passage ici et qu’il avait aimé notre volonté de le revoir avec le maillot des Wolves. Le coach et Scott (Layden, le GM) l’avaient mis très tôt en haut de leur liste. En premier lieu, on avait « Belly », à qui on a parlé. On pensait qu’il reviendrait. Mais on avait d’autres plans dans le cas contraire, et Tolliver était la première option. Lorsqu’on en a parlé, ils m’ont dit que le fait que ma relation particulière avec lui pourrait nous aider dans l’optique de le recruter ».
Glen Taylor a ensuite raconté la tenue des tractations avec le camp de Nemanja Bjelica et pourquoi celles-ci n’ont pu aboutir.
« C’est l’agent de « Belly » qui nous a dit qu’il voulait étudier le marché pour voir s’il pouvait lui trouver un contrat de deux ans de la part d’une autre équipe. On ne lui avait proposé qu’un an de contrat et lui cherchait un deal plus long (…). Les coachs l’aimaient beaucoup. S’il avait accepté notre offre, on aurait été enchanté de pouvoir continuer avec lui. Mais ensuite, on ne voulait pas traîner, et on a enclenché les discussions avec Tolliver qui nous a confirmé qu’il était ravi à l’idée de revenir. À ce moment-là, on sait que tout peut aller très vite et que d’autres équipes pouvaient se positionner sachant qu’il avait déjà eu d’autres offres (…) Au final, on a appris que « Belly » avait signé pour moins d’argent que ce qu’on lui avait proposé (pour un contrat d’un an). Lorsqu’on regarde les stats, on se rend compte que ce sont deux joueurs assez proches, qui se ressemblent beaucoup. La seule différence qui peut jouer, aux yeux des coachs notamment, c’est la défense de Tolliver ».
Le cas Jimmy Butler : un jeu dangereux « pour les deux camps »
Le sujet chaud du moment concerne Jimmy Butler, qui a refusé de signer son extension de contrat, estimant qu’il pourrait gagner bien plus d’argent l’été prochain. Un risque que Glen Taylor analyse avec lucidité pour les deux camps.
« On a fait une offre pour son extension de contrat. Le retour a été suivant : « On a vraiment apprécié l’effort, notamment d’avoir dépassé la barre des 100 millions de dollars », mais ils l’ont décliné. Ils ont dit : « Vous avez fait le maximum et on apprécie vraiment cet effort, mais on va attendre l’an prochain pour se négocier un meilleur deal ». On a fait tout ce qu’on a pu, mais ses représentants ont voulu ce qu’il y avait de mieux pour Jimmy (…). Un jeu dangereux ? C’est quelque chose que l’on ne peut pas contrôler. C’est aussi un pari pour Jimmy dans la mesure où il ne faut pas qu’il se blesse ou qu’il connaisse une saison compliquée pour je ne sais quelle raison. Les deux camps prennent des risques. Le plus important, c’était de pouvoir bien jouer cette saison, d’être compétitif et je crois que Jimmy, comme les autres starters, a cette volonté de jouer pour une équipe qui a le potentiel pour être meilleure ».
Des rumeurs persistantes ont fait état d’un Jimmy Butler mécontent du manque d’implication et de détermination de ses petits camarades et de la difficulté pour son coach de faire coexister tout ce beau monde. Une théorie qu’a réfuté le propriétaire des Wolves, expliquant que son équipe aurait pu viser un bien meilleur spot à l’Ouest si Jimmy Butler ou Jeff Teague n’avaient pas été embêtés par les blessures.
« Je ne crois pas que ce soit le problème. L’équipe veut seulement gagner. Il veut s’assurer que les joueurs autour de lui jouent dur. Il ne se dévoile pas vraiment sur ses attentes comparé à d’autres, mais je n’ai aucun problème avec ça. Je crois que tout le monde dans notre équipe veut gagner. Pour nous, c’est plus une question de rester en bonne santé. On a prouvé qu’on pouvait rivaliser avec les autres équipes de l’Ouest quand on avait tous nos joueurs ».
« Confiant » pour Karl-Anthony Towns
Concernant Karl-Anthony Towns, qui doit signer une prolongation de contrat prochainement, Glen Taylor est très optimiste.
« Il veut le max, c’est ce qu’on lui a offert. Ils connaissent le deal. Je crois que Karl est actuellement en Europe, en tout cas en dehors des États-Unis, pour une tournée ou quelque chose de ce genre. Je crois qu’il ne va pas tarder à rentrer. Je suis sûr qu’il va signer. Le jour où il va le faire ne fait pas une grande différence, on ne lui a pas imposé de deadline. Wiggins avait pris son temps pour le faire l’année dernière. Je suis confiant on n’aura aucun problème avec lui ».
Une marge de progression l’an prochain pour Andrew Wiggins et… Tom Thibodeau
La saison compliquée d’Andrew Wiggins est sans doute le sujet qui a fait le plus parler chez les fans des Wolves la saison dernière. Même s’il en attend plus, le proprio de Minnesota a indiqué qu’il n’était pas disposé à le trader pour l’instant.
« Il est encore jeune, il peut encore devenir bien meilleur. Il continue de se fondre dans le moule. Bien sûr, on a beaucoup d’attente à son sujet. On espère qu’il sera meilleur cette année et que les ajustement avec Jimmy porteront leurs fruits. Les joueurs de ce calibre doivent être capables de faire ces ajustements pour être meilleurs. Je sais que c’est aussi l’objectif d’Andrew. On verra ce qu’il fait cet été et quelles améliorations il peut apporter ».
Enfin, Glen Taylor s’est exprimé sur la saison du capitaine à bord, Tom Thibodeau, sa double-casquette de directeur des opérations basket de la franchise et sa relation avec Scott Layden.
« L’objectif était d’aller en playoffs. On a eu un peu de mal mais on y est arrivé. C’est la raison pour laquelle on voulait un coach avec plus d’expérience, afin de nous aider à aller en playoffs. Bien sûr, on aurait voulu terminer plus haut et connaître une expérience plus longue en playoffs. Mais je suis content qu’on y soit arrivé, car c’était notre premier objectif. L’an prochain il faudra utiliser cette expérience pour faire mieux. (Concernant sa double-casquette) Il s’appuie sur Scott qui fait beaucoup de travail. Il n’a pas à s’occuper de toutes les tâches dont s’occupe Scott. Scott est très impliqué notamment dans le recrutement des joueurs, du staff. Il prend beaucoup de temps pour examiner les choses et Tom peut se concentrer davantage sur le coaching. Ils forment un bon tandem. Scott est quelqu’un d’assez calme et discret, mais il n’a aucun problème avec Tom lorsqu’il faut imposer ses idées ».