Kobe Bryant : « C’est à LeBron James de trouver des solutions avec ce qu’il a »

Alors que le débat sur le meilleur joueur de l’histoire a animé tous les playoffs, le coup de balai infligé par les Warriors aux Cavaliers est venu plomber un peu plus la légitimité de LeBron James à venir chatouiller Michael Jordan sur la première place du podium. La star de Cleveland possède désormais un bilan de 3 titres pour 6 finales perdues, et pour Kobe Bryant, seul le nombre de bagues prévaut dans ce genre de débat.

« Personnellement, quand j’étais gamin, je ne pensais qu’à gagner des titres. Il n’y a que ça qui me préoccupe » explique-t-il au Bleacher Report. « C’est au nombre de titres que je juge Michael Jordan. C’est comme ça que je juge Larry Bird. C’est comme ça que je juge Magic Johnson. C’est sur le fait de gagner des titres. Maintenant, tout le monde évalue les choses de manière différente, et c’est bien. Je vous dis juste comment personnellement, j’évalue les choses. »

Interrogé en compagnie de Vince Carter, Paul Pierce ou encore Chauncey Billups sur la place de LeBron James dans l’histoire, Kobe Bryant évoque aussi les coéquipiers du quadruple MVP, et il rappelle que c’est à LeBron de les tirer vers le haut.

« Phil Jackson avait l’habitude de me répéter ce truc quand j’en faisais trop sur le terrain. Il disait : « Tu dois en faire moins ! ». Je lui répondais : « Eh bien, mes coéquipiers doivent en faire plus. » Et Phil disait : « C’est de ta responsabilité de pousser leur jeu au niveau au-dessus. »

Puis Kobe partage un conseil donné par Michael Jordan il y a dix ans. C’était après la finale perdue en 2008 face aux Celtics.

« Michael m’a vraiment donné un bon conseil après les Finals 2008 : « Tu as tous les outils. Tu dois trouver un moyen de pousser tes gars au niveau supérieur pour gagner ce titre. Avant d’attaquer les Finals 2010, je lui ai dit : « Regarde Boston… Ils ont Ray Allen, Paul Pierce, Garnett, Sheed. Le talent est là. Ils sont blindés. C’était la première « superteam ». » Michael m’a écouté me lamenter et m’a simplement dit : « Eh bien, c’est comme ça, et tu dois trouver une solution. Il n’y a pas d’alternative. » Et c’est le défi de LeBron. Tu dois trouver une solution pour que ça marche avec les pièces que tu as. »

« Le leadership, ce n’est pas rendre ses coéquipiers meilleurs en leur donnant la balle. »

Kobe oublie qu’il a souvent chouiné sur le niveau de ses coéquipiers, qu’il a fait des caprices pour que ses dirigeants recrutent, et qu’il n’était franchement pas un modèle en matière de délégation des pouvoirs et de partage des responsabilités. Il n’empêche qu’il enchaîne sur l’importance du leadership. Pas forcément dans les stats, mais bien dans l’influence qu’on peut avoir sur ses coéquipiers. Cette capacité à en tirer le meilleur mais aussi à les convaincre de jouer encore mieux.

« Tout est lié à la manière de construire son équipe d’un point de vue émotionnel. Comment motives-tu tes coéquipiers ? Le leadership, ce n’est pas rendre ses coéquipiers meilleurs en leur donnant la balle. Ce n’est pas ça. C’est une question d’influence pour les pousser à exploiter leur potentiel au maximum. Et ce n’est pas forcément sympa. Il y a parfois des affrontements, il y a parfois des confrontations. Il y a parfois des petites tapes dans le dos. Il faut trouver le juste équilibre, et lorsqu’il faut jouer Boston ou Golden State, les gars ont cette confiance pour en faire plus. »

En clair, LeBron doit apprendre à déléguer et à moins éclipser ses coéquipiers. Coéquipier modèle, le King ne s’en prend pourtant jamais à ses camarades. C’est un leader par l’exemple et le comportement. Il ne tire cherche pas à être le héros, comme le prouve sa passe à George Hill pour le panier de la gagne dans le Game 1. Mais peut-être doit-il aussi leur transmettre cette confiance qui l’habite pour leur permettre de jouer à leur meilleur niveau, et non petit bras.