Preview Playoffs 2018 : Golden State (2) – San Antonio (7)

Après une fin de saison régulière marquée par les blessures de leurs quatre All-Stars et par 10 défaites lors de leurs 17 derniers matchs, les Warriors arrivent en playoffs avec peu de certitudes. Face à eux se dressent les increvables Spurs, qualifiés pour la phase finale pour la 21e année de suite. San Antonio a toutefois dû cravacher pour entrer dans le Top 8 à l’Ouest. Entre l’absence de Kawhi Leonard et la titularisation de Dejounte Murray à la place de Tony Parker, les Spurs ont eux aussi connu une saison compliquée et doivent leur salut à leur défense et aux exploits individuels de LaMarcus Aldridge.

À première vue, les Warriors ne pouvaient espérer un meilleur tirage mais compte tenu de leur état de forme actuel, ne pas prendre San Antonio au sérieux pourrait leur jouer un mauvais tour. Si les champions en titre, même sans Stephen Curry, entament cette série avec l’étiquette de favoris, il sera intéressant de scruter les premières minutes pour savoir quelle version de Golden State se présentera. Est-ce l’équipe qui est allée l’emporter avec autorité à Oklahoma City ou celle qui en a pris 40 à Utah lors du dernier match de la saison régulière ?

Une chose est sûre, les Spurs, sans doute privés de Kawhi Leonard, n’ont eux absolument rien à perdre et capitaliseront sur la moindre faiblesse adverse pour tenter de réaliser l’exploit, et venger le sulfureux sweep de la saison passée.

En l’absence de Stephen Curry, les Warriors ne sont tout simplement pas la même équipe et leur marge de manoeuvre est beaucoup plus limitée. Si Quinn Cook a su se rendre indispensable lors du dernier mois de la saison régulière, il est difficile de savoir comment il répondra à la pression des playoffs et à la cible qu’il aura sur le dos sur chaque défense. Steve Kerr devra donc trouver une solution pour cacher son nouveau poulain. Ne soyez pas surpris s’il passe plus de temps sur Danny Green, moins créateur, que sur Dejounte Murray ou Patty Mills. Son adresse extérieure, en revanche, sera déterminante pour venir épauler Klay Thompson et Kevin Durant.

À l’inverse, si Dejounte Murray est toujours en phase d’apprentissage pour gérer l’attaque des Spurs, les Texans auront besoin de ses longs segments pour gêner Klay Thompson. À l’arrivée, un match nul entre un Cook offensif et un Murray plus complet.

Egalité

Bouillant lors des deux premières confrontations entre les deux équipes, Klay Thompson a été plus en difficulté sans Curry le 8 mars lors de la victoire étriquée des Warriors. Il a par contre l’habitude de dominer défensivement Patty Mills.

L’Australien, déjà en difficulté lors de la finale de conférence Ouest la saison dernière, ne tourne qu’à 8 points par match cette saison face aux Warriors à seulement 30% de réussite aux tirs. Si Gregg Popovich n’a jamais utilisé le même cinq de départ lors des quatre rencontres face à Golden State cette saison, c’est en jouant « petit » avec seul LaMarcus Aldridge comme pivot que les Spurs ont connu le plus du succès.

Nous partons ainsi du principe que Kyle Anderson et Danny Green seront titulaires samedi lors du premier match des playoffs. Ces deux joueurs auront la lourde tâche de devoir ralentir Kevin Durant. Sans Stephen Curry, l’attaque de Golden State se repose principalement sur les épaules du MVP des dernières finales NBA. À l’image de ses 37 points le 8 mars dernier, KD a tous les outils nécessaires pour dominer ses adversaires directs. Défensivement, si le mettre sur Green ou Anderson semble logique, le staff des Warriors pourrait volontairement le décaler sur Dejounte Murray pour lui éviter de flâner côté faible. Il sera vraisemblablement amener à défendre sur les quatre titulaires texans à l’exception de Patty Mills.

Avantage : Golden State

En ce qui concerne Draymond Green, vous pouvez vous attendre à voir les Spurs le laisser ouvert pour limiter l’accès au cercle. L’homme à tout faire des Warriors ne tourne qu’à 30% à 3-points cette saison mais il reste un maillon central de l’attaque de Golden State par sa qualité de passe.

De l’autre côté du terrain, Green sera amené à défendre LaMarcus Aldridge mais Steve Kerr pourrait également le mettre sur Kyle Anderson pour lui permettre de venir aider pour perturber l’attaque de San Antonio. Si les Spurs veulent avoir une chance dans cette série, Kyle Anderson et Danny Green devront apporter un plus en attaque pour venir épauler LaMarcus Aldridge.

La saison dernière, lors de la finale de la conférence Ouest entre ces deux équipes, LaMarcus Aldridge était aux abonnés absents. Maladroit, transparent et mécontent de son rôle dans l’attaque des Spurs, il demandera même à être transféré pendant l’été. Onze mois plus tard, il est devenu le messie d’une équipe en pleine transition, poussant même Manu Ginobili à annoncer que San Antonio ne pouvait se passer de son meilleur joueur. Avec 23 points et 8.5 rebonds de moyenne, il est revenu à son meilleur niveau et sera sans conteste l’arme numéro 1 des Spurs dans cette série.

