En patron, Toronto fait craquer Indiana pour une 10e victoire de suite

Dans ce qui ferait une demi-finale de conférence tout à fait crédible, la rencontre entre Indiana et Toronto fut pour le moins intéressante. Jouant contre-nature pendant trois quart-temps, les Raptors ont finalement su retrouver leurs principes de jeu dans le dernier acte, et avec eux, la victoire à l’extérieur (99-106). Bien que privés de Sabonis, les Pacers ont longtemps résisté malgré la maladresse du duo Oladipo – Bogdanovic et le match compliqué de Myles Turner, ponctué d’une entorse de la cheville. Darren Collison et surtout Al Jefferson (42 points à eux deux en sortie de banc) ont longtemps fait croire à un succès de poids, mais les Canadiens ne sont pas leaders à l’Est pour rien.

Les hommes de Dwayne Casey ont pourtant bien essayé de faire la différence dès le premier quart-temps. Sur les épaules de Jonas Valanciunas, efficace dès le coup d’envoi, les visiteurs prennent sept points d’avance. Oladipo et Bogdanovic répondent de loin, mais les Raptors reprennent illico leurs aises d’une salve de tirs primés (18-25), pourtant pas leur principale spécialité cette saison. Pour ce qui est de la tenue de balle, c’est autre chose, Toronto faisant partie des équipes les plus précautionneuses de la ligue. Mais pas ce jeudi soir. DeMar DeRozan et compagnie enchaînent les balles perdues (8 dans le premier quart !), il n’en fallait pas moins à Oladipo pour lancer la rébellion. Indiana conclut la période par un 9-0 pour prendre les devants, 27-25.

Al Jefferson comme au bon vieux temps

Les remplaçants canadiens, exception faite de Pascal Siakam, n’apportent pas leur intensité habituelle et se font même dominer par leurs homologues, en particulier un certain Al Jefferson. Au frigo ces dernières semaines, le vétéran est aligné par Nate McMillan en l’absence de Domantas Sabonis blessé. Et c’est le Jefferson de 2011 qui se présente sur le parquet de la Bankers Life Fieldhouse. Poste bas, mi-distance… le pivot fait vivre un calvaire aux intérieurs adverses (15 points à 7/8, 6 rebonds en à peine 11 minutes). Bien entouré par Darren Collison et Lance Stephenson agressifs à souhait, il offre un relais de choix pour les titulaires (50-40). Toronto se rapproche un peu mais Valanciunas est maladroit dans les derniers instants. D’un gros shoot à la sirène, Collison creuse un nouveau petit écart, +8 au repos (57-49).

Les choses ne s’améliorent pas pour les visiteurs à la reprise avec trois nouvelles balles perdues en à peine deux minutes. La sortie sur blessure de Myles Turner (entorse de la cheville) devrait les rassurer mais elle signifie aussi le retour de Jefferson. Les Raptors ont au moins le mérite de ne rien lâcher, se battant sur tous les ballons au rebond offensif, grignotant leur retard possession par possession. Collison manque deux lancers ? Siakam lui ne rate pas l’occasion de ramener les siens à un point (72-71).

Trois tirs pour tout faire basculer

Les playoffs n’ont pas encore débuté mais on assiste à un vrai match de phase finale, où chaque petite approximation est sanctionnée dans cette lutte pour chaque possession. La première possession du quatrième quart en est le parfait exemple avec Jefferson qui finit par marquer sur une troisième tentative de claquette. Toronto est à portée mais reste plombé par ses balles perdues. Dans ce genre de rencontres, il suffit parfois d’un petit coup de chaud pour faire la bascule. Celui-ci est signé C.J. Miles, transparent jusqu’alors. L’ailier rentre dans son registre favori, celui du pétard ambulant derrière l’arc. De trois tirs lointains en trois minutes, il fait passer le score de +4 Pacers à +4 Raptors, 88-92 et six minutes à jouer.

Kyle Lowry, pas vraiment brillant non plus, lui emboite le pas avec un tir à trois-points très compliqué. Sans Turner, la protection de cercle n’y est pas côté Indiana avec un Al Jefferson carbonisé en plus de ses faibles qualités athlétiques. Oladipo en contre-attaque sur une énième balle perdue et surtout Collison de loin entretiennent l’espoir, -3 à 26 secondes de la fin. Mais DeRozan, meilleur marqueur du match avec 24 unités, ne tremble pas aux lancers, avant d’écrire le point final d’une interception. Toronto arrache sa victoire et signe sa dixième victoire consécutive.

Comment lire les stats ? Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; O = rebond offensif ; D= rebond défensif ; T = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; +/- = Différentiel de points quand le joueur est sur le terrain ; Pts = Points ; Eval : évaluation du joueur calculée à partir des actions positives – les actions négatives.