Plus de 10 000 kilomètres séparent aujourd’hui Derrick Williams de la NBA. Puisqu’il n’a reçu aucun coup de fil l’été dernier, il a décidé de filer en Chine. L’Asie plutôt que l’Europe, car le n°2 de la Draft 2011 dit aussi avoir reçu quelques offres en provenance du Vieux Continent. Sa motivation première était simple : jouer au basket. « Honnêtement, j’étais fatigué de rester chez moi, assure-t-il, interrogé par Hoopshype. « C’était ma première fois sans training camp, sans jouer… »
Condamné à regarder les matches de présaison puis l’entame de la saison, il dit avoir connu une période « embarrassante ». L’idée de s’expatrier s’est ainsi imposée. Tout début janvier, il a reçu un coup de fil en provenance des Tianjin Gold Lions, qui venaient de perdre Eli Holman. Le lendemain, il était en partance pour la Chine. Aujourd’hui chez les avant-derniers de CBA, chez qui il tourne à 19 points et 6 rebonds, Derrick Williams le vit comme une étape de transition. Comme d’autres avant lui.
« J’ai 26 ans, je suis jeune dans le monde du basket. Ma position actuelle, c’est comme ajouter de l’huile au moteur. Quand je vois des gens comme (Michael) Beasley revenir d’où ils étaient… Les gens les font tomber puis ils les rappellent. Tout tourne autour de la routine quotidienne et de revenir à l’essentiel. Si les gens arrêtaient de tellement haïr, le monde serait tellement meilleur. Mais quelqu’un parlera toujours mal de toi. »
La censure chinoise, un remède ?
Comme Michael Beasley avant lui, Derrick Williams entend justement tirer profit de cette expérience chinoise pour se concentrer sur le jeu, plutôt que sur les commentaires. Et cela grâce à… la censure imposée par le gouvernement sur internet. Un bon « remède » pour les joueurs qui peinent à se stabiliser en NBA ? Derrick Williams a l’air de le penser.
« Beaucoup de choses sont interdites en ligne, tu ne peux pas aller sur Google, Instagram ou Twitter. Certains n’ont jamais entendu parler de ça. Vous pouvez voir ce qui est important dans votre propre vie. C’est un bon endroit pour bien définir vos priorités. C’est quelque chose que Pooh Jeter (son coéquipier) avait remarqué en jouant avec Michael et je pense que c’est l’une des raisons pour laquelle il joue si bien avec les Knicks aujourd’hui. »
Baladé de franchise en franchise après ses débuts avec les Wolves, Derrick Williams ne se fait ainsi pas trop de doutes quant à son comeback prochain dans la grande ligue.
« Parfois, certains se sentent « trop » à l’aise en NBA. Ce n’était mon cas. Mais la raison pour laquelle je suis allé dans la ligue, c’est que j’étais à l’aise avec l’idée d’être mal à l’aise (sic). J’étais n°2 de la Draft mais c’était insensé parce que je n’étais même pas dans le Top 100 d’ESPN en sortant du lycée. Deux ans plus tard, j’y étais. Aujourd’hui, je ne suis pas à l’endroit où je veux être mais parfois, tu dois faire des choses que tu ne veux pas. Je veux être en NBA, je suis un joueur NBA avec un talent NBA. Les choses arrivent pour une raison et quand je recevrai un rappel de la NBA, je ne vais pas le prendre pour acquis. »