Face à lui, c’est la grande inconnue. Depuis le All-Star Game, Steve Kerr a confirmé ne pas avoir de pivot titulaire mais plutôt un comité de joueurs qu’il choisit selon l’adversaire. Face aux Spurs, il devrait opter entre la dureté de Zaza Pachulia, pour contenir l’une des meilleures équipes de la ligue en terme de rebond offensif, et le long gabarit de Kevon Looney ou de JaVale McGee, plus utiles offensivement.

Avantage : San Antonio

Avec Andre Iguodala, Shaun Livingston et David West d’un côté, et Tony Parker, Manu Ginobili, et Pau Gasol de l’autre, les deux entraineurs peuvent compter sur six vétérans qui ont l’habitude des joutes de playoffs. Steve Kerr a pris le soin de ménager Iguodala et Livingston et il aura besoin de ses deux vétérans en l’absence de Stephen Curry. Gregg Popovich a lui plus de certitudes sur les apports de Parker et Ginobili. Gasol quant à lui devrait être limité, comme la saison dernière, face au pick & roll des Warriors.

Derrière eux, Nick Young et Rudy Gay seront amenés à scorer en sortie de banc. Là aussi, les Spurs savent à quoi s’attendre alors que Swaggy P peut prendre feu comme passer au travers. Place ensuite aux jeunes. Jordan Bell et Damian Jones découvriront les playoffs alors que Joffrey Lauvergne et Bryn Forbes devraient rarement voir le terrain. Si le cinq composé de Livingston, Thompson, Iguodala, Green, et West, utilisé en début de deuxième et quatrième quart temps par les Warriors, retrouve son efficacité du début de saison, alors Golden State aura l’avantage. Affaire à suivre.

Égalité

Steve Kerr face à Gregg Popovich, difficile de faire mieux. Avant le premier match, beaucoup de questions subsistent mais la partie d’échecs que les deux coachs vont se livrer sera à coup sûr encore fascinante. Ironiquement, Pop pourra compter sur Nick Kerr, son assistant vidéo et accessoirement fils de Steve Kerr, pour tenter de déstabiliser son adversaire et ami de longue de date. Si vous êtes féru de stratégie et de coaching, sortez le popcorn car ce duel s’annonce passionnant.

Égalité

Le duel Draymond Green – LaMarcus Aldridge. Depuis son arrivée à la tête des Warriors, Steve Kerr répète sans cesse que Draymond Green est le coeur et l’âme de son équipe. Après leur fin de saison décevante, il avait ouvertement posé la question sur la capacité des Warriors à réagir et retrouver leur mojo. En l’absence de Curry, ce sont l’énergie et l’intensité de Green qui doivent servir d’éléments fédérateurs pour Golden State. Quoi de mieux qu’un duel face à l’un des meilleurs intérieurs de la ligue pour réveiller le meilleur défenseur de la saison dernière ?

Par le passé, Green a systématiquement élevé son niveau de jeu dans ce genre de situation. S’il arrive à limiter l’impact de LaMarcus Aldridge, que ce soit en terme de points marqués ou d’efficacité, alors les Warriors n’ont rien à craindre tant les Spurs sont limités offensivement (17e meilleure attaque NBA). En revanche, si Aldridge parvient à résoudre l’énigme Draymond Green, alors San Antonio aura une chance de créer la surprise.

Golden State 3-1

2 novembre : Golden State – San Antonio (112-92)
10 février : Golden State – San Antonio (122-105)
8 mars : Golden State – San Antonio (110-107)
19 mars : San Antonio – Golden State (89-75)

Certes, il y a de quoi être inquiet pour les Warriors. Leur défense et leur concentration ne sont pas au rendez-vous,  et ils n’ont pas pu monter en régime avant les playoffs. Certes, la rigueur des Spurs peut tirer avantage des faiblesses de Golden State, en particulier leur pertes de balles et le rebond offensif. Mais comme le disait Draymond Green et Klay Thompson, s’il y a bien une équipe qui peut inverser la tendance, ce sont ces Warriors.

Compte tenu du profil des deux équipes, nous pouvons nous attendre à une série défensive, jouée sur un faux rythme, et avec peu de tirs longue distance mais ça ne devrait pas empêcher Golden State de passer au second tour. La bande de Steve Kerr attend les playoffs depuis six mois et ils sont bien placés pour savoir que la saison régulière est en définitive anecdotique. Avec le meilleur joueur de la série de leur côté et le retour attendu de leur défense, les Warriors ont simplement plus d’armes que San Antonio. Et si leur aura d’invincibilité a perdu de sa superbe, ils seront déterminés à prouver qu’il ne faut jamais sous-estimer le cœur d’un champion…

Golden State 4-1

Game 1 : à Golden State, samedi 14 avril (à 21h00)
Game 2 : à Golden State, mardi 17 avril (à 4h30)
Game 3 : à San Antonio, vendredi 20 avril (à 3h30)
Game 4 : à San Antonio, dimanche 22 avril (à 21h30)
Game 5 : à Golden State, mardi 24 avril**
Game 6 : à San Antonio, jeudi 26 avril**
Game 7 : à Golden State, samedi 28 avril**

**si nécessaire