Rudy Gobert raconte son art de l’intimidation

Il n’y a pas que les contres dans la vie.

Si son compteur affiche 2.5 blocks par match en moyenne – la meilleure de la ligue – il est impossible de connaître le nombre de tirs sur lesquels Rudy Gobert a une influence. Le Français aime le rappeler à ceux qui ont les yeux trop rivés sur les feuilles de stats et pas assez sur les attaquants qui prennent un itinéraire bis pour aller au cercle.

« Mon objectif est de protéger le panier » répète-t-il pour le Deseret News. « La plupart du temps, je ne fais pas de contre mais j’ai toujours un impact sur le tir ou la façon de penser (des adversaires). Parfois, je vois les gars aller au cercle sans le regarder, juste en dribblant, et c’est aussi bon qu’un contre, voire mieux parce que je me marre en voyant ça. Il y a certains matchs où je vais faire plus de contres – ou ils vont faire plus d’erreurs – et d’autres où je ne vais en faire aucun mais influencer vingt tirs. »

Face aux grands segments du Français, l’aspect psychologique joue effectivement beaucoup, et quand le plus grand intimidateur de la ligue ne parvient pas à convaincre ses adversaires de s’éloigner de son panier – et qu’il doit s’employer pour les contrer – il est certain que ceux-ci réfléchissent à deux fois avant de retenter leur chance.

« Ils se disent « Oh, t’as bloqué ce tir ? Qu’est-ce que je vais faire ? » et c’est dans un coin dans leur tête la fois suivante. « Il m’a contré la dernière fois, je devrais faire un floater« . Au lieu de prendre un tir facile ils vont tenter un floater. Donc oui, je pense que ça influence le jeu plus que les gens ne le pensent. »

« Tous les ans, je pense être le meilleur défenseur de la ligue »

La défense étant par ailleurs bien trop sous-estimée en NBA selon lui, au profit de l’attaque.

« Le truc, c’est que la NBA ne met pas assez en valeur la défense » assure-t-il. « Les gamins n’y pensent pas, il viennent dans la ligue et essaient juste de mettre des paniers, en oubliant qu’on ne peut pas gagner de matchs sans défendre. Il y a des soirs où tu ne rentres pas un tir, mais défendre, tu peux le faire tous les soirs. »

Tout le monde est par ailleurs d’accord pour placer le pivot français parmi les meilleurs défenseurs de la ligue, preuve que son image ne se limite pas qu’à ses contres. Cinquième au classement du DPOY il y a trois saisons, puis septième la suivante et enfin deuxième l’an passé, le pivot se voit comme le meilleur dans ce domaine.

« Bien sûr que tous les ans je pense être le meilleur défenseur de la ligue et je veux être le meilleur. Je crois que pour l’être il faut rendre son équipe meilleure et comme je l’ai dit il y a beaucoup de choses qui ne se voient pas dans les stats. »

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.